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Postage & Vintage - Page 82

  • LIVRE DÉLICIEUX N°7

    Rêve 03.jpgParce que la nostalgie ouvre souvent la porte aux rêves, intéressons-nous un instant aux « livres d’utilités et d’amusement » - comme ils s’auto-proclamaient jadis - qui raviront les esprits facétieux aimant plaisanter de tout à partir de presque rien. Le livre que j’ai le plaisir de vous présenter aujourd’hui est à cet égard vraiment « délicieux »

    Quoi de mieux que les songes en guise de « presque rien » ? Ces souvenirs évanescents qui nous saisissent au réveil, et que nous refoulons d’un sourire tellement ils sont souvent absurdes.

    À la Belle Époque, l’interprétation des rêves était en vogue. Et les éditeurs se livraient une âpre concurrence pour offrir enfin une vraie « Clef des Songes » à des lecteurs - plutôt lectrices ?! - avides de puiser dans le sommeil la lucidité ou la raison qu’ils peinent à trouver le jour.

    L’exercice est inoffensif, et ne mérite franchement aucun blâme. Au mieux, l’exégèse donnera au rêveur la certitude d’être habitée par une intuition infaillible. Au pire, elle démontrera que le rêve n’indique jamais la date à laquelle sa signification prendra forme terrestre.

    Bref, le rêve offre toujours prétexte à se rassurer. Matière à s’inspirer aussi, puisqu’il n’est jamais vain de les consigner dans un petit carnet pour nourrir son génie littéraire. Exercice matinal auquel se prêtait Alphonse Daudet. Preuve que la Clef des Songes ouvre la porte de l’imagination…

     

    EXTRAIT-

    À propos de rêve prémonitoire, une aventure bien amusante est arrivée à Balzac. Un matin, il arrive chez Théophile Gautier, où il se rencontre avec Jules Sandeau et Laurent Jan.

    Il leur expose qu’il vient de découvrir, en rêve, une mine d’une richesse incalculable, au Cap, et leur propose d’aller l’exploiter de compagnie. En vrais idéalistes, en enfants, séduits par la description mirifique qu’il fait de sa trouvaille, ils acceptent.

    Et les voilà partis, séance tenante, acheter une provision sérieuse de pelles, de pioches, de tous les instruments nécessaires, au magasin qu’a remplacé La Ménagère, boulevard Bonne-Nouvelle.

    Au moment de se mettre en route, Laurent Jan veut par prévoyance, établir entre eux un traité en bonne et due forme, désignant la part de chacun dans l’opération.

    Balzac.gif

    Balzac, comme promoteur de l’idée, comme « découvreur » de la mine, exige la moitié des bénéfices et n’en démord pas. Les trois autres s’arrangeront du reste.

    Devant cette exigence, l’affaire n’a pas de suite, et les quatre explorateurs restent à Paris, au coin de leur feu.

    Or, trente ans après, à l’endroit exact indiqué par l’auteur du Père Goriot, on trouva une mine de diamants, bien connue, bien exploitée, à l’heure actuelle. Et de nos jours, à faible distance de là, des gisements d’or qui font tant de bruit maintenant.

    Que ce soit de la divination, soit ! Tout ce que l’on voudra : mais sûrement pas du hasard…

     

    Source : ***- Les songes et les présages

    (Paris, Albin Michel éditeurs, s.d. vers 1920, 12 sur 19 cm, 224 pages)

     

    Rêve 01.jpgPETIT ÉCHANTILLON D’INTERPRÉTATIONS À RETENIR…

    - Voir un ACCIDENT, signe d’ennui passager ; en être victime, réussite définitive, mais lente.

    - Rêver d’ACCOUCHEMENT, signe de fortune ; si c’est celui d’un animal, signe de succès, mort d’un ennemi.

    - Rêver BANANES, signe de réussite ; en manger, signe de trahison féminine.

    - Toucher des fonds dans une BANQUE, signe de perte ; en payer, signe de discussions.

    - Prendre  un BAIN CHAUD, signe de mariage à bref délai ; s’il est trop brûlant, c’est fâcherie ; dans l’excès contraire, infortune.

    - Voir un BATEAU, signe d’arrivée d’un ami ; s’il est en péril, signe de maladie.

    - Rêver CAMPAGNE, signe de fortune inattendue ; y courir, signe de bonheur assuré ; y manger, signe de mariage avantageux.

    - Rêver CELLULE, signe de dispute.

    - Voir un CHEMIN, signe de tracas intimes.

    - Rêver CHEMIN DE FER indique que l’on fera bientôt un voyage, même quand rien ne le laisse prévoir actuellement.

    - Voir du CHOCOLAT, signe de maladie prochaine.

    - Faire la CUISINE, signe de séparation, de divorce.

     

    Pour une interprétation sur mesure, à partir de ce « livre rare », n’hésitez pas à livrer votre rêve dans la rubriques « Commentaires »

     

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  • NOBLE JEU ET BEAU LIVRE N° 6

    Livre Assiac.jpgLa nostalgie embellit le « noble jeu » lorsqu’on prend plaisir à s’immerger dans un vieux manuel d’échecs. « Plaisir des échecs », c’est justement le titre du sympathique livre que j’ai l’honneur de vous présenter aujourd’hui.

