Meuf : histoire d’un mot snob.
Là où ce mot viral révèle des mutations plus ou moins connotées. Est-il sympa ou malveillant, neutre ou vulgaire, ce mot qui sent la fleur de banlieue ? A vous de trancher, selon votre sensibilité au panurgisme linguistique.
« Tu fais trop la meuf », « arrête de faire la meuf », « fais pas ta meuf ». Admettons que ces expressions ne font pas honneur à la cause féministe. Et pourtant, depuis plus de vingt ans, le mot meuf se revendique plus cool que le conventionnel nana.
Exprimerait-il une quête de fraternité générationnelle ? Toujours est-il que le mot a pris racine dans une jeunesse bourgeoise toute excitée à l’idée de s’encanailler avec les mots de la banlieue plutôt qu’avec ses maux. Snob, le mot meuf ? Oui, au sens étymologique du terme, sine nobilitate, sans noblesse.
Ainsi va le panurgisme linguistique du sexisme : difficile de trouver la source de ces triviales apostrophes. Que signifient-elles ? Relèvent-elles de la mise en garde ou de la moquerie ? Sont-elles dégradantes pour la gent féminine ? Immersion improvisée dans le langage de la rue. Curiosité dictée par le silence conspirateur des lexiques en tout genre.