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Ma bibliothèque - Page 4

  • ACTU & NOSTALGIE N°44

    Elixir-.jpgPuisque la nostalgie joue de comparaisons, saisissons au vol les fanfaronnades de notre ravi président de la République jurant que « la reprise est là ». Simple artifice rhétorique pour donner un souffle d’optimisme à notre Fête nationale, comme pour conjurer par le verbe l’incapacité d’agir.

    Même si « l’histoire ne repasse pas les plats » — dixit le cynique Louis-Ferdinand Céline —, admettons que, d’un siècle à l’autre,  les mêmes saveurs flottent dans l’air. Dans les années vingt, ni le Bloc national ni le Cartel des gauches ne viennent à bout de la crise financière que chaque camp impute à l’incurie de l’autre. Dans cette ambiance de désenchantement économique et social, la pédagogie scolaire porte un intérêt croissant à l’histoire du travail, jusqu’à vouloir reconstituer le mouvement systémique de l’activité humaine. En 1924, — précisément l’année de la victoire du Cartel des gauches —, les éditions Dunod publient un manuel aux accents prémonitoires, Le livre de l’activité humaine – Les lectures de la profession, qui propose in fine un tableau synoptique retraçant l’itinéraire de la Prospérité nationale, jalonné des éternels écueils que notre débat politique contemporain n’ose plus évoquer tellement il répugne à regarder la vérité en face. Parce que la Prospérité nationale est plus affaire de lucidité, de méthode, de courage, si loin des belles incantations, fussent-elles présidentielles.

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    Source : FRANCHET (Antonin) & FRANCHET (Léon) — Le livre de l’activité humaine – Les lectures de la profession —

    (Paris, Dunod, 1924)

  • BELLE RÉCITATION N°21

    Confitures-.jpgComme la nostalgie ne boude jamais la gourmandise, savourons une récitation à l’odeur sucrée, cueillie en un XIXe siècle contemplatif, une époque où les auteurs savaient nous faire rêver avec des « Poèmes de la vie réelle », sous-titre évocateur de l’ouvrage qui la recèle.

    Il suffit de la lire et relire pour qu’un bouquet de parfums taquine nos narines. Et aussitôt l’envie nous gagne. Entre cueillette au jardin et cérémonie en cuisine,  pourquoi les confitures à l’ancienne ne reviendraient-elles pas égayer nos loisirs d’été ?

     

    Les confitures

    À la Saint Jean d’été, les groseilles sont mûres.

    Dans le jardin vêtu de ses plus habits,

    Près des grands lis, on voit pendre sous les ramures

    Leurs grappes couleur d’ambre ou couleur de rubis.

    Voici l’heure. Déjà, dans l’ombreuse cuisine,

    Les pains de sucre blanc, coiffés de papier bleu,

    Garnissent le dressoir, où la rouge bassine

    Reflète les lueurs du réchaud tout en feu.

    On apporte les fruits à pleines panerées,

    Et leur parfum discret embaume le palier ;

    Les ciseaux sont à l’œuvre, et les grappes lustrées

    Tombent comme les grains défilés d’un collier.

    Doigts d’enfants, séparez, sans meurtrir la groseille,

    Les pépins de la pulpe entr’ouverte à demi !

    La grave ménagère, attentive, surveille

    Ce travail délicat d’abeille ou de fourmi.

    Vous êtes son chef-d’œuvre, exquises confitures !

    Dès que l’été fleurit les liserons du seuil,

    Après les longs travaux, lessives et coutures,

    Vous êtes son plaisir, son luxe, son orgueil.

    Le clair sirop frissonne et bout : l’air se parfume

    D’une odeur framboisée… Enfants, spatule en main,

    Enlevez doucement la savoureuse écume,

    Qui mousse et perle au bord des bassines d’airain.

    Voici l’œuvre achevée ! La grave ménagère

    Contemple fièrement les godets de cristal,

    Où la groseille brille, aussi fraîche et légère

    Que lorsqu’elle pendait au groseillier natal.

     

    André THEURIET —  Le Bleu et le Noir — Poèmes de la vie réelle (Paris, Lemerre éditeur, 1873)

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    Source : LE LAY (H.) & LEROY (E.) — Vocabulaire - cours élémentaire 1ere année

    (Paris, Hachette, 1957)

     


     

  • ACTU & NOSTALGIE N°43

    Ducoudray-01.jpgComme la nostalgie n’oublie jamais de sourire au hasard, ne boudons pas le plaisir de présenter notre dernière trouvaille à propos du Certificat d’études, en clin d’œil à la récente publication de Passez le Certif.

    En 1895, sous la signature de l’historien laïcard Gustave Ducoudray, la Librairie Hachette édite un Journal de classe, sous forme de livrets mensuels, présentant les « leçons et exercice de Morale, d'Arithmétique, de Grammaire, d’Histoire, etc. », à la façon des annales dont les éditeurs exploiteront bien plus tard le filon.

    D’octobre à juillet, l’élève-candidat se mesurait au programme complet du terrible examen : un vrai « certificage » préfigurant le « bachotage » de notre génération… Avec l’espoir serein de prendre  l’ascenseur social aussitôt le diplôme en poche.

     

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    Source : DUCOUDRAY (G.) Le Journal de classe – cours moyen et certificat d’études

    (Paris, Librairie Hachette & Cie, 1895)


    La réponse à l’épreuve de morale du 15 juin dernier

    Certif-JG-.jpgQuelles sont les qualités qui font un bon ouvrier ?

    Un bon ouvrier fait consciencieusement tout ce qu’il s’est chargé de faire ; il aime son métier et il tâche de se perfectionner chaque jour ; on ne le voit pas changer de patron à chaque instant ; il fuit le cabaret.

    Quelles sont les qualités qui font un bon patron ?

    Un bon patron est juste envers ses ouvriers et il les traite avec égards. Il leur vient en aide dans les jours de chômage ou de maladie.

    Source : DUPUY (Chales) — L’année du certifcat d’études – Livret d’éducation morale ( Paris, Librairie Armand Colin, 7e édition, 1905)


     


     

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