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Mon humble avis - Page 12

  • ACTU ET NOSTALGIE N°19

    Porsche Corgi.jpgLa nostalgie ne prendrait-elle pas un malin plaisir à nous narguer ? Le modeste collectionneur de voitures « Corgi Toys neuves en boîte » que je suis se pose la question.

    Au moment où la presse se gausse du pas de clerc de DSK, désormais estampillé pour le restant de sa vie « candidat socialiste qui roule en Porsche », je constate que la Porsche Carrera 8 ne figure même pas dans ma collection de voitures miniatures !

    Mais maintenant que la marque Porsche est associée, bien malgré elle, à une signature ostentatoire de la gauche caviar, voilà soudain que l’envie me passe d’en posséder une, fût-ce en modèle réduit.

    Ironie de l’histoire : les socialistes viennent de fêter en petites pompes le trentième anniversaire de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, un des rares socialistes qui osa dénoncer « l’arrogance de l’argent ».

    Mais diable à quoi tient cette fascination du luxe clinquant chez DSK ? Poser la question, ce serait commettre l’ignominie, — si l’on en croit de vertueux journalistes à l’indignation très sélective —, de réveiller les vieux démons de l’antisémitisme. La question est donc taboue, la réponse aussi.

    Pour autant, la légende est d’ores et déjà bien installée puisque la marque Porsche vient de reprendre à son compte cette anecdote politico-médiatique pour l’ériger en base line de sa campagne publicitaire.

    Bon coup de pub pour la marque allemande. Et Mauvaise affaire pour les collectionneurs de Corgi Toys. La cote de mon modèle convoité va s’envoler… Tout cela à cause de DSK et de sa conception bling-bling de la socialiste attitude.

     

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    ouest-france.fr - Porsche se fait un bon coup de pub avec la polémique DSK - Politique


     

  • ACTU ET NOSTALGIE N°18

    234.jpgQuand la nostalgie explore les fictions d’antan, — celle  que la télévision accompagnait d’un rectangle blanc pour éloigner les enfants du petit écran — revient en mémoire l’ombre terrifiante de Belphégor qui jetait nuitamment ses malédictions dans le dédale du Louvre.

    Réflexe incongru bien sûr : cette silhouette inquiétante rejaillit aujourd’hui sous l’apparence des inénarrables femmes en niqab qui déambulent sur les trottoirs parisiens sans respect aucun pour la divinité moabite.

    Belphégor, elle, savait se tenir. Elle ne quittait jamais les murs de son monument historique préféré. Elle n’apparaissait que la nuit. Elle ne revendiquait aucun droit à l’identité culturelle ou religieuse.

    Rien de comparable, sinon l’allure spectrale, aux étranges femmes en niqab. Leur accoutrement échauffe les grands esprits de notre représentation nationale. Au nom d’une laïcité qui ne sait plus où donner de la tête, ce port vestimentaire est désormais proscrit sur l’espace public. La loi votée le 12 octobre 2010 est entrée en vigueur le 11 avril, à l’appui d’une curieuse dialectique où les prétentions pédagogiques se mêlent confusément aux  circonlocutions politicardes.

    Les zélés porte-parole du législateur nous expliquent qu’avant de sanctionner notre mutine Belphégor, l’autorité judiciaire lui fera un « rappel à la loi »… Un « stage de citoyenneté » lui sera proposé comme alternative à l’amende de 150 Euros. Au besoin, « une ambassadrice de la laïcité », — un dispositif financé à hauteur de 80.000 euros par le ministère de l’immigration —  l’assistera pour l’aider à mieux assumer de lever le voile, et ainsi mieux prendre confiance sur notre généreuse terre d’asile…

    Que d’égards républicains pour d’indomptables sosies de Belphégor...

    Et quel affront pour une divinité qui, par sa discrétion, incarnait la plus noble des vertus laïques !

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    Serie TV - Belphegor - Generique par webmaster18



  • ACTU ET NOSTALGIE N°16

    DécorationLH.jpgLa nostalgie use parfois du « droit de remontrances ». Et on lui donne raison lorsqu’on parcourt la liste des heureux promus du Nouvel an dans l’Ordre national de la Légion d’honneur.

    Soyons charitables à l’endroit des noms qui nous affligent parmi les récipiendaires. Depuis trop longtemps déjà, il est vrai, la tradition est établie : les trois promotions annuelles (1er janvier, Pâques et 14 juillet) suscitent plus d’indignation que d’admiration. Triste destin pour la plus prestigieuse distinction française !

    Certes, la pensée profonde de son instigateur dissimule un certain cynisme : « Les Français ne sont pas changés par dix ans de révolution, et n’ont qu’un sentiment : l’honneur, il faut donner un aliment à ce sentiment ; il leur faut des distinctions », déclarait Bonaparte en mai 1802.

    Mais cette distinction, pour justifier son appellation, retient une conception assez rigoureuse de l’honorabilité. La loi du 29 floréal an II — 19 mai 1802 —, portant création de la Légion d’honneur, entend récompenser des services militaires. Elle jette aussi les bases d’une nouvelle aristocratie qui, reconnue pour son talent ou son mérite, participe au prestige du régime napoléonien, magnanime à l’égard de ses valeureux sujets.

    Bonaparte.jpgPrenant soin de distinguer les militaires des citoyens, l’article 1er de ladite loi aménage des critères précis d’attribution : « Sont membres de la Légion d’honneur tous les militaires qui ont reçu les Armes d’honneur. Pourront y être nommés les militaires qui ont rendu des services majeurs à l’État dans la guerre de la liberté ; les citoyens qui, par leur savoir, leurs talents, leurs vertus, ont contribué à établir ou à défendre les principes de la République, ou faire aimer et respecter la justice ou l’administration publique. »

    Impossible d’affirmer, en 2011, si les heureux récipiendaires de la rosette « contribuent à établir ou à défendre les principes de la République, ou faire aimer et respecter la justice ou l’administration publique. » Tout simplement parce que la Grande Chancellerie est moins regardante sur l’honorabilité effective des personnalités pressenties.

    Pour être aujourd’hui promu chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur, il faut être proposé par un ministre qui opère un choix discrétionnaire parmi les dossiers que lui soumettent les préfets, des associations ou un groupe de cent particuliers.

    Il faut en outre justifier de vingt ans de services publics ou d’activités professionnelles, assortis de « mérites éminents »… Mais impossible de trouver une définition de cette appellation non contrôlée, elle aussi discrétionnaire, ou plutôt arbitraire.

    Avec le résultat stupéfiant que l’on sait : chaque année, combien de membres du clergé médiatique ou de la faune artistique usurpent-ils, sans l’avouer, cette haute distinction ? Question incongrue, selon le code de la bienséance protocolaire, puisque la Légion d’honneur ne se refuse pas !

    Et si par hasard, un jour, ces « mérites éminents » devaient m’être reconnus par la grâce d’une complaisante cooptation, moi aussi je rendrai un hommage appuyé à l’Ordre de la Légion d’honneur, faisant mine bien sûr d’oublier cette chronique impertinente…

     

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