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Postage & Vintage - Page 63

  • ACTU ET NOSTALGIE N°14

    ecole02.jpgComme la nostalgie aime célébrer les rites d’un passé par trop idéalisé, n’oublions pas en ce jour de compatir au sort de ces pauvres gamin(e)s  qui ont pris le chemin de l’école, sous le réconfort des paroles maladroites de leurs mamans émues.

    La rentrée des classes laisse-t-elle derrière elle le souvenir d’un moment heureux ? Rien n’est moins sûr, même si de charmants poèmes chantent un air de félicité…

     

    Vers l’école

    Où va-t-il, ce bambin pas plus haut qu’une botte ?

    Il a mis, ce matin, sa plus belle culotte ;

    Rose et frais, bien peigné, dans son habit propret,

    Le voilà dans la rue, alerte et guilleret !

     

    Le béret sur la tête et le sac à l’épaule,

    Pour la première fois il se rend à l’école.

    Grave comme un conscrit, il marche ferme et droit,

    Sans arrêt ni détour, et crâne, ainsi qu’on doit.

     

    Il sait qu’on le regarde et que chacun le nomme ;

    Il sent bien, aujourd’hui, qu’il est un petit homme ;

    Sa mère l’accompagne et le tient par la main,

    Mais il pourrait, dit-il, faire seul le chemin.

     

    Source : Frédéric BATAILLE — Les trois foyers  (Paris, Librairie Juven)

     

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    Détresse d’un enfant traumatisé, le 14 septembre 1964

     

  • IDENTITÉ FRANÇAISE N°3

    noailles.jpgAvec émotion et ferveur, la poésie vole au secours de la nostalgie quand il s’agit de louer la nation française. Splendide exemple, cet hymne à la France que composa Anna de Noailles, une comtesse issue de la « diversité », comme diraient aujourd’hui nos journalistes pudibonds…

    Cette approche bucolique de l’identité française réussit à nous convaincre : être Français, c’est avant tout prendre plaisir à vibrer aux spectacles de notre terroir. Tous les sens sont alors en émoi : un « vrai Gaulois » contemple, respire, savoure, écoute, touche son pays bien-aimé.

    Là où on comprend que l’identité française procède autant de la nature que de la culture. Autant du respect d’autrui que de l’amour du sol. N’en déplaise aux thuriféraires bien-pensants du communautarisme ethnique. Et tant mieux si la nostalgie se montre quelque peu insolente, en sortant de l’oubli un poème si touchant de vérité.

     

     

    Le Pays

     

    Ma France, quand on a nourri son cœur latin

    Du lait de votre Gaule,

    Quand on appris sa vie en vous, comme le thym,

    La fougère et le saule.

     

    Quand on a bien aimé vos forêts et vos eaux,

    L’odeur de vos feuillages,

    La couleur de vos jours, le chant de vos oiseaux

    Dès l’aube de son âge.

     

    Quand, amoureux du goût de vos bonne saisons

    Chaudes comme la laine,

    On a fixé son âme et bâti sa maison

    Au bord de votre Seine.

     

    Quand on n’a jamais vu se lever le soleil

    Ni la lune renaître

    Ailleurs que sur vos champs, que sur vos blés vermeils,

    Vos chênes et vos hêtres.

     

    Quand jaloux de goûter le vin de vos pressoirs,

    Vos fruits et vos châtaignes,

    On a bien médité dans la paix de vos soirs

    Les livres de Montaigne.

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    Quand, pendant vos étés luisants, où les lézards

    Sont verts comme des fèves,

    On a senti fleurir les chansons de Ronsard

    Au jardin de son rêve.

     

    Quand on a respiré les automnes sereins

    Où coulent vos résines,

    Quand on a senti vivre et pleurer dans son sein

    Le cœur de Jean Racine.

     

    Quand votre nom, miroir de toute vérité,

    Émeut comme un visage,

    Alors on a conclu avec votre beauté

    Un si fort mariage

     

    Que l’on ne sait plus bien, quand l’azur de votre œil

    Sur le monde flamboie,

    Si c’est dans sa tendresse ou bien dans son orgueil

    Qu’on a le plus de joie…

     

    Comtesse de NOAILLES — Le cœur innombrable (Paris, Calmann-Lévy, 1901)

     

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  • FIGARO & MAT

    MANDRAKE 02.jpgComme le noble jeu semble avoir perdu de sa superbe en royaume de France, la presse écrite le boude, et le plonge un peu plus en disgrâce.

    Ne reste alors plus que la nostalgie pour réveiller en nous le souvenir de chroniques hebdomadaires confiant à de belles plumes le soin d’initier ses fidèles lecteurs aux merveilles insondables de l’échiquier.

    Avec brio, Le Figaro tente aujourd’hui de renouer avec cette tradition sur le terrain d’une blogosphère où tout reste à défricher…

    Dans la posture de l’amateur éclairé, avec une fraîcheur du ton qui nous réconcilie avec la glose échiquéenne, Figaro et Mat nous invite à suivre l’actu du jeu d’échecs international.

    Ressurgissent alors les grands canons de la geste chevaleresque sur soixante-quatre cases : un jeune prodige promis au firmament, un style romantique enfin réhabilité, des combinaisons magiques acquises à la gloire de l’audace… Toute la légende du jeu d’échecs qui sait si bien se jouer de notre froide modernité.

    Une cure de jouvence à découvrir de toute urgence :

    http://blog.lefigaro.fr/echec/2010/06/carlsen-le-magnifique-revisite-le-style-romantique.html

     

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