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  • JE SAIS TOUT N°8

    JST-08a.jpegÀ l’appui d’une nostalgie tout en couleur, retrouvons le plaisir subtil de feuilleter l’hebdomadaire JE SAIS TOUT. Cette encyclopédie pour adolescents, concurrente malheureuse de la tristounette collection Tout l’Univers, ne vécut hélas que le temps de 49 numéros.

    Échec commercial cinglant pour les éditions Hachette, sans doute à raison de son prix prohibitif : 1,50 francs en 1970.

    Des plumes anonymes rédigeaient des articles fort bien écrits, se prêtant à une série de feuilletons pour tenir en haleine le lecteur.

    Des dessins, non signés aussi, conjuguaient réalisme cru et couleurs vives, dans une mise en scène digne de la virtuosité italienne.

    Un long éditorial, signé par un mystérieux Pérégrinus, calé à droite de la deuxième page de couverture, s’ingéniait à trouver une ligne directrice au sommaire éclectique, pour corroborer la base-line du titre : « L’aventure humaine de tous les temps »

    Sur le triptyque éditorial aventure-exploits-progrès, ce numéro 8 consacre six pages à la naissance de l’aviation, fort instructives pour une génération — que les moins de soixante ans ne pourront pas comprendre — qui savait encore s’émerveiller de l’histoire des pionniers, des premiers « vols sans escale », et du « génie inventif » présidant à la construction de l’avion supersonique Concorde… Miroir d’une époque magique où les connaissances tutoyaient le rêve, où l’écran ne vidait pas les cervelles, où les émotions excitaient l’appétit d’apprendre. Comprenne qui pourra, en notre XXIe siècle désenchanté.

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    Source : JE SAIS TOUT n°8, 3 juin 1969 –  L’aventure humaine de tous les temps (Paris, Édi-Monde)

  • BELLE RÉCITATION N°24

    Juin.jpgComme la nostalgie peine à se départir des poèmes bucoliques, saluons ainsi l’été qui pointe enfin le bout de son nez, avec un respect calendaire du meilleur effet.

    Poétesse naturaliste injustement méconnue, Madame Alphonse Daudet nous offre sa perception auditive du mois de Juin avec une émouvante sensibilité aux chants des oiseaux.

    Ce texte ne mériterait-il pas alors de figurer parmi les plus belles récitations saisonnières ? Avec la prouesse de conjuguer art poétique et leçons de choses.

    Raison suffisante pour (re)découvrir l’œuvre feutrée de Madame Alphonse Daudet, alias Julia Allard, dont nos colonnes ne se lasseront jamais de saluer la délicatesse.

    Cf. notre chronique précédente in — http://nostaljg.hautetfort.com/archive/2015/11/06/actu-nostalgie-n-63-5712105.html

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    Madame Alphonse Daudet — Paris, 2 mai 1893

     §

    Juin 

    Le coucou décevant chante dans les grands bois ;

    Il est ici, puis là, jamais il ne s’arrête ;

    Son vol est un circuit dessiné par sa voix

    Sonore, printanière, et pourtant inquiète ;

     

    Coucou ! le moissonneur dans le cri répété

    Compte son blé, son or, les récoltes prochaines.

    Le meunier voit tourner son moulin déjeté ;

    Le bûcheron l’écoute en regardant les chênes.

     

    Précurseurs des bienfaits de l’été triomphants,

    Il domine et fait taire aux buissons de la haie

    Mésanges et bouvreuils au romantique chant,

    La fauvette en l’allée et dans la roseraie.

     

    Qu’il chante ! Il n’a qu’un jour, une heure de soleil,

    Et l’écho pour lequel sa voix semble promise

    Avec sa double note au timbre de vermeil

    Bientôt, Juillet venant, se taira par surprise.

    Source : Madame A. DAUDET — Lumières et Reflets (Paris, Libraire A. Lemerre, 1920)

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  • RÉDACTION N°2

    Cahier-01.jpgNostalgie oblige, entre tendresse et douleur du passé, le jour de la rentrée s’impose à la mémoire de tous, quand bien même ce souvenir serait lointain.

    La rédaction du jour, écrite le 6 octobre 1926, nous livre un témoigne plus oculaire que sentimental, — aux émotions tout en retenue —, sur cette matinée si particulière où la nouveauté peine à se départir de l’appréhension.

    Les prémices végétales de l’automne, les retrouvailles des élèves au gré des bavardages et des jeux, l’anxiété des « petites nouvelles » qui se tiennent à l’écart dans un coin de la cour, les conciliabules entre l’institutrice, rassurante, et les mamans, un rien angoissées, en proie à un petit pincement au cœur au moment de tourner les talons…

    Le rite se perpétue de génération en génération, immuable et poignant, comme une sentence calendaire voulant nous rappeler que le courage est la vertu inaugurale du commencement… Pour les petits comme pour les grands.

     

    TEXTE DE LA RÉDACTION —

     SUJET — La cour de l’école le matin de la rentrée. Dites ce que vous avez observé. La cour, les arbres, les feuilles. L’animation des élèves. Les petites nouvelles. Conclusion.

     DÉVELOPPEMENT — Quand je suis arrivée à l’école, le matin de la rentrée, j’ai trouvé un grand changement. Les feuilles étaient tombées sur le sol. Les arbres jaunissaient et commençaient à se dépouiller de leurs feuilles vertes. Mes futures petites amies étaient par groupes et se racontaient leurs bonnes journées de vacances. Les autres jouaient, se taquinaient. D’autres disaient bonjour à la maîtresse. Toutes les petites filles étaient contentes de se retrouver ; elles étaient toutes gaies et joyeuses. Les petites nouvelles étaient conduites par leurs mamans qui les présentaient à l’institutrice. Dans la cour, elles restaient à l’écart, leurs serviettes sous le bras, ne  connaissant aucune petite amie pour jouer de bon cœur. Elles avaient l’air inquiète. Le matin de la rentrée, j’ai pris la résolution de bien travailler toute l’année.

    Source : Cahier unique de devoirs journaliers — École publique de Filles de Montmorillon, octobre 1926

    NB- Le texte est retranscrit dans sa version originale, avec ses maladresses syntaxiques et ses fautes orthographiques...

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