La nostalgie se prêterait-elle au narcissisme ? Question incongrue, me direz-vous. Même si cette chronique semble la justifier.
Plaisir narcissique en effet que de saluer ma dernière parution. Ou plus exactement ma première réédition.
La première édition de Mémoire d’école a déjà douze ans ! Elle traça, à ma modeste échelle, un sillon nostalgique qui allait m’inspirer une vingtaine d’opus dans la même veine. Assez de quoi me condamner à perpétuité à l’évocation du passé, à défaut de ne pas savoir prédire l’avenir…
Impression étrange que de redécouvrir cet « album de convictions », miroir des passions culturelles que nous aimons tant partager.
Passion des brocantes, tout d’abord. Là où l’on trouvait — l’imparfait est hélas de rigueur — des livres « rares », des belles images et des objets insolites…
Passion de la littérature aussi. Là où l’on puise de tendres émotions parmi les grands œuvres de nos auteurs préférés.
Passion pour certaines grandes valeurs, enfin, si malmenées dans ce XXIe siècle qui, à trop vouloir inventer la modernité, n’ose plus se référer au passé. L’égalité des chances, les vertus de la discipline, le goût de l’effort, la reconnaissance du mérite : que des choses pas commerciales à la gloire de l’Instruction publique, la vraie, celle qui savait instruire et éduquer.
Avec Mémoire d’école, osons réhabiliter la bonne conscience républicaine…
Mémoire d’école — Éditions Hors Collection, octobre 2009, 24,5 sur 29,5 cm, 128 pages, 19 €