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république - Page 6

  • IDENTITÉ FRANÇAISE N°2

    Histoire-01.jpgLa nostalgie aime magnifier le passé. Voilà pourquoi elle voue aussi un profond respect à l'histoire, à notre histoire, celle qui, selon le dogme républicain, est le terreau de notre « identité nationale ».

    N'en déplaise aux beaux esprits épris de cosmopolitisme : l'école laïque fut toujours une puissante machine à fabriquer de l'identité nationale. L'historiographie en porte un témoignage amusant, parfois même caricatural. Les vestiges pédagogiques que mettent à jours les manuels de jadis révèlent au grand jour « une certaine idée de l'Histoire de France ».

    Quelles valeurs suprêmes notre panthéon scolaire a-t-il voulu célébrer ? Quelles sublimes vertus se partagent nos héros ? Comment leurs exploits, leurs sacrifices, leur panache ont-ils façonné le mythe de « l'excellence française » ? De génération en génération, ces questions suggéraient bel et bien l'existence d'une identité nationale.

    Ce qui était jadis pertinent serait aujourd'hui devenu indécent. Curieuse expression d'un sentiment national timoré qui devrait presque se faire pardonner d'exister.

    Alors rien que pour le plaisir de redécouvrir nos héros préférés, - et leur glorieuse contribution à l'identité nationale  -, relisons sans attendre nos « Belles Histoires de France » !

     

    Histoires.jpgEXTRAIT —

    « Vercingétorix, Charlemagne, saint Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Napoléon, Gambetta... Au hasard d'une jolie gravure, scolaire ou publicitaire, nos yeux d'enfant ont tous, un jour, caressé l'étoffe des héros. Comme le rêvait Ernest Lavisse, les livres d'école nous ont laissé une « provision de beaux souvenirs ». Et leurs images transportent encore notre imagination. Ce génie de la mise en scène, ce sens aigu du détail, cette magie des couleurs et des mouvements ont bâti le panthéon de nos héros.

    De vrais héros : leurs convictions et leurs sacrifices nous ébranlent ; leur courage et leurs exploits nous fascinent. Ils nous montrent le chemin de l'aventure, au service d'une noble et juste cause. On aimerait tant leur ressembler !

    Entrons alors dans ce panthéon, là où reposent les valeurs humanistes de la République. Il abrite des modèles de vertu, tels que notre pays n'en fait plus.

    Cette soif d'idéal n'est-elle pas le dernier rempart de notre unité nationale ? Ces héros nous rassurent. On aimerait tant les rencontrer !

    Redécouvrons donc nos belles histoires des France qui, sur les bancs de l'école, façonnait jadis « des hommes de progrès, de bons et sincères républicains, d'excellents français »...

    À cet instant, nous comprenons que nos héros sont indispensables, irremplaçables : ils hantent notre mémoire nationale ; ils incarnent la perfection morale. Impossible de leur échapper. Par-delà les siècles, ils sauront se rappeler à nous ! »

    Source : GIMARD (J. & M.) - Les Belles Histoires de France - De Vercingétorix à de Gaulle, 2000 ans de légendes (Paris, éditions Le Pré aux Clercs, 1999)

     

    NB- Si vous souhaitez acquérir ce livre, il figure cette semaine, au nombre de mes ventes sur eBay.

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  • MÉMOIRE D'ÉCOLE

    Mémoire d'école.jpgLa nostalgie se prêterait-elle au narcissisme ? Question incongrue, me direz-vous. Même si cette chronique semble la justifier.

    Plaisir narcissique en effet que de saluer ma dernière parution. Ou plus exactement ma première réédition.

    La première édition de Mémoire d’école a déjà douze ans ! Elle traça, à ma modeste échelle, un sillon nostalgique qui allait m’inspirer une vingtaine d’opus dans la même veine. Assez de quoi me condamner à perpétuité à l’évocation du passé, à défaut de ne pas savoir prédire l’avenir…

    Impression étrange que de redécouvrir cet « album de convictions », miroir des passions culturelles que nous aimons tant partager.

    Passion des brocantes, tout d’abord. Là où l’on trouvait — l’imparfait est hélas de rigueur — des livres « rares », des belles images et des objets insolites…

    Passion de la littérature aussi. Là où l’on puise de tendres émotions parmi les grands œuvres de nos auteurs préférés.

    Passion pour certaines grandes valeurs, enfin, si malmenées dans ce XXIe siècle qui, à trop vouloir inventer la modernité, n’ose plus se référer au passé. L’égalité des chances, les vertus de la discipline, le goût de l’effort, la reconnaissance du mérite : que des choses pas commerciales à la gloire de l’Instruction publique, la vraie, celle qui savait instruire et éduquer.

    Avec Mémoire d’école, osons réhabiliter la bonne conscience républicaine…

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    Mémoire d’école — Éditions Hors Collection, octobre 2009, 24,5 sur 29,5 cm, 128 pages, 19 €

     

  • ACTU ET NOSTALGIE N°9

    conseil-des-ministres.jpgLa nostalgie trouve-t-elle sa place dans la nouvelle pratique républicaine ?

    La question n'est pas incongrue lorsqu'on observe le matraque dialectique qui a accompagné le dernier remaniement ministériel.

     Bien que notre constitution, dans son article un, érige la France en une « République indivisible », assurant « l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion », le zélé clergé médiatique célèbre à l'envi une nouvelle vertu républicaine : la « diversité »...

     Le signifiant, - synonyme de richesse, de tolérance, d'ouverture d'esprit -, est flatteur, certes. Mais le signifié peine à dissimuler un artifice sémantique de langue de bois, tout acquis à la dictature émolliente du consensus.

     Diversité : ce substantif « politiquement correct » nous donne l'illusion de la parfaite représentativité de la « France d'en haut », à l'issue d'un remaniement ministériel aux allures de casting cinématographique.

     Au nom de la diversité, il convient de nommer X ou Y,  « brillantes françaises d'origine maghrébine ou africaine ». Comme si cette AOC ethnique suffisait à garantir la compétence et à démontrer la magnanimité condescendante de la Nation à l'endroit des heureux nouveaux ministres. Comme si la République devait désormais décliner le pedigree racial de ces élites, en témoignage d'une « intégration exemplaire » qui agrémente la vitrine de la modernité.

     Au nom de la diversité, il faut aussi promouvoir ministre une personnalité sympathique et populaire, étiquetée « Vu à la télé ». La proximité passe désormais, paraît-il, par le grand écran plat à technologie HD. Et la crédibilité procède exclusivement de l'audimat.

     Au nom de la diversité, il faut encore éjecter sans ménagement celles et ceux qui se sont défoncés... pour céder la place à d'autres qui se défonceront aussi, « au service de la République française ». On nous invite alors à oublier les premiers et à admirer les seconds. Parce qu'un bon citoyen doit avoir la mémoire courte.

     Comble de l'ironie, la langue de bois réveille une maxime cynique du Père la Victoire, Georges Clemenceau : « La reconnaissance n'est pas une vertu démocratique. »

     Un théorème séculaire promis à l'éternité.

    Miroir d'une époque où le langage politique assumait ses propres turpitudes. Assez de quoi nourrir un peu de nostalgie... républicaine.

     

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