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Ma bibliothèque - Page 25

  • BEAU LIVRE D'ÉCOLE N°13

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    Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter un manuel « joliment illustré » qui puise dans notre patrimoine littéraire assez de belles « lectures morales » pour éduquer la conscience des petits.
    Jean Aicard, Henri Bordeaux, Marie-Pape-Carpentier, Zulma Carraud, Caumont, Hansi, Clarisse Juranville, Charles Perrault, Louis Ratisbonne, etc. appartiennent au Panthéon littéraire de l’école républicaine. Des noms, jadis prestigieux, qui ont distillé de « bons sentiments » à des générations d’enfants. L’oubli, depuis, a fait son œuvre, laissant à la nostalgie l’illusion du souvenir…

    Source : BOURCEAU (E.) & FABRY (Raymond).- Lectures morales et enfantines – cours préparatoire –
    (Paris, Éditions École et Collège, 8ème édition, 1939, 21,5 sur 13,5 cm, 156 pages)

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    EXTRAIT –

    Persuadés que le premier livre mis entre les mains des enfants – un livre destiné à éveiller en eux le goût si précieux de la lecture – exerce une influence profonde et parfois décisive sur la tournure de leur esprit et la direction de leur vie, nous avons voulu que chacune des lectures qui le composent contînt une leçon de morale simple et lumineuse.
    Des exercices d’observation, de réflexion, d’élocution, de vocabulaire, de grammaire très simples, des poésies choisies en vue de la récitation, fournissent aux maîtres une matière variée pour cultiver l’intelligence de l’enfant et l’initier à l’étude du langage.

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  • PAGE D'HISTOIRE N°2

    QUAND L'HISTOIRE BÉGAIE...

    À grands coups de communiqués de presse « bien ficelés » sur le web comme dans la presse magazine, un nouveau livre d’histoire – que j’aurai la charité de ne pas citer – réinvente « L’affaire Jeanne d’Arc » en promettant sur sa bande rouge marketing des « révélations sur l’un des plus grands secrets de l’histoire » (sic)

    Pour les passionnés du « mystère jehannique », ce nouvel opus ne fait que cèder à la mode : remettre en cause une « histoire officielle », dénigrer sans oser le dire la véritable recherche historique, et offrir clef en main une nouvelle thèse à des lecteurs peu avertis ou avides de sensationnalisme.

    La démonstration est d’autant plus stupéfiante qu’elle restitue servilement les arguments d’un ouvrage publié en… 1895. À une époque où, au cœur du débat de canonisation, il était de bon ton de discréditer les travaux des « trois papes du jehannisme » : Martin, Quicherat et Wallon.

    L’auteur, Francis André, soutient les mêmes thèses (fantaisistes) que notre journaliste grand reporter de 2007.
    Le précurseur de 1895 embaume son œuvre d’un parfum « dans l’air du temps » avec un zeste d’ésotérisme et d’antisémitisme délirant.
    Le chercheur de 2007 entretient, avec grosses ficelles et sparadrap, les « silences d’une histoire officielle ».
    D’un siècle à l’autre, les éditeurs ressortent les vieux pots pour servir la bonne soupe : un zeste de mystère, une pincée de conspiration, une louche de vraies-fausses révélations… Et l’appétit vient en mangeant. Mais gare à l’indigestion !

    Source : ANDRÉ (Francis) - La Vérité sur Jeanne d’Arc – Ses ennemis, ses auxiliaires, sa mission –
    (Paris, Chamuel Éditeur, 1895, 13 sur 19 cm, 396 pages)

