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saisons

  • P&V n°01

    Éloge du vintage

    Sous le soleil du printemps, bourgeonnent de belles envies de changement. Ainsi va le cycle de la nature. Rien ne meurt vraiment, tout renait sous une forme ou sous une autre, au rythme des saisons, dans l’instant présent, au gré des modes aussi, celles que nous inventons ou revisitons.

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  • BELLE RÉCITATION N°23

    09-septembre.jpgPuisque la nostalgie emprunte beaucoup de ses émotions au romantisme classique, accueillons la saison nouvelle avec un texte de Lamartine qui figura longtemps en bonne place dans la table des récitations de l’école républicaine.

    L’auteur associe son humeur au deuil de la nature, dans une débauche un rien exaspérante de sensibleries. Mais la magie du romantisme opère quand même, parce que les mots conspirent à mettre en scène un impressionnisme automnal tout en charme et en délicatesse.

     

    L’automne

    Salut, bois couronnés d’un reste de verdure !

    Feuillages jaunissants sur les gazons épars !

    Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature

    Convient à ma douleur et plaît à mes regards.

     

    Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire ;

    J’aime à revoir encor pour la dernière fois

    Ce soleil pâlissant dont la faible lumière

    Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois.

     

    Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,

    À ses regards voilés, je trouve plus d’attraits ;

    C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire

    Des lèvres que la mort va fermer pour jamais.

     

    Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,

    Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,

    Je me retourne encore, et d’un regard d’envie

    Je contemple ces biens dont je n’ai point joui.

     

    Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,

    Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau !

    L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !

    Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

     

    Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie

    Ce calice mêlé de nectar et de fiel :

    Au fond de cette coupe où je buvais la vie,

    Peut-être restait-il une goutte de miel !

     

    Peut-être l’avenir me gardait-il encore

    Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu !

    Peut-être dans la foule une âme que j’ignore

    Aurait compris mon âme et m’aurait répondu !...

     

    La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;

    À la vie, au soleil, ce sont ses adieux ;

    Moi je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,

    S’exhale comme un son triste et mélodieux.

     

    Alphonse de LAMARTINE

    Automne-.jpg

     

    JGlivre.jpgAutre morceau d’anthologie, en parfaite harmonie avec la saison, mon dernier opus bien sûr. Lors des promenades d’automne, ne devait-on pas ramasser les feuilles mortes de marronnier pour découvrir en classe « nos belles leçons de choses » ?

    Source : Jacques GIMARD — Nos belles leçons de choses (Hors Collection, août 2013, 120 pages, 22,5 sur 28,5 cm, 19 €)

     

     

     

     

  • BELLE RÉCITATION N°17

    récitation,poésie,les mois,rosemonde gérard,manuels scolaires,jean rostand,saisons,janvier,les pipeauxPuisque la nostalgie se nourrit du temps qui passe, osons un clin d’œil, en ce début d’année, à l’imperturbable ronde des mois, au fil d’un poème qui réussit la prouesse de tous les citer, dans un élan harmonieux d’émotions bucoliques. 

    Le talent de son auteur, Rosemonde Gérard, puise, à n’en point douter, aux illustres sources d’inspiration que lui offrait son environnement familial. Parmi ses aïeux, elle compte Madame de Genlis. Parmi ses familiers, Leconte de Lisle, son parrain, et Alexandre Dumas, son tuteur, tous deux membres du conseil de famille veillant à la protection de cette orpheline de père.

    En 1890, elle épouse Edmond Rostand, l’auteur de Cyrano de Bergerac. Ses prédispositions à l’écriture empruntent peu, osons-nous croire, à l’état de mariage puisque son premier recueil de poésies — Les Pipeaux — fut publié un an avant qu’elle convolât en justes noces. Une authentique poétesse souvent honorée par les manuels de récitation de l’école républicaine façon Belle Époque…


    § 

    Les mois

     

    Janvier prend la neige pour châle ;

    Février fait glisser nos pas ;

    Mars de ses doigts de soleil pâle,

    Jette des grêlons aux lilas.

     

    Avril s’accroche aux branches vertes ;

    Mai travaille aux chapeaux fleuris ;

    Juin fait pencher la rose ouverte

    Près du beau foin qui craque et rit.

     

    Juillet met leurs œufs dans leurs coques ;

    Août sur les épis mûrs s’endort ;

    Septembre aux grands soirs équivoques,

    Glisse partout ses feuilles d’or.

     

    Octobre a toutes les colères,

    Novembre a toutes les chansons

    Des ruisseaux débordant d’eau claire,

    Et décembre a tous les frissons.

     

    Rosemonde GÉRARD — Les Pipeaux (Paris, Fasquelle éditeur, 1889)


    R.Gerard.jpg


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    Source : DUTILLEUIL (J.) & RAMÉ (E.) — Les Sciences physiques et naturelles – cours élémentaire et moyen

    (Paris, Libraire Larousse, s.d.)