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Postage & Vintage - Page 70

  • IDENTITÉ FRANÇAISE N°1

    DDHC.jpgLa nostalgie serait-elle subversive ? La question vient naturellement à l'esprit lorsqu'on prête attention au grand débat sur « l'identité nationale » que le gouvernement vient de lancer.

    L'intitulé et le contenu de la question posée  — « qu'est-ce qu'être Français ? » — semblent indisposer les belles consciences abonnées des plateaux de télévision. Curieuse posture à la mode de chez nous : comme si la dictature intellectuelle de la « diversité », traduction moderne du cosmopolitisme, rendait indécente cette initiative ministérielle.

    Si la question dérange, sans doute est-ce tout simplement parce que la réponse ne va plus de soi.

    Pire encore, le fait que le gouvernement s'empare du débat signerait-il la capitulation en rase campagne de la pédagogie républicaine qui osait jadis inculquer aux écoliers les qualités substantielles de la citoyenneté française ?

    À l'exemple du livre que je vous présente aujourd'hui, le marché de l'édition de la fin du XIXe siècle rivalisait d'imagination pour mettre en scène l'identité française, à une époque où la fragile République osait revendiquer ses valeurs fondatrices.

    « Tu seras citoyen », écrit pas un certain Émile Ganneron, secrétaire rédacteur au Sénat ( !), est un roman scolaire qui, en digne précurseur du « story-telling », met en scène les droits et les devoirs du citoyen, au fil d'anecdotes les plus banales de la vie quotidienne.

    Imaginons que ce livre circule aujourd'hui dans les écoles primaires du XXIe siècle : quel concert d'indignation ne soulèverait-il pas parmi les beaux esprits ?!

    Alors juste pour le plaisir de les agacer un peu plus, inaugurons cette nouvelle rubrique qui s'amusera à distiller des vérités fondamentales qui, d'un siècle à l'autre, ont forgé notre identité nationale. Même si, aujourd'hui, cela ne semble pas plaire à tout le monde...

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    EXTRAIT —

    « De nombreux et d'excellents ouvrages racontent les belles actions des grands citoyens qui se sont illustrés en se dévouant à leur patrie, en se sacrifiant pour elle. Nous avons voulu monter qu'à côté de ces hommes exceptionnels devant lesquels chacun s'incline, il y a place dans une nation pour des citoyens plus modestes qui, en accomplissant leurs devoirs avec zèle et avec fidélité, rendent de si éminents services à la société. C'est du nombre de ces citoyens que dépendent la grandeur et la prospérité d'un pays et nous serions bien récompensés de nous efforts si la lecture de notre livre pouvait réussir à l'augmenter dans notre France bien-aimée. »

    Source : GANNERON (Émile) - Tu seras Citoyen - Livre de lecture sur les droits et les devoirs du citoyen - cours moyen et cours complémentaire - (Paris, Armand Colin et Cie éditeurs, s.d., vers 1910)

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  • MÉMOIRE D'ÉCOLE

    Mémoire d'école.jpgLa nostalgie se prêterait-elle au narcissisme ? Question incongrue, me direz-vous. Même si cette chronique semble la justifier.

    Plaisir narcissique en effet que de saluer ma dernière parution. Ou plus exactement ma première réédition.

    La première édition de Mémoire d’école a déjà douze ans ! Elle traça, à ma modeste échelle, un sillon nostalgique qui allait m’inspirer une vingtaine d’opus dans la même veine. Assez de quoi me condamner à perpétuité à l’évocation du passé, à défaut de ne pas savoir prédire l’avenir…

    Impression étrange que de redécouvrir cet « album de convictions », miroir des passions culturelles que nous aimons tant partager.

    Passion des brocantes, tout d’abord. Là où l’on trouvait — l’imparfait est hélas de rigueur — des livres « rares », des belles images et des objets insolites…

    Passion de la littérature aussi. Là où l’on puise de tendres émotions parmi les grands œuvres de nos auteurs préférés.

    Passion pour certaines grandes valeurs, enfin, si malmenées dans ce XXIe siècle qui, à trop vouloir inventer la modernité, n’ose plus se référer au passé. L’égalité des chances, les vertus de la discipline, le goût de l’effort, la reconnaissance du mérite : que des choses pas commerciales à la gloire de l’Instruction publique, la vraie, celle qui savait instruire et éduquer.

    Avec Mémoire d’école, osons réhabiliter la bonne conscience républicaine…

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    Mémoire d’école — Éditions Hors Collection, octobre 2009, 24,5 sur 29,5 cm, 128 pages, 19 €

     

  • ACTU ET NOSTALGIE N°12

    maurice-chevalier.jpgLa nostalgie aime parfois entretenir l’ambiguïté, comme en témoigne le très discret anniversaire du 3 septembre 1939, ce sombre dimanche où la France et l’Angleterre ont déclaré la guerre à l’Allemagne.

    Parce que la France n’aurait rien vu venir neuf mois durant, — ou plutôt rien voulu savoir — la mémoire populaire s’amuse encore de cette « drôle de guerre », signature pathétique de la désinvolture française face à l’ennemi, et de la confiance aveugle en notre armée invincible…

    Après le cinglant réquisitoire de Marc Bloch sur « L’étrange défaite », écrit dès 1940, inutile d’épiloguer sur la cécité politique de Blum et Daladier.

    Côté ambiance, ce 3 septembre nous deviendrait presque sympathique : la chanson éponyme de l’époque, — « D’excellents français » —, symbolise pour l’éternité le béat optimisme de nos aïeux. Témoignage consternant d’une joie communicative, à la façon gouailleuse des chansonniers. Mais l’histoire ne nous raconte pas ce que nos soldats pensaient de Maurice Chevalier en mai 1940…

    L’archéologie de l’imposture républicaine reste à inventer.

    Alors juste pour le plaisir de l’ambiguïté nostalgique, réécoutons le « p’tit gars de Ménilmontant » qui s’accommoda assez bien, paraît-il, de l’Occupation allemande.

    http://www.youtube.com/watch?v=K4SW8VIJxUM


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