Que gagne la nostalgie à se compromettre dans le narcissisme ? La question est trop incongrue pour que l'on s'y attarde. Qu'importe. Je ne résiste pas au plaisir d'associer mon prénom au retour des beaux jours, sous la plume d'un de mes poètes préférés. Ceux qui nous firent tant souffrir au moment d'ânonner notre récitation sur l'estrade.
Frères Jacques, réveille-toi...
Frère Jacques, frère Jacques,
Réveille-toi, de ton sommeil d'hiver ;
Les fins taillis sont déjà verts,
Et nous voici au temps de Pâques ;
Frère Jacques.
Frère Jacques, frère Jacques,
Hier au matin, malgré le froid,
Deux jonquilles, trois anémones,
Ont soulevé leurs pétales roses et jaunes
Vers toi...
Et tu dors, et tu dors toujours
Au coin du bois profond et sourd...
Émile VERHAEREN.- Les blés mouvants (Paris, Mercure de France éditeur)


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Comme la nostalgie peine à se reconnaître dans l'hystérie consumériste que les temps modernes infligent aux fêtes de fin d'année, retrouvons la magie de Noël entre les vers d'un poète oublié, un garde mobile reconverti dans la littérature !