    Il s’adresse aux amateurs éclairés, penserait-on de prime abord, parce que son ambition est plus de distraire que d’enseigner, et surtout de mettre à l’épreuve notre perspicacité tactique. Mais le plus humble « pousseur de bois » puisera là l’envie d’apprendre et de progresser au fil des petites merveilles combinatoires qui, pour ajouter à notre bonheur, sont souvent illustrées d’anecdotes savoureuses. Miroir d’une époque où les livres d’échecs savaient aussi nous amuser, loin des démonstrations arides, - aussi cartésiennes que rébarbatives  - dont se satisfont hélas les Grands Maîtres d’aujourd’hui.

     Source : ASSIAC – Plaisir des échecs (Paris, Payot, 1958, 12 sur 18,5 cm, 238 pages)

     

    EXTRAIT-

    "L’élément de chance n’intervient aux échecs que dans la mesure où il est toujours possible à votre adversaire d’être victime d’une crise soudaine de « cécité échiquéenne ». Il peut fort bien arriver, d’ailleurs, que les deux adversaires souffrent simultanément du même mal. Pour être joueur d’échecs on n’en est pas moins homme ; lequel de nous ne garde pas le triste souvenir de quelque cas où, après avoir étudié à fond une combinaison complexe jusqu’au sixième ou septième coup, nous avons laissé une pièce en prise, ou même n’avons pas vu un mat en un coup ?

     Un cas typique de cette « cécité double » se produisit dans la partie Fairhurst-Reshevsky à Hastings, en 1937. Dans la position du diagramme ci-dessous, Reshevsky joue…h6 et quand Fairhurst répondit Dh5, Reshevsky para la menace par…Tf8. À ce moment, et, qui plus est, pendant les trois coups suivants, ni l’un ni l’autre des maîtres ne s’aperçut que les Noirs avaient un gain immédiat, forcé, et de plus très joli."

     

    Diagramme échecs.jpg

    Les Noirs jouent et font mat en cinq coups.

    NB- Les experts qui nous communiqueront la combinaison gagnante - dans la rubrique « commentaires » - auront droit à une citation honorifique sur ce blog de très haute tenue culturelle !

     

    Position échiquier.jpg
    Partie échecs 03.jpg

     

     

     

     

  • PAGE D'HISTOIRE N°5

    Gambetta 01.jpgPourquoi la nostalgie ne servirait-elle pas à réveiller des commémorations oubliées ?

     Jadis, le 4 septembre comptait parmi les grandes dates de l’Histoire de France.

    Aujourd’hui, elle n’inspire même plus les laïcards les plus zélés…

    Est-ce parce que la République, si bien admise et installée, ne mérite plus d’être célébrée ?

    Ou parce que l’adoption de nos institutions républicaines, en 1877, procède d’un capricieux retournement de la représentation nationale, à l’image des combinaisons politiciennes dont notre « cher et vieux pays »  a le secret ?

    Ou encore parce qu’elle évoque une douloureuse défaite militaire qu’il serait indécent, ou peu glorieux, de remémorer ?

    Chacune de ces questions tient sans doute une part de la réponse…

     Alors plutôt que de nous inventer de belles excuses, prenons plaisir à feuilleter nos vieux manuels scolaires qui nous expliquent, avec une grandiloquence toute patriotique, combien nos ancêtres ont souffert pour enfanter ce curieux régime.

    Hommage à de vrais pédagogues qui n’avaient pas besoin d’inventer un « devoir de mémoire » pour enseigner l’Histoire de France.

     

    Gambetta 02.jpg

     

     EXTRAIT –

     Au mois de juillet 1870, Napoléon III déclare la guerre au roi de Prusse. Mais plusieurs princes allemands s’allient à celui-ci contre la France. Napoléon III, au contraire, n’a aucun allié.

    La guerre franco-allemande commence très mal pour les Français et aboutit rapidement à une catastrophe : l’armée française est encerclée par l’armée allemande dans le nord de la France, à Sedan. Napoléon III lui-même est fait prisonnier.

    Le désastre de Sedan entraîne la fin du Second Empire : le 4 septembre, Gambetta et les autres chefs républicains proclament le rétablissement de la République. Cependant, ils n’ont pas le temps d’organiser le nouveau gouvernement républicain. Il faut en effet avant tout continuer la guerre.

    En octobre 1870, Paris est assiégé par les  Allemands. Gambetta décide de sortir de Paris pour pouvoir diriger la guerre. Il quitte la ville assiégée dans un ballon. Malgré tous le efforts de Gambetta, la France subit de nouvelles défaites avec la Prusse en 1871. Elle doit céder au roi de Prusse l’Alsace et la Lorraine.

     

    Source : BONIFACIO (A.) & MARÉCHAL (P.) – Histoire de France - cours élémentaire et moyen - (Paris, Classiques Hachette, 1956)

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