La nostalgie réveillerait-elle en nous un brin de mauvaise conscience ? La tradition vient nous taquiner au moment où nous nous apprêtons à savourer la galette des Rois. Jadis, — comme nous le rappelle l’hebdomadaire Le Pèlerin sur un ton quelque peu sentencieux, —, il était d’usage, au moment de servir les convives, de réserver la part de Dieu, dévolue à être offerte à un pauvre quidam. Coutume domestique d’une époque où la charité était perçue comme un geste pudique, à mille lieues de la propagande contemporaine, tapageuse et exaspérante, autour d’un « devoir de solidarité » qu’il appartiendrait toujours aux mêmes d’assumer, au lieu et place d’un État qui gaspille trop par ailleurs…
Laïcisée, devenue profane a fortiori, la tradition de la galette des Rois perpétue ce moment de convivialité mais elle a oublié l’émotion d’antan, ce petit élan de générosité, en souvenir de mystérieux rois mages, dont la richesse n’avait d’égale que l’humilité. Un hommage vraiment insupportable pour notre République socialiste « qui n’aime pas les riches »…
EXTRAIT —
« La famille est à table, le gâteau des rois est apporté. Le couteau se lève sur ce gâteau solennel comme pour un sacrifice. Dans toutes les familles chrétiennes, celui qui découpe le gâteau ne manque part de réserver la part de Dieu. C’est cette part que l’on s’empressera de porter au pauvre qui viendra tout à l’heure frapper à la porte et demander d’être associé à la joie de ceux qui possèdent.
Excellent usage à conserver que celui de la part à Dieu, et combien chrétien !
Quoi de plus utile de nous habituer prélever, sur tous les biens que la Providence nous donne, quelque chose à lui offrir en action de grâces.
Le nom de cette part donnée au pauvre habitue à considérer dans le malheureux qui souffre et qui a besoin un membre de Jésus-Christ.
Sacrifice et esprit de foi qui relèvent tous les actes du chrétien et le distinguent des hommes dont les yeux se tournent uniquement vers la terre. »
Source : Le Pèlerin — 7 janvier 1900

L'Épiphanie en images,
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Quel étrange plaisir la nostalgie prend-elle à associer les grandes catastrophes de l’humanité aux récits marquants de notre enfance ? Comme nul autre pareil, le magazine hebdomadaire JE SAIS TOUT impressionnait les jeunes esprits autant par l’image que par le texte. Le naufrage du Titanic était jadis d’autant plus mystérieux que le paquebot réputé insubmersible était considéré à jamais perdu dans les fonds marins. L’épave était alors introuvable et pour peu qu’elle fût localisée, elle se serait avérée inapprochable pour la technologie de la décennie 1960…
