Cette semaine, HONNEUR à celui qui m’a inspiré cette chronique : Michel VIALATTE, auteur et chroniqueur du blog « VSD, le Village », alias Villiers-Saint-Denis, situé dans le département de l’Aisne, « en Brie Champenoise, terre de vignoble et d’histoire, à 70 kilomètres de Paris », prend-il soin de préciser à l’attention spéciale des incorrigibles « Panamocentriques » !
VSD… L’abréviation laisserait flotter comme un air de week-end, un rien désinvolte et futile. Mais les bons esprits qui soufflent sur le clocher de ce charmant village ne veillent pas seulement trois jours par semaine. Parce qu’il y a trop à dire…
Ici, on explore le passé. On sort de l’oubli des contes, des légendes, des poèmes à la façon d’un petit inventaire du patrimoine culturel, sans prétention, mais avec beaucoup d’application.
Là, on triture le présent. Entre libres opinions, indiscrétions et notes de lecture, on échange. On s’exprime. On se lâche aussi. Avec courtoisie. Sans un mot plus haut que l’autre… Un forum de village comme nous les aimons : vivant, civilisé, spontané. Comme tous les blogs rêvent d’en créer. Une prouesse difficile à imiter. Signature d’un talent aussi prolixe que discret…
http://v-s-d-le-village.over-blog.com
Postage & Vintage - Page 86
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BLOG VILLAGEOIS N°1
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BLOGS DE CLOCHER
Internet, acteur de la néo-ruralité ? Impossible d’en douter lorsqu’on s’amuse à faire le tour de France des petits villages qui s’installent sur la grande Toile.
Autant d’initiatives solitaires qui communient à la « mystique républicaine » si chère à notre ami Charles Péguy.
Comme si l’internaute réveillait sa « conscience citoyenne » pour célébrer à sa façon « l’amour de la Petite Patrie », dont l’école communale savait jadis si bien entretenir la flamme.
Autre temps, autres mœurs. D’un village à l’autre, désormais, tous les chemins mènent aux blogs.
Nouveau siècle, nouveaux précepteurs aussi. Les bloggeurs oseraient-ils marcher sur les traces des vénérables « hussards noirs » ?
L’audace n’est pas sacrilège. Vecteur de connaissances, de découvertes et d’émotions, le blog est ouvert à toute heure du jour et de la nuit.
Il est devenu le « premier salon où l’on cause », au détour de pages fort instructives.
Certains se plaisent à réveiller la mémoire de leur village endormi.
D’autres préfèrent sensibiliser leurs concitoyens aux enjeux d’une saine gestion communale.
Tous œuvrent à resserrer le lien social que l’on croyait à jamais perdu, pour le grand bonheur de notre démocratie locale.
Pour nous en convaincre, cette NOUVELLE RUBRIQUE présentera régulièrement un « joli blog non officiel d’une petite patrie », à la manière d’un tour de la France des blogs villageois.
Et chacun d’eux trouvera sa juste place parmi nos « liens entre clochers »…
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POLITEST (suite)
MERCI à celles et ceux qui ont bien voulu se prêter à notre « mini politest ».
Dix questions dont nous publions aujourd’hui les réponses, commentées par notre comité d’experts, rompus à la « science des égards »…
01- Vous êtes invité à dîner chez des amis à une heure précise. Quelle convenance s’attache au respect de la ponctualité ?
A- Vous arrivez dix minutes avant l’heure convenue
B- Vous arrivez dans le quart d’heure suivant l’heure convenue
C- Vous arrivez une demi-heure après l’heure convenue
Réponse B
Autrefois, les gens bien élevés arrivaient pour un dîner dix minutes avant l’heure indiquée. Aujourd’hui, il n’est plus dans les usages français d’arriver précisément à l’heure convenue, mais le « quart d’heure de grâce » est le maximum admis.
La demi-heure de retard n’est acceptable que s’il s’agit d’un ministre ou d’un parlementaire en fonctions.
Source : d’ASSAILLY (Gisèle) et BAUDRY (Jean).- Savoir vivre tous les jours (Paris, Mame, 1951)
02- Que penser des invités ou commensaux qui aiment distiller des citations dans la conversation ?
A- Ils infligent un ton doctoral et prétentieux à la conversation
B- Ils participent à amuser ou éclairer l’assistance sur certains sujets
C- Ils s’évertuent à animer les débats grâce à leurs pertinentes références
Réponse A
Si les citations d’anciens auteurs sont appréciables dans les discours écrits, on peut recommander de ne point en abuser dans la conversation. En effet, elles peuvent faire perdre à celle-ci le ton aimable et familier en lui donnant un ton doctoral et prétentieux qui peut indisposer ceux qui écoutent.
Source : CORDONNIER (Émile).- Encyclopédie pratique de la politesse et du savoir-vivre
(Paris, Librairie Aristide Quillet, 1930)
03- Une invitation à dîner vous est adressée par écrit. Quelle attitude vous dicte la bienséance ?
A- Vous devez faire connaître immédiatement si vous acceptez ou si vous refusez
B- Vous attendez quelques jours avant de répondre
C- Vous ne répondez pas, estimant vous satisfaire du dicton populaire « Qui ne répond pas consent »
Réponse A
La personne invitée doit faire connaître immédiatement si elle accepte ou si elle refuse. Quand elle ne peut se rendre à l’invitation, elle motivera son refus d’une manière plausible et très polie.
En toute circonstance, bannissez de votre savoir-vivre le dicton populaire « Qui ne répond pas consent »
Source : GODESSART (Abbé C.) .- Manuel de savoir-vivre
(Tournai, Établissements Casterman S.A. Libraires-Éditeurs, 25ème mille, 1910)
04- Pour clore une visite rendue chez des amis, à quel moment est-il inconvenant de prendre congé ?
