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Ma bibliothèque - Page 11

  • IDENTITÉ FRANÇAISE N°4

    Clio-01.jpgLa nostalgie aurait-elle la mémoire courte ? Pourquoi faudrait-il blâmer aujourd’hui ce que nos aïeux louaient jadis ? La représentation de l’identité française est au cœur de ces questions.

    Preuve par le texte et par l’image, de 1880 à la décennie 1960, les programmes scolaires ont sagement perpétué une certaine idée de l’excellence française.

    En préface d’un manuel scolaire dont le sous-titre — Livre d’or de la Patrie — soulèverait de vives polémiques de nos jours, Ernest Legouvé démontre en quelques lignes comment trois personnages illustres suffisent à justifier la fierté d’être Français : un sentiment estampillé « politiquement incorrect » en notre XXIe siècle où le culte de la diversité proscrit toute allusion à notre tempérament national…

    Alors puisque ce n’est pas convenable, osons bousculer les conventions, tout à l’honneur de la République française, bien sûr.

     

    Hanriot-02.jpgEXTRAIT —

    Toutes les classes de la société sont animées de deux nobles passions, le besoin de s’instruire ou d’instruire et le besoin de secourir. La charité n’a jamais été aussi active. Jamais aucun peuple n’a tant donné que ce peuple qui a tant payé. Jamais on n’a combattu avec plus d’énergie ces deux fléaux du monde : l’ignorance et la misère. Que nous manque-t-il donc ? Un peu de gloire ? Nous en avons toujours eu ; nous ne pouvons nous résigner à nous en passer. Notre amoindrissement nous blesse. Notre effacement nous humilie. Eh bien ! ne soyons pas si humbles. D’abord, le passé est plein des glorieux réveils de la France ! Puis, aujourd’hui même, il y encore un côté par où nous l’emportons sur toutes les autres nations. Trois hommes rayonnent aujourd’hui sur le monde, comme de purs foyers de lumière. L’un représente le génie, l’autre la science, le troisième l’esprit d’initiative et d’invention. Ce qui distingue ces trois hommes de plusieurs autres personnages illustres, c’est qu’ils n’ont pas une goutte de sang à leurs mains, c’est qu’ils n’ont pas fait couler une seule larme. Tout est pur dans leur gloire, tout leur œuvre est bienfaits, consolation, services rendus. Eh bien ! ces trois hommes sont Français : l’un s’appelle Victor Hugo, l’autre de Lesseps, le troisième Louis Pasteur. Croyez-bien, la race et l’époque qui produisent de tels hommes ne sont pas en décadence, et l’on peut être fier de sortir de l’une et d’appartenir à l’autre.

    Ernest LEGOUVÉ

    Source : HANRIOT (E.) — Vive la France ! Livre d’or de la Patrie – Lectures, Récitations et chants patriotiques (Paris, Librairie Picard-Bernheim et Cie, 2e édition, 1885)

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    Source : CHAULANGES (M.&S.) — Premières Images d'Histoire de France - cours élémentaire (Paris, Librairie Delagrave, 1958)

     

  • ACTU ET NOSTALGIE N°17

    géographie,races,humanité,livreLa nostalgie serait-elle subversive ? Anachronisme aidant, la question pourrait effleurer l’esprit.

    Jadis, jusqu’à la fin des années 1950, les premières pages des livres de géographie apprenaient aux enfants à distinguer les différentes races de la planète Terre.

    Depuis quelques décennies, sous la double influence du cosmopolitisme et de la lutte contre les discriminations, la pédagogie scolaire a préféré déserter cette conception ethnique de la géographie humaine.

    À l’heure du métissage culturel, le moule intégrateur de la mondialisation, entretenant l’illusion de faire fi des différences et des origines, ne va-t-il pas bientôt nous concocter le mythe de « la race terrienne » ?

    Sur la base d’une pure approche statistique, — et à l’appui d’images de synthèse opérant la fusion de 200.000 visages —, le magazine National Geographic ose esquisser le profil du Terrien le plus représentatif.

    L’archétype de la race humaine aurait pour visage un Chinois de 28 ans, relevant de la dynastie Han, la seule qui vint à bout du terrible empereur Qin…

    Verdict fort rassurant : notre standard humanoïde est assez beau, il appartient à la race des vainqueurs, et il se lance à l’assaut des pires tyrannies. Assez de qualités pour flatter l’orgueil de l’humanité…

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    Source : AUGÉ (Claude) — Atlas préparatoire (Paris, Librairie Larousse, s.d.)

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    Source : Une Réunion de professeurs — La Géographie par l'image et la carte (Paris, Ligel éditeur, 1957)


    Pour accéder à la présentation de l'archétype du Terrien :



     

  • JE SAIS TOUT N°3

    JST03-01.jpgSi les animaux préhistoriques tiennent une place si particulière dans le bestiaire de l’enfance, n’est-ce pas parce que l’imagination aime explorer le fantastique ? Et quand la nostalgie s’en mêle, l’émotion renaît intacte, comme sait si bien le faire JE SAIS TOUT.

    Certes, en 1969, on ne songeait pas à prélever de l’ADN d’un mammouth prisonnier des glaces de Sibérie pour tenter quelque expérience de clonage. Le rêve se situait ailleurs. Il était plus simple, plus naïf aussi. On cherchait à comparer la taille du mastodonte à celle d’un éléphant. On se demandait de quoi était constituée son épaisse fourrure. On cherchait surtout à savoir pourquoi et comment cette race préhistorique avait disparu. Assez de mystères pour prendre plaisir à s’instruire. Réjouissance simplette, mais tellement délicieuse, en ce XXIe siècle blasé de tout…

    EXTRAIT —

    Cette semaine, nous voici dans l’histoire de l’homme au temps du mammouth, cet animal préhistorique qui n’est en réalité qu’un Babar géant et chevelu. Pourquoi a-t-il disparu de la terre depuis l’Âge de pierre ? Les savants sont encore à en discuter. Selon une des explications, ce pauvre mammouth aurait été victime des grandes glaciations à l’époque où l’hémisphère boréal s’était considérablement refroidi et il n’aurait pu résister au froid malgré son épaisse toison. Il aurait ainsi disparu corps et biens du globe terrestre sous l’effet de ce cataclysme comme tant d’autres espèces qui ont fourmillé depuis l’apparition de la vie. Il ne reste plus aujourd’hui du mammouth que des ossements fossilisés ou des dessins le représentant sur les parois de grottes préhistoriques en Dordogne par exemple où nos ancêtres lointains l’ont considéré comme un de leurs gibiers favoris, même s’ils n’étaient outillés pour le chasser que d’armes de pierre et de bois fort primitives, puisque l’Âge de la pierre est appelé ainsi simplement parce qu’à cette époque on ne savait pas encore travailler les métaux.

    Source : JE SAIS TOUT n°3 — L’aventure Humaine de tous les temps (Paris, Édi-Monde, 29 avril 1969)

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