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échecs

  • FINIR À YZEURE

    « Tu vas finir à Yzeure ! » Combien de fois, dans ma jeunesse bourbonnaise, ai-je entendu cet avertissement en guise de boutade ? Eh bien oui, plus de cinquante après, j’ai fini à Yzeure.

    Yzeure-Affiche.jpgNon point enfermé dans l’hôpital psychiatrique de sinistre réputation. Mais auto-séquestré, le temps d’un week-end de novembre, dans un foyer socio-culturel niché dans un quartier banal de cette morne commune située en lisière de Moulins. Auto-séquestré pour une cause romantique, celle du noble jeu. Autrement dit, inscrit de mon plein gré à un tournoi d’échecs. Histoire de renouer avec l’ambiance d’un vrai tournoi d’échecs « dans la vraie vie ». Histoire de me désintoxiquer de l’addiction échiquéenne sur le web. Histoire de revivre les émotions, euphorisantes ou éprouvantes, que l’échiquier nous inflige comme nul autre pareil, sous l’arbitrage implacable du maître du temps, la fameuse pendule, bourreau électronique aussi sentencieux que silencieux, dépouillé du tic-tac anxiogène de jadis. Mémoire d’un folklore échiquéen que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître.

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  • OPEN IN LIVE (3/3)

    En épilogue du 16Open d’échecs de Villard-de-Lans (Isère) —

    La chronique in live de Jacques GIMARD, « pousseur de bois » persévérant, en cure de sevrage.

    « JE PERSISTE DONC JE SIGNE »

    Open-03.JPGAu lendemain d’un tournoi d’échecs, le miroir nous appelle, comme un besoin irrépressible de « se regarder dans la glace », au double sens de l’expression.  L’humeur est parfois à la gueule de bois. Rien de plus normal, à vrai dire, pour un pousseur de bois. Bon gré mal gré, il faut reprendre goût à une « vie normale » — hors de l’échiquier — tout en regagnant l’estime de soi, sans trop ruminer les fameuses, et non moins infâmantes, parties-perdues-dans-une-position-gagnante. Ce 16eOpen de Villard-de-Lans, comme tout autre joute échiquéenne, réveille le sempiternel serment du pousseur de bois : mieux s’entraîner, mieux s’affûter, mieux s’exercer pour la prochaine fois. Car il y a toujours une prochaine fois pour un classement ELO cabossé ! Ainsi se nourrit la chess-addiction : le plus beau tournoi d’échecs, n’est-ce pas le prochain, celui où nous nous promettons de mieux jouer ? Alors moi aussi, je persiste donc je signe. Oui, dès la rentrée, je promets de jouer plus et mieux pour me préparer au 17eOpen de Villard-de-Lans. Bonne résolution sans langue de bois. Quand bien même le bois est partout présent dans la posture épistémologique du pousseur de bois...

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  • OPEN IN LIVE (2/3)

    En direct du 16e Open d’échecs de Villard-de-Lans (Isère) —

    La chronique in live de Jacques GIMARD, « pousseur de bois » persévérant, en cure de sevrage.

    « JE PERDS DONC J’APPRENDS »

    Open-08.png« Dans la vie, je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends. » Qu’il est bon de convoquer le sage Nelson Mandela au moment d’analyser une partie d’échecs ne laissant derrière elle que des sueurs et des larmes ! Prix Nobel de la Paix, icône totémique de la résistance à l’oppression, Nelson est de bon secours dans les moments sombres du dépit échiquéen.

    Oui, je perds, donc j’apprends. Seule cette sentence parvient à me consoler dès que je couche mon Roi sur l’échiquier. Geste rituel pour signifier l’abandon. Hommage implicite pour féliciter mon adversaire, dans la tradition chevaleresque du noble jeu.

    Ici comme ailleurs, à l’Open de Villard-de-Lans, — quoi qu’en disent les philosophes esthètes du jeu d’échecs —, seule la victoire est belle. Et la défaite a toujours un goût amer. Alors, sans complexe ni pudeur, osons une petite excursion dans le drame intime qui se noue sur l’échiquier.

    Amateurs et grands maîtres sont (presque) égaux devant l’échiquier, du moins dans le rapport à l’adversité. Après avoir joué mon premier coup, je m’accorde une bonne minute pour dresser l’inventaire de mon adversité. Parce que je sais devoir affronter, — pendant plus de quatre heures durant, peut-être —, trois adversaires en une même unité de lieu.

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