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Cruelle déception autour de l’échiquier ! Les amateurs éclairés du noble jeu seront, cette année, privés du PARIS GRAND CHESS TOUR, du moins ceux qui aiment assister in live, — spectateurs en salle —, au « so smart & so exciting » Wimbledon des échecs.
La deuxième édition du PGCT — du 21 au 25 juin — ne sera pas, hélas, ouverte au public. Il sera organisé dans les studios de Canal+ à Boulogne-Billancourt pour être diffusé en direct et en intégralité sur Dailymotion.
Qu’importent les raisons commerciales ou matérielles, non publiées à ce jour, qui ont dicté ce choix stupide. Déplorons simplement que le jeu d’échecs peine à se dépêtrer de son maudit paradoxe : prétendre acquérir une dimension grand public et peiner à s’affranchir de sa dimension ésotérique.
Sous le soleil du printemps, bourgeonnent de belles envies de changement. Ainsi va le cycle de la nature. Rien ne meurt vraiment, tout renait sous une forme ou sous une autre, au rythme des saisons, dans l’instant présent, au gré des modes aussi, celles que nous inventons ou revisitons.
Heureuse nostalgie quand il s’agit d’associer une belle musique au saint patron du jour. Alors ne laissons pas filer la saint Patrick, évêque « apôtre de l’Irlande » (385-461) sans nous poser une question musicalement existentielle : faut-il être « baroqueux » pour apprécier la musique celtique ? Ou faut-il avoir l’âme celtique pour savourer la musique baroque ?
En 2001, voilà déjà seize ans, une curiosité discographique interrogeait nos oreilles, jusqu'alors trop sélectives. Sur une idée — assez baroque bien sûr — de Hugues de Couson, les éditions musicales Ballon Noir avait produit une fantaisie autour de Vivaldi et de musiques celtiques d’Irlande, sur le célèbre thème 0’stravaganza. Essai fort réussi pour cet ensemble mixte de musiciens baroques et irlandais.
Cette rencontre du célèbre prêtre roux avec la musique traditionnelle irlandaise n’était pas la première. Au XVIIIe siècle, le grand musicien irlandais Turlough O’Carolan (1670-1738), harpiste aveugle, compositeur à ses heures, parcourt l’île de sa vie avec l’obsession de collecter et de retranscrire les mélodies traditionnelles tombant peu à peu dans l’oubli, menacées dès lors de disparition. Au cours de cette quête ethnologico-mémorielle, O’Coralan rencontre à Dublin le violoniste et compositeur Geminiani qui lui fait connaître les œuvres de Vivaldi. L’harpiste aveugle tombe sous le charme, jusqu’à communiquer à toute l’Irlande son béguin pour le baroque italien. Ainsi s’opéra l’union improbable des sensibilités celtiques et transalpines. De cette époque, daterait l’adoption de la mandoline comme instrument traditionnel irlandais.
Aujourd’hui, une compagnie de trouvères français — Les musiciens de Saint-Julien — emboîte le pas à notre harpiste fouineur. Avec une inspiration fort pertinente, ou plutôt une pertinence joliment inspirée, ils revisitent ces airs populaires accrochés aux trèfles d’Irlande, ciselés d’enluminures italiennes : trésor incomparable du baroque celtique.
Parfait syncrétisme d’une culture insulaire païenne, convertie au christianisme sans compter un seul martyr. Nul doute que saint Patrick veille sur nos musiciens de Saint-Julien, lui qui fut consacré évêque à Auxerre au terme d’un long séjour en Gaule. Quoi de plus normal alors que nos talentueux trouvères respirent les vents d’Irlande sans trop abuser des pubs !
Retrouvez les Musiciens de Saint-Julien sur leur site dédié —