Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

printemps

  • P&V n°01

    Éloge du vintage

    Sous le soleil du printemps, bourgeonnent de belles envies de changement. Ainsi va le cycle de la nature. Rien ne meurt vraiment, tout renait sous une forme ou sous une autre, au rythme des saisons, dans l’instant présent, au gré des modes aussi, celles que nous inventons ou revisitons.

    Lire la suite

  • ACTU & NOSTALGIE N°68

    Mars-.jpgComme la nostalgie adore radoter qu’il n’y a « vraiment plus de saison », risquons-nous à célébrer le printemps avec la prudence qu’il commande.

    D’ailleurs peut-on vraiment faire confiance au mois de mars, avec ses trente-et-un jours capricieux qui s’amusent à déjouer tous les dictons ?

    Selon les années, il donne l’impression d’un retour à l’hiver. Ou alors il installe durant quelques jours un avant-goût de l’été, si promptement qu’il donnerait presque du grain à moudre aux prophètes aguerris du réchauffement climatique.

    Assez d’inconstance et de déconvenues pour alimenter les seules conversations qui ne fâchent personne : parler de la pluie et du beau temps.

    Déconcertant, Insaisissable, imprévisible, mars a quand même le mérite de décréter à lui tout seul que l’hiver est dernière nous. Une façon comme une autre pour nous abandonner à des « pensées positives », celles que la nature met en éveil, tel un éternel recommencement. Preuve en vers avec cette poésie gentiment médiévale qui, en notre XXIe siècle si blasé, a su garder son charme intact. Raison suffisante pour le (ré)apprendre par cœur !

     

    Le Printemps

     

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie,

    Et s’est vêtu de broderie,

    De soleil luisant, clair et beau.

    Il n’y a bête et oiseau

    Qu’en son jargon ne chante ou crie :

    « Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie. »

     

    Rivière, fontaine et ruisseau,

    Portent en livrée jolie

    Gouttes d’argent d’orfèvrerie.

    Chacun s’habille de nouveau ;

    Le temps a laissé son manteau

    De vent, de froidure et de pluie.

     

    Charles d’ORLÉANS

     

    Charles-.jpgÀ propos de l’auteur —

    Charles d’ORLÉANS (1394-1465)

    Au cours de sa longue captivité aux mains des Anglais, ce fils de Louis 1er, duc d’Orléans — frère de Charles VI, roi de France — s’adonne à la poésie, une passion que lui avait léguée sa mère, Valentine de Milan.

    La tradition l’érige en héritier de la tradition courtoise des trouvères.

    En vingt-cinq ans de détention, il rédigea plus de six cents œuvres, riches de chansons, ballades, complaintes et rondeaux.

     §§§

    CahierJG - copie.jpgVous recherchez des récitations évoquant l’enfance ou le rythme des saisons ? Procurez-vous vite mon Petit Cahier de Récitations, en vente dans les bonnes librairies.

    Jacques GIMARD — Petit Cahier de Récitations – Jouez à réviser vos classiques ! (Paris, Hors collection, juin 2015, 18 x 23 cm, 5 €)

     

    Printemps.jpg Source: Cours SCHWEITZER — Album de planches en couleur (Paris, Librairie Armand Colin, 1908)

  • BELLE RÉCITATION N°19

    05-mai.jpgComme la nostalgie voue une certaine sympathie aux poètes maudits, profitons de ce printemps maussade pour évoquer l’œuvre d’Emmanuel Signoret qui, entre autres trésors de l’imagination, a su trouver des mots souriants pour louer les vertus de la pluie au mois de mai…

    Cet auteur provençal, mort trop jeune — en 1900, à l’âge de vingt-huit ans — pour se faire un nom dans les cercles littéraires parisiens qu’il fréquentait assidument, connut une éphémère gloire posthume grâce à André Gide qui sélectionna un douzaine de ses poèmes dans son Anthologie de la poésie française, publiée en 1949. 

    Ironie suprême d’une notoriété tardive : le recueil de ses Poésies complètes ne fut publié qu’en 1908. Preuve que si la valeur n’attend pas le nombre des années, la reconnaissance oublie parfois le valeureux de son vivant…


    Averse de mai

    Les demeures du jour s’écroulent ; leurs décombres

    Fument sur la montagne. Ah ! quel affreux tison

    Transforme en blocs cendreux de nuages et d’ombres

    Les tempes d’or léger où riait la maison.

     

    Bientôt sur les ormeaux, les rochers, les mers sombres,

    Sur la prairie en fête et la blanche maison,

    Pluie ! on entend sonner ta lyre aux riches nombres

    Dont les cordes sans fin traînent sur l’horizon.

     

    Mais soudain sur ton char aux rayonnantes roues

    Tu t’élances, soleil, tu bondis, tu secoues

    De tes flambeaux mortels la  frayeur et l’amour.

     

    Tes coursiers de la pluie ont gonflé leurs poitrines ;

    Toi, le laurier au front, de tes mains purpurines,

    Riant, tu rebâtis les demeures du jour.

     

    Emmanuel SIGNORET.- Poésies complètes (Paris, Mercure de France éditeur, 1908)

     

    Armand Colin-18.jpg