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juin

  • BELLE RÉCITATION N°24

    Juin.jpgComme la nostalgie peine à se départir des poèmes bucoliques, saluons ainsi l’été qui pointe enfin le bout de son nez, avec un respect calendaire du meilleur effet.

    Poétesse naturaliste injustement méconnue, Madame Alphonse Daudet nous offre sa perception auditive du mois de Juin avec une émouvante sensibilité aux chants des oiseaux.

    Ce texte ne mériterait-il pas alors de figurer parmi les plus belles récitations saisonnières ? Avec la prouesse de conjuguer art poétique et leçons de choses.

    Raison suffisante pour (re)découvrir l’œuvre feutrée de Madame Alphonse Daudet, alias Julia Allard, dont nos colonnes ne se lasseront jamais de saluer la délicatesse.

    Cf. notre chronique précédente in — http://nostaljg.hautetfort.com/archive/2015/11/06/actu-nostalgie-n-63-5712105.html

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    Madame Alphonse Daudet — Paris, 2 mai 1893

     §

    Juin 

    Le coucou décevant chante dans les grands bois ;

    Il est ici, puis là, jamais il ne s’arrête ;

    Son vol est un circuit dessiné par sa voix

    Sonore, printanière, et pourtant inquiète ;

     

    Coucou ! le moissonneur dans le cri répété

    Compte son blé, son or, les récoltes prochaines.

    Le meunier voit tourner son moulin déjeté ;

    Le bûcheron l’écoute en regardant les chênes.

     

    Précurseurs des bienfaits de l’été triomphants,

    Il domine et fait taire aux buissons de la haie

    Mésanges et bouvreuils au romantique chant,

    La fauvette en l’allée et dans la roseraie.

     

    Qu’il chante ! Il n’a qu’un jour, une heure de soleil,

    Et l’écho pour lequel sa voix semble promise

    Avec sa double note au timbre de vermeil

    Bientôt, Juillet venant, se taira par surprise.

    Source : Madame A. DAUDET — Lumières et Reflets (Paris, Libraire A. Lemerre, 1920)

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  • ACTU & NOSTALGIE N°42

    Generique-Canal.jpgPuisque juin rime avec examens, la nostalgie nous invite, avec un sourire en coin, à comparer les bacheliers d’aujourd’hui et les certifiés de jadis. Quel était le bagage minimum de connaissances que devaient acquérir nos grands-parents au terme de leur scolarité ? Étaient-ils plus instruits que nous à l’âge de douze ans ? Pourquoi le Certificat d’études primaires du XXe siècle était-il plus « diplômant » que le baccalauréat du XXIe siècle ?  Ces questions ne cesseront jamais d’animer les débats en famille…  

    En cette période de bachotage, les journalistes aiment revenir à l’ombre de ce « marronnier » pré-estival. Une aubaine pour la promotion de mon opus Passez le Certif, auquel le Grand Journal de Canal + vient de consacrer une sympathique chronique. Preuve que la magie du Certif n’a pas son pareil pour nous complexer et nous amuser.

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    Cf. la chronique ad hoc à la 17e minute de cette vidéo http://player.canalplus.fr/#/88661 


    Juste pour vous exercer, une petite épreuve orale de morale. Accordez-vous cinq minutes de réflexion pour répondre à ces deux questions :

    Quelles sont les qualités qui font un bon ouvrier ?

    Quelles sont les qualités qui font un bon patron ?

    Réponses dans un prochain billet, à la fin du mois...

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    Source : Jacques GIMARD — Passez le Certif’ (éditions Hors Collection, 2013, 12x21 cm, 232 pages, 9,90 €)


  • BELLE RÉCITATION N°20


    juin.jpgLa nostalgie voue une certaine tendresse aux poètes maudits, remarquions-nous dans une précédente rubrique. Alors retrouvons, au hasard de ce rendez-vous poétique mensuel, un autre poète méconnu : Charles Guérin (1873-1907), emporté à l’âge de trente-trois ans par une tumeur au cerveau.

    Ce lorrain germanophile, licencié en allemand, amoureux de Bayreuth, admirateur inconditionnel de Richard Wagner, sillonne l’Europe entière malgré une santé fragile que son état mélancolique, source majeure de son inspiration, ne viendra pas arranger.

    Grâce à son éditeur Mercure de France, il rencontre Francis Jammes qui deviendra son « maître-à-poétiser », défrichant un nouveau sentier littéraire qui ose s’affranchir du mouvement parnassien encore en vogue.

    Le choix de ce sonnet répond aux charmes éternels de la récitation : la musicalité des vers rythme la délicatesse de l’ondée, la magie des mots exhausse le parfum de la terre après l’orage. Un avant-goût d’été, comme une envie qui ne veut plus se faire attendre…

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    Après la pluie… en juin

     

    Il a plu. Soir de juin. Écoute,

    Par la fenêtre large ouverte,

    Tomber le reste de l’averse

    De feuille en feuillé, goutte à goutte.

     

    C’est l’heure choisie entre toutes

    Où flotte à travers la campagne

    L’odeur de vanille qu’exhale

    La poussière humide des routes.

     

    L’hirondelle joyeuse jase.

    Le soleil déclinant se croise

    Avec la nuit sur les collines ;

     

    Et son mourant sourire essuie

    Sur la chair pâle des glycines

    Les cheveux d’argent de la pluie.

     

    charles-guerin.jpgCharles GUÉRIN —

    Le cœur solitaire (Paris, Mercure de France, 1898)



     

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