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saison

  • MOT VIRAL 03

    Comment vivre ce CONFINEMENT-SAISON 2 ? home-confinement.jpg

    Certains renouent avec les petites habitudes de la saison 1, au nom d’un empirisme pragmatique qui aurait fait ses preuves.

    D’autres cherchent à inventer un confinement « assez cool », avec plus de sagesse, plus de sérénité, plus de résilience — oui, il faut bien le placer quelque part ce mot à la mode, qui vous donne soudain un air intello —.

    D’autres encore refusent de se poser la question, tout simplement parce qu’elle ne propose aucune réponse, et qu’elle vient défier notre besoin vital de projection.

    Entre émotions et sensations, entre auto-séquestration et frustration, le confinement n’est-il pas la source d’une littérature débridée ? Là où l’imagination vient « hausser le réel d’un ton », selon la conviction de notre ami Gaston (Bachelard). Là où l’inspiration vient donner un sens au temps.

    Alors sans complexe, haussons le réel d’un ton en revisitant le CONFINEMENT-SAISON 1, Au fil d’une nouvelle que j’ai écrite en avril 2020 : « Bérengère est en colère »… Version politiquement peu correcte d’un confinement printanier tout aussi étrange que notre confinement automnal.

    Bonne lecture.

    NB- Suivre ce lien pour lire ma nouvelle — BERENGERE.pdf

  • BELLE RÉCITATION N°24

    Juin.jpgComme la nostalgie peine à se départir des poèmes bucoliques, saluons ainsi l’été qui pointe enfin le bout de son nez, avec un respect calendaire du meilleur effet.

    Poétesse naturaliste injustement méconnue, Madame Alphonse Daudet nous offre sa perception auditive du mois de Juin avec une émouvante sensibilité aux chants des oiseaux.

    Ce texte ne mériterait-il pas alors de figurer parmi les plus belles récitations saisonnières ? Avec la prouesse de conjuguer art poétique et leçons de choses.

    Raison suffisante pour (re)découvrir l’œuvre feutrée de Madame Alphonse Daudet, alias Julia Allard, dont nos colonnes ne se lasseront jamais de saluer la délicatesse.

    Cf. notre chronique précédente in — http://nostaljg.hautetfort.com/archive/2015/11/06/actu-nostalgie-n-63-5712105.html

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    Madame Alphonse Daudet — Paris, 2 mai 1893

     §

    Juin 

    Le coucou décevant chante dans les grands bois ;

    Il est ici, puis là, jamais il ne s’arrête ;

    Son vol est un circuit dessiné par sa voix

    Sonore, printanière, et pourtant inquiète ;

     

    Coucou ! le moissonneur dans le cri répété

    Compte son blé, son or, les récoltes prochaines.

    Le meunier voit tourner son moulin déjeté ;

    Le bûcheron l’écoute en regardant les chênes.

     

    Précurseurs des bienfaits de l’été triomphants,

    Il domine et fait taire aux buissons de la haie

    Mésanges et bouvreuils au romantique chant,

    La fauvette en l’allée et dans la roseraie.

     

    Qu’il chante ! Il n’a qu’un jour, une heure de soleil,

    Et l’écho pour lequel sa voix semble promise

    Avec sa double note au timbre de vermeil

    Bientôt, Juillet venant, se taira par surprise.

    Source : Madame A. DAUDET — Lumières et Reflets (Paris, Libraire A. Lemerre, 1920)

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  • BELLE RÉCITATION N°20


    juin.jpgLa nostalgie voue une certaine tendresse aux poètes maudits, remarquions-nous dans une précédente rubrique. Alors retrouvons, au hasard de ce rendez-vous poétique mensuel, un autre poète méconnu : Charles Guérin (1873-1907), emporté à l’âge de trente-trois ans par une tumeur au cerveau.

    Ce lorrain germanophile, licencié en allemand, amoureux de Bayreuth, admirateur inconditionnel de Richard Wagner, sillonne l’Europe entière malgré une santé fragile que son état mélancolique, source majeure de son inspiration, ne viendra pas arranger.

    Grâce à son éditeur Mercure de France, il rencontre Francis Jammes qui deviendra son « maître-à-poétiser », défrichant un nouveau sentier littéraire qui ose s’affranchir du mouvement parnassien encore en vogue.

    Le choix de ce sonnet répond aux charmes éternels de la récitation : la musicalité des vers rythme la délicatesse de l’ondée, la magie des mots exhausse le parfum de la terre après l’orage. Un avant-goût d’été, comme une envie qui ne veut plus se faire attendre…

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    Après la pluie… en juin

     

    Il a plu. Soir de juin. Écoute,

    Par la fenêtre large ouverte,

    Tomber le reste de l’averse

    De feuille en feuillé, goutte à goutte.

     

    C’est l’heure choisie entre toutes

    Où flotte à travers la campagne

    L’odeur de vanille qu’exhale

    La poussière humide des routes.

     

    L’hirondelle joyeuse jase.

    Le soleil déclinant se croise

    Avec la nuit sur les collines ;

     

    Et son mourant sourire essuie

    Sur la chair pâle des glycines

    Les cheveux d’argent de la pluie.

     

    charles-guerin.jpgCharles GUÉRIN —

    Le cœur solitaire (Paris, Mercure de France, 1898)



     

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