CATALOGUE D'ANTAN N°1

Comme la nostalgie adore sacrifier aux rites, cette nouvelle rubrique se plaît à feuilleter un catalogue de saison : les jouets et étrennes de l’année…1966 !

Côté « jouets de garçon » bien sûr parce que j’avoue développer une moindre sensibilité aux « jouets de fille », même si poupées et dinettes véhiculent des stéréotypes ménagers assez cocasses.

Il suffit de tourner les pages pour que rejaillissent soudain nos émotions enfantines, au fil des plaisirs et frustrations que nous réservait alors le matin de Noël.

L’enfant gâté que je fus reconnais sans peine les futiles envies qui illuminèrent mes rêves de décembre…

Je reconnais là ma panoplie de Zorro et je me rends compte que je n’ai jamais eu celle de Thierry la Fronde.

J’aurais bien aimé avoir cette superbe paire de colts dans son écrin rouge mais mon Père Noël ne partageait pas, hélas, ma passion pour les armes du Far West.

Plusieurs années de suite, je me suis obstiné à inscrire le splendide kart à pédales dans ma liste de jouets à « commander en priorité ». Je l’ai espéré, attendu, désiré. Mais je ne l’ai jamais trouvé au pied du sapin. Ainsi vont les états d’âme du collectionneur raisonnable que je suis devenu : le plus beau jouet est toujours celui que l’on convoite… Vérité première sans laquelle la magie de Noël ne serait plus.

 

Contingences ordinaires du Père Noël : en 1966, une belle panoplie coûtait trois fois plus cher qu’une paire de colts…

 

Entre le château-fort du Moyen Âge, le Fort Apache et la caserne Vauban,

à chacun d’adopter le siècle qui convient le mieux à son envie d’aventures…

 

Jouet de luxe par excellence, la voiture à pédales préfigure deux façons de s’inventer sa vie d’adulte :

version bolide de courses ou berline au confort bourgeois ?

 

 

JE SAIS TOUT N°1

Parce que la nostalgie flatte le goût d’apprendre et le plaisir de lire, il est de bon ton de regretter le temps où la littérature jeunesse osait explorer le champ encyclopédique. Rien d’étonnant alors si les quinquas d’aujourd’hui portent un tendre regard sur la « presse Google » de leur époque.

Le merveilleux « Album des Jeunes » du Reader’s Digest rivalisait alors avec le fort sérieux « Tout l’Univers ». Moi, dès l’âge de dix ans, je me suis laissé séduire par un concurrent tout neuf qui, belle campagne de pub aidant, sut me convaincre de casser ma tirelire.

Pour la somme de 1,50 francs, — assez élevée pour un hebdomadaire —, je me précipitai chaque mardi chez le marchand de journaux pour acheter JE SAIS TOUT, sans deviner que, quarante années plus tard, je consacrerai une petite chronique culturelle à ce magazine vintage qui garde intact son pouvoir enchanteur…

Faune, flore, littérature, histoire, peinture, science, sports : j’apprenais alors un tout petit rien sur presque tout. Fasciné par les images tout en couleurs. Rassuré par la concision des textes.

Telle la madeleine de Proust, sous les effluves de son infusion de tilleul, je retrouve à présent la saveur d’un magazine comme on n’en fait plus. Et je vous propose de parcourir avec moi, au fil de cette nouvelle rubrique, les 49 numéros de cette éphémère encyclopédie pour les jeunes, publiée par Édi-Monde, à partir du 15 avril 1969.

Admirez l’illustration, savourez les textes, et laissez-vous porter par le charme indéfinissable d’une presse imaginative, si fière d’instruire en amusant, si bien dans l’air du temps. Miroir des prometteuses « Trente Glorieuses » où la lecture ouvrait les portes du rêve sur l’univers radieux des adultes…

 

 

EXTRAIT —

Nouvel hebdomadaire, JE SAIS TOUT  se propose d’apporter à ses lecteurs, aux jeunes de tous les âges, — et surtout aux jeunes d’esprit ! — une occasion de découvrir la grande aventure humaine sous ses aspects les plus importants et les plus passionnants.

Qui ?... Pourquoi ?... Comment ?...

Ce sont là des questions que nous nous posons à chaque instant sur le passé, sur le présent, sur l’avenir…

JE SAIS TOUT entend y répondre chaque semaine par le texte et par l’image tout au long de ses 24 pages en couleurs. Nous rendrons ainsi accessibles des milliers de sujets qui nous intéressent tous, mais que nous craignons d’aborder soit faute de temps, soit parce que nous les croyons hors de portée.

Source : JE SAIS TOUT — L’aventure Humaine de tous les temps (Paris, Édi-Monde, 15 avril 1969)