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  • NOS BELLES LEÇONS DE CHOSES

    Lecons-de-choses.jpgComme la nostalgie voue une admiration révérencieuse aux manuels d’école de jadis, j’ai le plaisir de vous annoncer la publication de mon nouvel opus, qui devrait ravir celles et ceux qui ont approché la nature grâce à ces planches en couleurs où les belles images nous aidaient à retenir tant de mots nouveaux… Parce que la pédagogie savait alors capter la curiosité.

    LE LIVRE EN QUELQUES MOTS —

    Une anthologie en images des manuels de Leçons de choses, telles qu’elles étaient enseignées de 1945 à 1975, miroir d’une époque où la pédagogie savait rendre captivant tout ce qu’il n’est pas permis d’ignorer du monde qui nous entoure.

    On redécouvre soudain les ressources insoupçonnables des mondes minéral, végétal et animal. On explore les multiples facettes de « l’admirable machine humaine ».

    Prouesses de la nature et vertus de l’expérience sensible jouent ensemble à nous émerveiller. Toute la magie des Leçons de choses pour célébrer, tout en couleurs, l’union sacrée de la raison et de l’enchantement.

     « Là où chaque leçon inspire l’amour de la beauté et le respect de la vie.

    Lier les trois termes de la trilogie : le vrai, le beau, le bien. »

     

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    Source : Jacques GIMARD — Nos belles leçons de choses

    (Hors Collection, août 2013, 120 pages, 22,5 sur 28,5 cm, 19 €)

    http://www.horscollection.com/site/ouvrage_&100&9782258103009.html

  • RÉDACTION N°1

    Redaction-01C.jpgComme la nostalgie puise ses émotions dans les témoignages d’antan, alimentons cette nouvelle rubrique d’une source trop peu explorée dans l’histoire de la pédagogie : l’exercice de rédaction, laissé à la libre inspiration des élèves avec la tendre maladresse qu’ils lèguent à la postérité, pour peu que le cahier d’école fût entouré des meilleurs soins pour parvenir jusqu’à nous.

    Le thème abordé dans la rédaction du jour, rédigée en janvier 1922 par un élève du cours moyen, âgé de douze ans, serait fatalement confronté aujourd’hui à la dictature du politiquement correct, pour oser tenir des propos « discriminants » — adjectif culpabilisateur fort en vogue en notre censeur XXIe siècle  — à propos des « gens du voyage », jadis appelés « bohémiens » dans la plupart des villages de France.

    La description qu’en dresse l’écolier procède-t-elle de son observation personnelle ? Ne serait-elle pas nourrie de ses tenaces préjugés qui viennent donner soudain du relief à son récit ? L’école républicaine servait-elle à juguler ou simplement à véhiculer les représentations enfantines si ancrées dans la culture populaire ? Les cahiers d’école suggèrent plus de questions qu’ils ne livrent de réponses. Avec le charme incomparable de la spontanéité d’alors, s’ouvre à nous une petite fenêtre sur l’histoire des mentalités, avec le plaisir de toucher des yeux la sensibilité si particulière de nos aïeux.

    TEXTE DE LA RÉDACTION —

    SUJET — Un campement de bohémiens est installé à l’entrée du village. Décrivez-le. Plan. Les voitures, les chevaux, les chiens, les personnes et leurs occupations. Dites vos réflexions.

    DÉVELOPPEMENT — Dernièrement, à l’entrée du village, s’est installée une tribu de bohémiens. Ils sont logés dans des roulottes et sont légion dans chacune d’elles.

    Ce sont des gens très sales, déguenillés, qui font peur à voir ; les femmes et particulièrement les enfants mendient du pain dans les maisons tout en essayant de vendre des paniers et des corbeilles travaillés par les hommes restés à la roulotte.

    Sur l’accotement de la route, paissent en liberté ânes et maigres chevaux, ceux-ci entrent parfois dans les champs avoisinant la route qui sont cultivés ; ils font du (illisible) aux récoltes.

    Leurs chiens se promenant dans les vignes et dans les vergers font avec les enfants quelques dégâts en cherchant des hérissons ou tout autre gibier qui leur sert de nourriture.

    Ces gens-là laissent beaucoup à désirer par les dégâts qu’ils font où ils passent ; souvent pour se chauffer, ils brisent les haies et les pieux qui se trouvent dedans. Après leur passage, on s’aperçoit quelquefois qu’ils ont rendu visite aux poulaillers et aux clapiers.

    J’en conclus que ce ne sont pas des honnêtes gens ; aussi je déteste leur voisinage.

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    Source : Cahier spécial de devoirs mensuels de Marcel Bourcier, né le 22 février 1910, année scolaire 1921-1922, école communale de Chaulgnes (Nièvre)

     

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    Source : Revue Lisette — 12 X 1947

  • BELLE RÉCITATION N°22

    philéas lebègue,la neuville-vault,pays de bray,récitation,chanson d'août,druide,belles lettres,écriture,picardieComme la nostalgie sait, elle aussi, prendre ses quartier d’été, profitons de la récitation du mois pour découvrir un autre poète méconnu ou oublié, Philéas Lebesgue (1869-1958).

    Agriculteur de métier comme ses parents, polyglotte érudit maîtrisant une quinzaine de langues, animateur d’un réseau d’écrivains à travers toutes l’Europe grâce à la chronique littéraire qu’il tient pour le compte de Mercure de France, trouvère inspiré des traditions rurales de son pays de Bray, chantre de la culture celtique sous un angle ésotérique qui lui vaut d’être proclamé « Grand Druide des Gaules », maire de son village, La Neuville-Vault, pendant près de quarante ans, cet auteur picard aux multiples vies laisse à la postérité une œuvre aussi riche que variée, — poèmes, romans, nouvelles, tragédies, essais — qui sera, par trois fois, couronnée par l’Académie française.

    Une existence entièrement vouée aux belles lettres, administrant la preuve que l’écriture est aussi une raison de vivre…

     

    Chanson d’août


    Les gerbes blondes

    Jonchent le sol,

    Pends à ton col

    La gourde ronde,

    Il fera chaud

    Tantôt.

     

    À travers plaine

    Vois les dizeaux1,

    Pas un oiseau,

    Pas une haleine,

    Prend le vieux grès

    Bien frais.

     

    Midi ruisselle,

    Pour oreiller

    Sous le pommier

    Mets la javelle2,

    Nous dormirons

    En rond…

     

    Lebesgue.jpgPhiléas LEBESGUE — Les Chansons de Margot (Paris, Mercure de France éditeur, 1926)

     

    1 Dizeaux : les gerbes groupées par dix

    2 La javelle : le blé en tas








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