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    EXTRAIT –

    À notre époque, les différents écrivains qui ont retracé la vie de l’héroïne ont tout dit sur elle, sauf la vérité.
    Seuls, quelques poètes et quelques historiens semblent avoir vaguement saisi le sens des indications précieuses renfermées dans les Chroniques du temps et les pièces des Procès de la Pucelle.
    Mais aucun d’eux ne paraît avoir soupçonné les ennemis et les auxiliaires réels de la jeune fille ; tous ont négligé d’insister sur les faits qui montrent sa véritable mission.
    Si quelques-uns de ces faits se trouvent rapportés, ça et là, par hasard, on ne les a pas rapprochés pour les expliquer l’un par l’autre et reconstituer la trame de l’histoire véridique.
    Cela tient, à notre avis, à deux raisons :
    La première est que les historiens de Jeanne d’Arc se sont généralement copié les uns les autres sans remonter aux sources authentiques des faits qu’ils mentionnaient.
    La seconde est que nul d’entre eux n’a vu que, dans ses actes militaires, Jeanne, porte-étendard du Roi du Ciel, fut doublée par une de ses sœurs, cette Claude d’Arc qui joua, de 1436 à 1440, un rôle inexpliqué encore sous le nom de Dame des Armoises.
    L’oubli complet de l’existence de Claude rend incompréhensible l’épopée de Jeanne.
    Dans la légende populaire, qu’ont reproduite, à l’envi, tous les historiens, la Pucelle apparaît en contradiction constante avec elle-même ; ses allures n’ont aucune homogénéité.
    La vie de l’héroïne, telle qu’on nous la raconte, est un beau conte de fées qui ne résiste pas au froid examen du chercheur dès que, rejetant tous les écrits modernes, on lit, avec attention, en reconstituant le sens littéral de leurs paroles, les récits et les appréciations des Français du XVème siècle sur la Pucelle d’Orléans.

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  • BEAU LIVRE D'ÉCOLE N°12

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    Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter un petit manuel édifiant parce qu’il se sert de l’image pour éduquer la conscience de l’enfant.
    Trait d’union de toutes les leçons : éveiller l’écolier à la noblesse du devoir pour qu’il devienne un « homme honnête », même si la vertu n’est pas toujours bonne conseillère pour « réussir sa vie »… Mais cela, c’est une autre histoire. L’essentiel, n’est-ce pas que la morale soit sauve ?

    Source : JARACH (Louis) - La Morale par l’Image
    (Paris, Garnier Frères Éditeurs, s.d., 13,5 sur 19,5 cm, 168 pages)

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    EXTRAIT –

    C’est l’idée du devoir qui domine ces petites leçons. C’est à elle que tout se ramène. Après les devoirs de la famille et de l’école, nous avons placé les devoirs individuels et les devoirs sociaux et civiques, qui, acceptés et bien remplis, se transforment en vertus et font l’honnête homme. Nous n’avons écarté que les questions qui ne répondaient ni à l’âge ni à l’intelligence de l’enfant auquel ces leçons sont destinées.
    Ce modeste essai d’éducation morale par l’image ne sera pas inutile aux maîtres qui voudront bien s’en servir dans l’esprit même qui nous l’a suggéré.
    Le maître habile sait tirer d’une image beaucoup plus qu’elle ne contient : il s’y appuie, mais il sait en sortir parc qu’il associe et généralise, et l’image qui semblait n’être qu’un instrument d’éducation morale et, du même coup, un merveilleux exercice d’observation, une excellente leçon de langage et, à son heure, un bon modèle de composition française. Les meilleurs ressorts de l’esprit sont ainsi tendus vers un même objet, et travaillent tous de concert.

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    LE DEVOIR

    Enfants, de mes leçons tâchez de profiter :
    C’est mon amour pour vous qui dicte mon ouvrage.
    Heureux si par mes soins vous pouvez éviter
    Les maux que doit souffrir l’enfant qui n’est pas sage !

    Pour éviter ces maux et combler nos désirs,
    Remplissez vos devoirs avec zèle et constance.
    Le bonheur en sera toujours la récompense !
    Qui remplit ses devoirs augmente ses plaisirs.

    Des devoirs, mes enfants ; ce mot peut vous déplaire,
    Mais sachez qu’ici-bas tout le monde a les siens ;
    Les vôtres sont d’aimer, d’obéir, de bien faire.
    Vous guider, vous instruire, enfants, voilà les miens.