Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Postage & Vintage - Page 43

  • LE MOT DU MOIS N°1

    dico.jpgLa nostalgie ne saurait jalouser « l’air du temps »  puisque les « tendances » du jour alimenteront bientôt la nostalgie de demain, de même que la mode d’aujourd’hui préfigure les ringardises du futur.

    Telle une roue qui tourne, imperturbable et imprévisible, le temps se plaît à choyer, à déclasser, à réhabiliter des lignes, des contours, des couleurs, des goûts, des saveurs, des styles musicaux, des écoles picturales, etc. Jusqu’à jeter son dévolu sur le langage et la façon de s’exprimer.

    Aujourd’hui comme hier, des mots, des expressions toutes faites, des tics idiomatiques sont « furieusement tendance », empruntées à la fugace langue de la rue ou saisies au vol des babillages médiatiques… Autant de mystères dialectiques dans un monde qui aime formater les usages et les discours.

    Sans prétention académique, en marge de ce blog, ma chronique mensuelle Des mots et des maux s’amuse à décortiquer ce langage à la mode, attribuant à des mots creux d’insoupçonnables sous-entendus.

    Avant ou après sa lecture, vous aurez le plaisir de savourer le site qui veut bien héberger ce billet mensuel : So What ?le nouveau webzine féminin pour les vraies femmes de la vraie vie —, parce que l’air du temps n’a pas son pareil pour donner un souffle d’élégance aux menues choses du quotidien… Quel que soit son genre, masculin ou féminin.

    Cf. le mot du mois : ATYPIQUE in http://www.sowhat-magazine.fr/des-mots-des-maux-atypique/

    Jouons-04.jpg

    Site SoWhat.jpg

    http://www.sowhat-magazine.fr/

  • ACTU & NOSTALGIE N°38

    Crise.jpgSi la nostalgie flotte si bien dans « l’air du temps », n’est-ce pas imputable à l’ambiance de crise qui n’a pas son pareil pour plomber l’humeur contemporaine ?

    Crisis ? What Crisis ? C’était, souvenez-vous, le titre d’un album de Supertramp, sorti en... 1975. Le mot fêtera bientôt ses quarante ans. Anniversaire promis à la discrétion tant le signifiant a imprégné les comportements des générations post-Trente Glorieuses ?

    Suggérant d’autres mots-clefs guère plus enthousiasmants — empêchement, expectative, fatalité, incertitudes, prudence, récession, renoncement, etc. — ce mot anxiogène est aussi le prétexte de vivre un présent en suspens, dans l’attente d’une sortie… de crise bien sûr.

    Alors le mot s’accroche à nos certitudes, jusqu’à venir expliquer tous nos maux, grands ou petits.

    « Sommes-nous comme ça » parce que c’est la crise ? Ou est-ce la crise parce que « nous sommes comme ça » ? À chacun d’expliquer sa façon de vivre avec… Comme si la résilience se proposait de nous guérir. Avec la promesse que tout ira mieux après.

    Si la crise offre un levier de conspiration pour les spéculateurs,  elle est aussi source d’inspiration pour les artistes. Alors soudain, elle devient plus gaie, presque agréable à vivre. À l’image de ce morceau de bravoure en chanson, signée Albin de la Simone, sage incarnation de la mélancolie chic. Comme un hommage discret à l’envoûtante nostalgie.



    Albin de la Simone / La crise par LEXPRESS 

    Albin.jpg

    http://www.albindelasimone.com/

     

     

     

     

  • BELLE RÉCITATION N°17

    récitation,poésie,les mois,rosemonde gérard,manuels scolaires,jean rostand,saisons,janvier,les pipeauxPuisque la nostalgie se nourrit du temps qui passe, osons un clin d’œil, en ce début d’année, à l’imperturbable ronde des mois, au fil d’un poème qui réussit la prouesse de tous les citer, dans un élan harmonieux d’émotions bucoliques. 

    Le talent de son auteur, Rosemonde Gérard, puise, à n’en point douter, aux illustres sources d’inspiration que lui offrait son environnement familial. Parmi ses aïeux, elle compte Madame de Genlis. Parmi ses familiers, Leconte de Lisle, son parrain, et Alexandre Dumas, son tuteur, tous deux membres du conseil de famille veillant à la protection de cette orpheline de père.

    En 1890, elle épouse Edmond Rostand, l’auteur de Cyrano de Bergerac. Ses prédispositions à l’écriture empruntent peu, osons-nous croire, à l’état de mariage puisque son premier recueil de poésies — Les Pipeaux — fut publié un an avant qu’elle convolât en justes noces. Une authentique poétesse souvent honorée par les manuels de récitation de l’école républicaine façon Belle Époque…


    § 

    Les mois

     

    Janvier prend la neige pour châle ;

    Février fait glisser nos pas ;

    Mars de ses doigts de soleil pâle,

    Jette des grêlons aux lilas.

     

    Avril s’accroche aux branches vertes ;

    Mai travaille aux chapeaux fleuris ;

    Juin fait pencher la rose ouverte

    Près du beau foin qui craque et rit.

     

    Juillet met leurs œufs dans leurs coques ;

    Août sur les épis mûrs s’endort ;

    Septembre aux grands soirs équivoques,

    Glisse partout ses feuilles d’or.

     

    Octobre a toutes les colères,

    Novembre a toutes les chansons

    Des ruisseaux débordant d’eau claire,

    Et décembre a tous les frissons.

     

    Rosemonde GÉRARD — Les Pipeaux (Paris, Fasquelle éditeur, 1889)


    R.Gerard.jpg


    Saisons.jpg

     

    Source : DUTILLEUIL (J.) & RAMÉ (E.) — Les Sciences physiques et naturelles – cours élémentaire et moyen

    (Paris, Libraire Larousse, s.d.)