La nostalgie révèle un autre registre de poésie lorsqu’elle se conjugue au futur antérieur : le futur tel que nous, vénérables quinquénaires aujourd’hui, nous nous représentions l’an 2000 lorsqu’on était gamin.
Conquête spatiale, énergies nouvelles, modes de transports, architecture, équipement ménager, culture et loisirs, etc. : aucun domaine n’échappait à la science-fiction. Demain nous promettait un monde merveilleux puisque la science œuvrait alors à l’invention du bonheur.
Cette nouvelle rubrique, agrémentée de belles images, — « celles qui nous expliquaient le monde quand on sera grand » —, prendra plaisir à explorer l’iconographie du progrès, à comparer ce qui nous était jadis annoncé et ce qui appartient à notre environnement quotidien.
Curieux caprices de l’anticipation : la prémonition est souvent là où on ne l’attend pas, et beaucoup de visions d’hier appartiennent encore à un univers chimérique. Miroir magique d’un avenir qui savait alors faire rêver. Trésor d’une génération qui croyait à un futur enchanteur…

ARRÊT SUR IMAGE — Cette combinaison de l’astronaute préfigure grosso modo celle que portent les équipages de la NASA. Le scaphandre, les réserves d’oxygène, le casque émetteur en rappellent les accessoires usuels.
Les poches à pression sur les jambes, les grandes bottes en caoutchouc, la paire de jumelles autour de cou, et l’étrange casquette à visière nous font sourire, bien sûr. Mais deux détails suffisent à nous intriguer : l’astronaute de face arbore un couteau impressionnant à sa ceinture, l’astronaute de dos est équipé d’un revolver : preuve que nos voyageurs interplanétaires sont parés à rencontrer des civilisations extra-terrestres plus ou moins accueillantes… Alors là, laissons libre cours à notre imagination !
La nostalgie use parfois du « droit de remontrances ». Et on lui donne raison lorsqu’on parcourt la liste des heureux promus du Nouvel an dans l’Ordre national de
Prenant soin de distinguer les militaires des citoyens, l’article 1er de ladite loi aménage des critères précis d’attribution : « Sont membres de la Légion d’honneur tous les militaires qui ont reçu les Armes d’honneur. Pourront y être nommés les militaires qui ont rendu des services majeurs à l’État dans la guerre de la liberté ; les citoyens qui, par leur savoir, leurs talents, leurs vertus, ont contribué à établir ou à défendre les principes de la République, ou faire aimer et respecter la justice ou l’administration publique. »
Puisque la nostalgie a le culte des bons usages, renouons avec la tradition des « compliments du Jour de l’An », ceux que les enfants sages, jadis, écrivaient ou récitaient à leurs parents dès potron-minet.