A- Quand la conversation est complètement tombée
B- Quand la conversation est sur le point de s’arrêter
C- Quand la conversation vient juste de reprendre
Réponse A
Sachez choisir le moment de vous retirer afin de produire aucun malaise dans l’assistance. Ne partez pas pendant que quelqu’un fait un récit intéressant, ni quand la conversation est complètement tombée. Retirez-vous un peu avant qu’elle ne s’arrête ou un peu après qu’elle aura repris… sas lenteur affectée ni précipitation maladroite. Un départ ne doit pas ressembler ni à une marche triomphale ni à une fuite.
Source : RENAUD (L.P.).- Notions de politesse, de tenue et de savoir-vivre
(Paris,Charles-Levauzelle et Cie Éditeurs, 1948)
05- À l’issue d’une visite chez des amis, de quelle manière convient-il de se retirer ?
A- Vous prenez soin de saluer toutes les personnes présentes
B- Vous saluez d’abord la maîtresse de maison, sans avoir à saluer toutes les personnes connues
C- Vous filez « à l’anglaise » sans saluer personne, après avoir pris soin, à votre arrivée, d’indiquer à la maîtresse de maison votre heure de départ
Réponse A
Quand vous estimez que le moment de partir est venu, levez-vous et saluez de la même manière qu’en entrant, en commençant par la maîtresse de maison.
Source : RENAUD (L.P.).- Notions de politesse, de tenue et de savoir-vivre
(Paris,Charles-Levauzelle et Cie Éditeurs, 1948)
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06- Parmi ces trois préceptes sur la vérité, quel est celui qui n’est pas conforme aux règles usuelles de la courtoisie ?
A- Toutes les vérités sont bonnes à dire
B- L’amitié appelle la sincérité, et la sincérité exige la vérité
C- Pour être sincère, il n’est pas besoin de dire tout ce que l’on pense, mais seulement de penser tout ce qu’on dit
Réponse C
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ; et il en est que la politesse et la charité commandent de ne pas exprimer.
La règle morale qui nous impose la sincérité et la franchise peut très bien s’accorder avec celle-ci. Il n’est pas en effet nécessaire, pour être sincère, de dire tout ce qu’on pense, mais seulement de penser tout ce qu’on dit.
Source : CORDONNIER (Émile).- Encyclopédie pratique de la politesse et du savoir-vivre
(Paris, Librairie Aristide Quillet, 1930)
07- À quelqu’un qui cherche une personne dans l’assistance, quelle est la réponse à éviter ?
A- Il est sorti avec sa dame
B- Il est sorti avec sa femme
C- Il est sorti avec madame
Réponse A
« Il est sorti avec sa dame » : à ne jamais dire.
Si vous êtes dans une position sociale au moins égale à la leur, vous pouvez répondre : « Il est sorti avec sa femme ».
Si votre position est inférieure à la leur, vous devez répondre : « Il est sorti avec madame ».
Source : SAUNIER (Baudry de).- Principes et usages de bonne éducation moderne
(Ernest Flammarion éditeur, 21ème mille, 1937)
08- Au terme d’une conversation, vous exprimez à des amis le souhait de les inviter à dîner. Comment convient-il de formuler ce vœu ?
A- Et si vous veniez dîner chez nous samedi prochain, vers 20 heures ?
B- Il faut que nous vous ayons un jour à dîner
C- Venez dîner chez nous quand vous voudrez ; vous serez toujours les bienvenus
Réponse A
Rien n’est plus disgracieux que de recevoir d’inutiles promesses. Il est donc recommandé de ne jamais faire d’invitation à dîner ou à déjeuner sinon d’une façon exacte et précise.
Ne dites pas à une personne avec qui vous êtes en relations d’amitié ou d’affaires : « Il faut que nous ayons un jour à dîner », si la date et les précisions nécessaires ne doivent pas suivre dans un délai très court.
Ne dites pas non plus : « Venez dîner chez nous quand vous voudrez ; vous serez toujours les bienvenus. » C’est là une invitation menteuse pour les autres et pour soi-même, car on doit bien se douter que celui qui est invité dans ces termes ne viendra pas.
Source : CORDONNIER (Émile).- Encyclopédie pratique de la politesse et du savoir-vivre
(Paris, Librairie Aristide Quillet, 1930)
09- Parmi ces trois expressions courantes, quelle est la seule conforme au bon usage ?
A- Je vais ôter ces vêtements
B- Je vais me changer
C- Je vais changer de vêtements
Réponse C
Source : d’ASSAILLY (Gisèle) et BAUDRY (Jean).- Savoir vivre tous les jours (Paris, Mame, 1951)
010- Quelle est la seule expression correcte pour souligner qu’une personne a une certaine envergure ?
A- C’est un personnage conséquent
B- C’est un personnage qui en impose
C- C’est un personnage imposant
Réponse C
« C’est un personnage imposant » est la seule expression correcte.
« En imposer » signifie être un imposteur, un « bluffeur » comme nous disons dans notre demi-argot parisien, et c ene’st point ce qu’on a voulu faire entendre.
Source : RAYMOND (Mme Aline).- Le savoir-vivre, les usages, le monde
(Paris, Bibliothèque de la Maîtresse de Maison, 4ème édition, 1901)
Après ce « mini-politest », rien ne garantit pour autant votre « sens de l’étiquette »…
190 autres questions, plus subtiles,
vous attendent encore dans le livre-quizz « QUESTIONS DE POLITESSE » !
Pour jouer en famille ou entre amis.
Pour initier vos enfants aux plaisirs délicats de la courtoisie française.
*Éditions Hors Collection, mars 2008, 11 sur 19 cm, 190 pages, 5,50 € seulement !