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Postage & Vintage - Page 26

  • ESPÉRANCE

    Paris-02.jpegComme la nostalgie jette un regard plus ou moins douloureux sur la dramaturgie de l’histoire de France, impossible de détacher ce blog des cruelles épreuves que notre pays endure, dans l’angoisse du lendemain.

    Emprise médiatique aidant, dans la terrible impuissance de notre condition humaine, l’onde de choc mobilise les consciences autour de rites improvisés qui, dans l’émotion spontanée, réveillent une espérance salutaire. Ainsi en va-t-il du culte processionnaire autour de la Statue de la République à Paris. Jamais ce monument n’a été autant dégradé. Et jamais il n’a été aussi beau. Comme si la profanation servait de cause expiatoire à un sursaut national qui entend défier la peur, envers et contre tout…

    Premier message d’espérance : le besoin de transcendance.

    République-01.jpgN’en déplaise aux athées, agnostiques et autres cartésiens dénigrant le fait religieux, un peuple exprime dans la transcendance son envie irrépressible de se rassembler lorsque la Patrie est en danger. Qu’elle soit acculturée ou déchristianisée, notre jeunesse française éprouve l’impérieuse nécessité de communier, de méditer, de se recueillir. Bouquets de fleurs, bougies, poèmes, pensées philosophiques aussi tendres que naïves, œuvrent pêle-mêle à la liturgie d’un étrange paganisme au pied d’un totem allégorique au style pompier quelque peu ringard. Preuve manifeste, sur pièces et sur place, que « la mystique républicaine » — chère à notre ami Charles Péguy — opère bel et bien sa magie dans notre siècle désenchanté. Aux pires heures de notre histoire, la transcendance vient bousculer l’illusion épicurienne de l’immanence. Certes, on aime « jouir sans contrainte » dans l’égoïsme aveugle du plaisir, mais qu’il est bon de communier ensemble lorsque la paix et l’insouciance se dérobent soudain du quotidien !

    Deuxième message d’espérance : le réveil de la conscience nationale.

    France-01.jpgN’en déplaise aux beaux esprits germanopratins, « se sentir Français » sera toujours beaucoup plus enthousiasmant qu’être européen, cosmopolite ou citoyen du monde. Sur la place de la République et ailleurs, le peuple de France arbore le drapeau tricolore, chante la Marseillaise, clame notre devise nationale. L’identité française existe bel et bien. Elle retrouve ses vieux réflexes ancestraux, enracinés dans le terreau médiéval de l’État-Nation, sous les figures tutélaires de Philippe-Auguste, de Saint-Louis, de Jeanne d’Arc. Parce que la France a surmonté bien des épreuves. Parce qu'elle s'est forgée dans notre instinct de survie. Démonstration in concreto que la Nation n’a pas attendu la République pour exister. Consécration contemporaine de la définition que le dictionnaire Littré donnait au mot nation dans sa seconde édition (1873) à une époque où la République n’avait pas encore partie gagnée : « Réunion d'hommes habitant un même territoire, soumis ou non à un même gouvernement, ayant depuis longtemps des intérêts assez communs pour qu'on les regarde comme appartenant à la même race. » Preuve que jadis, les mots ne faisaient pas peur. Si loin de la rhétorique bisounours-chamallow que notre République socialiste éclairée nous inflige pour nous faire digérer un « vive-ensemble » contre-nature, au mépris de nos repères historiques et culturels. Autour de la statue de la République, la France est de retour. Fière de son identité. Brave et téméraire. Sûre que le Mal n’aura jamais le dernier mot.

    Troisième message d’espérance : ce sentiment indicible d’appartenance.

    Paris-01.jpegN’en déplaise aux gardiens du dogme, le credo laïc ne montre aucun chemin. Ils se gargarisent des « valeurs de la République » mais ils sont bien en peine de les citer, de les définir, et surtout de les appliquer à eux-mêmes. Qui plus est, jeunes ou vieux, comment pourrions-nous tomber amoureux de la laïcité ? Aucune ambition, aucun rêve, aucun horizon dans ce plus petit commun dénominateur de la médiocrité consensualiste. À vouloir taire les maux du pays, on le berce de mots doux, de mots creux, de mots-code que le clergé médiatique manie avec zèle et élégance.

    Le peuple de France n’est pas dupe. Il communie au martyre de ses jeunes compatriotes victimes de la barbarie islamiste. Il se reconnaît en eux. Il fait front commun pour eux. Au plus profond de l’affliction, il aimerait tant qu’ils ne soient pas morts pour rien. Alors il se rassemble, il communie, il clame son appartenance à la « génération Bataclan », à la Nation française, toujours debout, si généreuse, si indocile, si indomptable. À présent, l’heure n’est plus au baratin. Il attend des actes. Il veut des résultats. Vigilant et impatient. Attention, voilà plus de cent ans que, dans l’ombre de Jules Michelet, l’historien Charles Bigot nous a prévenus : la France est « une race vive, impétueuse et violente »*.

