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poésie

  • ACTU & NOSTALGIE N°57

    Cahier-Recitations-.jpgLa nostalgie a pour amie la poésie : une évidence que met en action mon dernier opus, le « Petit cahier de Récitations », dans cette ambiance de vacances si propice à la légèreté.

    Redécouvrir des récitations au rythme des saisons, comprendre le fondement pédagogique de ces exercices de mémoire, maîtriser les règles élémentaires d’élocution : ce cahier ne flatte pas seulement des souvenirs d’enfance, il explore les ressources insoupçonnées d’un enseignement qui, tout  en apprenant à parler, éveille la sensibilité esthétique et nous invite à prendre le temps de rêver.

    Mieux qu’un cahier de vacances, un trésor d’émotions !

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    Jacques GIMARD — Petit Cahier de Récitations – Jouez à réviser vos classiques !

    Paris, Hors collection, juin 2015, 18 x 23 cm, 5 €)

    Découvrez ce cahier d’antan sur le site de mon éditeur —

    http://www.horscollection.com/site/petit_cahier_de_recitations_&100&9782258118607.html

     

    Matin d'été

    Le jour à l’horizon

    S’élève : tout respire,

    Et la plaine s’étire

    Sous sa fauve toison.

     

    Tous les coqs ont chanté.

    Le soleil monte, immense ;

    C’est le jour qui commence,

    Le royaljour d’été.

     

    Toute cime rayonne,

    Blonde, au matin vermeil,

    Et sous le grand soleil

    L’air brasille et bouillonne.

     

    Francis YARD — À l’image de l’homme (Paris, Grasset, 1910)

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  • BELLE RÉCITATION N°19

    05-mai.jpgComme la nostalgie voue une certaine sympathie aux poètes maudits, profitons de ce printemps maussade pour évoquer l’œuvre d’Emmanuel Signoret qui, entre autres trésors de l’imagination, a su trouver des mots souriants pour louer les vertus de la pluie au mois de mai…

    Cet auteur provençal, mort trop jeune — en 1900, à l’âge de vingt-huit ans — pour se faire un nom dans les cercles littéraires parisiens qu’il fréquentait assidument, connut une éphémère gloire posthume grâce à André Gide qui sélectionna un douzaine de ses poèmes dans son Anthologie de la poésie française, publiée en 1949. 

    Ironie suprême d’une notoriété tardive : le recueil de ses Poésies complètes ne fut publié qu’en 1908. Preuve que si la valeur n’attend pas le nombre des années, la reconnaissance oublie parfois le valeureux de son vivant…


    Averse de mai

    Les demeures du jour s’écroulent ; leurs décombres

    Fument sur la montagne. Ah ! quel affreux tison

    Transforme en blocs cendreux de nuages et d’ombres

    Les tempes d’or léger où riait la maison.

     

    Bientôt sur les ormeaux, les rochers, les mers sombres,

    Sur la prairie en fête et la blanche maison,

    Pluie ! on entend sonner ta lyre aux riches nombres

    Dont les cordes sans fin traînent sur l’horizon.

     

    Mais soudain sur ton char aux rayonnantes roues

    Tu t’élances, soleil, tu bondis, tu secoues

    De tes flambeaux mortels la  frayeur et l’amour.

     

    Tes coursiers de la pluie ont gonflé leurs poitrines ;

    Toi, le laurier au front, de tes mains purpurines,

    Riant, tu rebâtis les demeures du jour.

     

    Emmanuel SIGNORET.- Poésies complètes (Paris, Mercure de France éditeur, 1908)

     

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  • BELLE RÉCITATION N°17

    récitation,poésie,les mois,rosemonde gérard,manuels scolaires,jean rostand,saisons,janvier,les pipeauxPuisque la nostalgie se nourrit du temps qui passe, osons un clin d’œil, en ce début d’année, à l’imperturbable ronde des mois, au fil d’un poème qui réussit la prouesse de tous les citer, dans un élan harmonieux d’émotions bucoliques. 

    Le talent de son auteur, Rosemonde Gérard, puise, à n’en point douter, aux illustres sources d’inspiration que lui offrait son environnement familial. Parmi ses aïeux, elle compte Madame de Genlis. Parmi ses familiers, Leconte de Lisle, son parrain, et Alexandre Dumas, son tuteur, tous deux membres du conseil de famille veillant à la protection de cette orpheline de père.

    En 1890, elle épouse Edmond Rostand, l’auteur de Cyrano de Bergerac. Ses prédispositions à l’écriture empruntent peu, osons-nous croire, à l’état de mariage puisque son premier recueil de poésies — Les Pipeaux — fut publié un an avant qu’elle convolât en justes noces. Une authentique poétesse souvent honorée par les manuels de récitation de l’école républicaine façon Belle Époque…


    § 

    Les mois

     

    Janvier prend la neige pour châle ;

    Février fait glisser nos pas ;

    Mars de ses doigts de soleil pâle,

    Jette des grêlons aux lilas.

     

    Avril s’accroche aux branches vertes ;

    Mai travaille aux chapeaux fleuris ;

    Juin fait pencher la rose ouverte

    Près du beau foin qui craque et rit.

     

    Juillet met leurs œufs dans leurs coques ;

    Août sur les épis mûrs s’endort ;

    Septembre aux grands soirs équivoques,

    Glisse partout ses feuilles d’or.

     

    Octobre a toutes les colères,

    Novembre a toutes les chansons

    Des ruisseaux débordant d’eau claire,

    Et décembre a tous les frissons.

     

    Rosemonde GÉRARD — Les Pipeaux (Paris, Fasquelle éditeur, 1889)


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    Source : DUTILLEUIL (J.) & RAMÉ (E.) — Les Sciences physiques et naturelles – cours élémentaire et moyen

    (Paris, Libraire Larousse, s.d.)