Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter un petit manuel édifiant parce qu’il se sert de l’image pour éduquer la conscience de l’enfant.
Trait d’union de toutes les leçons : éveiller l’écolier à la noblesse du devoir pour qu’il devienne un « homme honnête », même si la vertu n’est pas toujours bonne conseillère pour « réussir sa vie »… Mais cela, c’est une autre histoire. L’essentiel, n’est-ce pas que la morale soit sauve ?
Source : JARACH (Louis) - La Morale par l’Image
(Paris, Garnier Frères Éditeurs, s.d., 13,5 sur 19,5 cm, 168 pages)
EXTRAIT –
C’est l’idée du devoir qui domine ces petites leçons. C’est à elle que tout se ramène. Après les devoirs de la famille et de l’école, nous avons placé les devoirs individuels et les devoirs sociaux et civiques, qui, acceptés et bien remplis, se transforment en vertus et font l’honnête homme. Nous n’avons écarté que les questions qui ne répondaient ni à l’âge ni à l’intelligence de l’enfant auquel ces leçons sont destinées.
Ce modeste essai d’éducation morale par l’image ne sera pas inutile aux maîtres qui voudront bien s’en servir dans l’esprit même qui nous l’a suggéré.
Le maître habile sait tirer d’une image beaucoup plus qu’elle ne contient : il s’y appuie, mais il sait en sortir parc qu’il associe et généralise, et l’image qui semblait n’être qu’un instrument d’éducation morale et, du même coup, un merveilleux exercice d’observation, une excellente leçon de langage et, à son heure, un bon modèle de composition française. Les meilleurs ressorts de l’esprit sont ainsi tendus vers un même objet, et travaillent tous de concert.
LE DEVOIR
Enfants, de mes leçons tâchez de profiter :
C’est mon amour pour vous qui dicte mon ouvrage.
Heureux si par mes soins vous pouvez éviter
Les maux que doit souffrir l’enfant qui n’est pas sage !
Pour éviter ces maux et combler nos désirs,
Remplissez vos devoirs avec zèle et constance.
Le bonheur en sera toujours la récompense !
Qui remplit ses devoirs augmente ses plaisirs.
Des devoirs, mes enfants ; ce mot peut vous déplaire,
Mais sachez qu’ici-bas tout le monde a les siens ;
Les vôtres sont d’aimer, d’obéir, de bien faire.
Vous guider, vous instruire, enfants, voilà les miens.