    *Source : Charles BIGOT — Le petit Français (Paris, Eugène Weill & Georges Maurice éditeurs, 1883)

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  • ACTU & NOSTALGIE N°63

    novembre,été de la saint martin,madame daudet,julia allard,marguerite tournay,alphonse daudet,lumières et refletsComme la nostalgie aime se joindre à la ronde des saisons, rendons hommage à un texte (presque) centenaire à la gloire du mois de Novembre, dans la douceur de cet été de la Saint Martin, qui ne se reconnaîtra jamais dans la propagande agaçante autour du réchauffement climatique.

    Comble du plaisir : cette récitation est empruntée au répertoire poétique, par trop méconnu, de Madame Alphonse Daudet, alias Julia Allard de son nom de jeune fille, alias Marguerite Tournay, le pseudonyme littéraire qu’elle s’était donné à l’âge de dix-sept ans.

    L’auteur anonyme de la « notice », — en préambule du recueil Lumières et Reflets —, se ravit de ces « poésies toutes frémissantes de jeunesse et de vérité. » Et de laisser libre cours à son enthousiasme : « Comme les grandes poétesses qui l’avaient précédée, elle était de celle dont l’âme ne s’est épanouie que pour chanter. »

    Julia Daudet, plume de l’ombre de son prolixe mari Alphonse, ne mérite-t-elle pas autant que lui la postérité ? La notoriété de son œuvre paie le lourd tribut d’une humilité aussi vertueuse qu’émouvante.

    §§§

    Novembre

    Arbres parisiens, aux sèves mesurées

    Par la pierre, l’asphalte et par le gaz ardent,

    Vous portez des oiseaux et des nids cependant,

    Et le soleil vous fait des branches empourprées ;

     

    Vous êtes la nature au milieu des palais,

    Du morne cimetière et du faubourg alerte ;

    Vous dépassez parfois les murs d’un souffle frais

    Où le hasard d’un fruit met une pulpe verte.

     

    Ce soir, contre ma vitre, entre vos noirs rameaux

    Où la feuille en détresse a des révoltes d’aile,

    J’évoque un fleuve lent à sa rive fidèle,

    Et la paix ancestrale où dorment les hameaux.

     

    Paris, dont la rumeur a tinté dans un lustre,

    De quelque choc lointain, sur son pavé heurté,

    Paris, je l’entends bien, mais, rêvant de l’été,

    Je me crois accoudée à quelque vert balustre.

     

    Une abeille bruit, un liseron penché

    Ferme comme un cornet sa corolle de soie.

    Le soir rôde, un parfum pénétrant et séché,

    Jaillit sous l’arrosoir qui met la terre en joie.

     

    L’heure est divine, ainsi qu’un sursis de bonheur

    À tous ceux qu’accable le mal obscur de vivre.

    Souvenir d’oasis à goût d’arbre et de fleur,

    Malgré la nuit, l’hiver et l’approche du givre !

     

    Source : Madame A. DAUDET — Lumières et Reflets (Paris, Libraire A. Lemerre, 1920)

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    Madame Julia Daudet, (1876) d'après Auguste Renoir 


    Un lien Wikipedia consacré à Julia Allard, épouse Daudet — https://fr.wikipedia.org/wiki/Julia_Daudet

    Un lien pour découvrir son œuvre poétique — http://archive.org/stream/lesmusesfranai02scuoft#page/54/mode/2up

    Un lien pour mieux connaître le couple Daudet — http://maisons-ecrivains.fr/2008/11/alphonse-daudet-draveil-champrosay/

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  • NOSTAL-ZIK N°02

    Le temps de l’étude, pour peu que s’attache à lui le souvenir d’une pension austère ou l’errance d’une âme solitaire dans une chambre d’étudiant, est propice à la nostalgie. Comme s’il recélait des charmes insaisissables que les années prendront plaisir à magnifier. Avec ou sans douleur enfouie.

    Sitôt que la tendresse s’empare d’une mélodie, l’émotion n’est jamais loin. Celle qu’attise ce « Portrait » résonnera dans le cœur de celles et ceux pour qui l’absence n’aura jamais raison de l’amour.

    « Tous les soirs en secret, ce dessin, il le fait… » Est-ce le rêve qui inspire le coup de crayon ? Ou le dessin qui ouvre la porte du rêve ? Qu’importe la réponse, puisque la créativité puise autant dans l’intimité que dans la sensibilité. Toujours pour le meilleur.

    Suivez le lien qui vous mène à l’artiste — http://calogero.fr/