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  • NOSTAL-ZIK N°04

    Comme la nostalgie n’entend pas toujours raison, osons ajouter à nos vœux du Nouvel An un souhait tout spécial pour celles et ceux qui n’ont pas vraiment envie que 2016 ressemble à 2015.

    Puisque sagesse bien ordonnée commence par soi-même, essayons — juste le temps d’une chanson — de lorgner sur les gens pas raisonnables.

    Ce refrain nous vient de Saint-Étienne. Oublions un instant l’âge d’or de cette cité minière, le catalogue magique de la célèbre Manufacture, l’immortelle épopée des Verts. Et laissons-nous porter par l’optimisme espiègle, et non moins régénérateur, du groupe Mickey 3D. Intuition passagère valant parfois sereine certitude :

    « Les gens raisonnables n’ont pas la belle vie.

    Ils regardent les gens pas raisonnables, et bien souvent ils les envient…

    Les gens raisonnables ont trop de doutes, plein de soucis,

    Donc moins de souvenirs dans leur sac, à la fin de leur vie ! »

    Sempiternelle question existentielle : imiter « les gens pas raisonnables » suffirait-il à prendre enfin de bonnes résolutions ? Réponse empirique bien sûr. Alors laissons chacun savourer le charme discret de la déraison…

    Les gens raisonnables - Mickey 3d par musiclivesat

     
    Suivez le lien qui vous mène à l’artiste — http://www.mickey3d.com

    Et découvrez le dernier titre, « La Rose Blanche », un hommage poignant à Sophie Scholl, figure angélique et par trop oubliée de la vraie résistance !

     

     

  • ACTU & NOSTALGIE N°66

    Janvier.jpgEn ce début janvier, le plaisir de la nostalgie est de mise puisque le premier jour du mois fut celui des étrennes. Un rite quelque peu désuet, une ambiance oubliée, un mot mystérieux pour celles et ceux qui n’ont pas eu le bonheur de le savourer.

    Associons alors Arthur Rimbaud, le poète maudit, à cette douce réminiscence. Parce que nul autre que lui n’a su aussi bien nous en restituer la magie…

     

    Premier Janvier

    Ah ! quel beau matin que ce matin des étrennes

    Chacun, pendant la nuit, avait rêvé des siennes

    Dans quelque songe étrange où l’on voyait joujoux,

    Bonbons habillés d’or, étincelants bijoux,

    Tourbillonner, danser une danse sonore,

    Puis fuir sous les rideaux, puis reparaître encore !

    On s’éveillait matin, on se levait joyeux,

    La lèvre affriandée en se frottant les yeux…

    On allait, les cheveux emmêlés sur la tête,

    Les yeux tout rayonnants comme aux grands jours de fête,

    Et les petits pieds nus effleurant le plancher,

    Aux portes des parents tout doucement toucher…

    On entrait !... Puis alors les souhaits…en chemise,

    Les baisers répétés, et la gaieté permise !

     

    Arthur-R.jpegSource : Arthur RIMBAUD — Œuvres, vers et proses (Paris, Mercure de France éditeur, 1912)

    Pour (re)découvrir Arthur RIMBAUD, suivez ce lien —

    http://www.mag4.net/Rimbaud/Biographie.html

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    Étrennes : un hommage à la déesse Strenua

    Roi-Tatius.jpegLe mot étrennes procèderait du nom de la déesse Strenua qui personnifiait la force. Un bois voisin de Rome lui était consacré. On raconte que le roi sabin Tatius recevait chaque année, au commencement de janvier, des branches d’arbres cueillies dans le bois consacré à Strenua. Ces présents s’appelaient Étrennes, du nom de la déesse. Cette légende n’est rien moins que certaine, bien que les poètes l’aient colportée.

    Que les étrennes aient été données en l’honneur de la déesse Strenua ou qu’elles aient été offertes aux hommes courageux — en latin viris strenuis —, le fait est que cette coutume s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Sous les empereurs romains, on donnait des stips, — petites pièces de monnaie en cuivre —, des dattes couvertes d’une pellicule d’or, des figues, des rayons de miel, qui veulent dire à celui qui les reçoit : que l’année soit pour vous aussi douce que le fruit du dattier ou le suc de l’abeille ! Non seulement les amis échangeaient entre eux ces présents, mais chaque romain offrait des étrennes à l’empereur. Selon une légende qui a la vie dure, les empereurs rendaient avec usure les présents qu’ils avaient reçus. Auguste, paraît-il, rendait une valeur égale à celle qui lui avait été offerte. Tibère donnait à chacun quatre fois la valeur de l’étrenne qu’il avait apportée.

    Les étrennes, bien que défendues par les Pères de l’Église, ont subsisté de tout temps. Les Gaulois, nos aïeux, faisaient couper par leurs druides, au commencement de chaque année, le gui sacré suspendu aux chênes vénérés. Ce gui, dont l’éternelle verdure était le symbole de la puissance qui féconde, fut cueilli et offert par les Gaulois longtemps après la disparition des coutumes druidiques. Les enfants demandaient des étrennes en criant : « Au gui l’an neuf ! », c’est-à-dire : du gui pour l’année nouvelle !

    Source : LÉVY (Albert) — La légende des mois (Paris, Librairie Hachette et Cie, 1879)

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    CahierJG.jpgVous recherchez des récitations évoquant l’enfance ou le rythme des saisons ? Procurez-vous vite mon Petit Cahier de Récitations, en vente dans les bonnes librairies.

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    Etrennes.jpg 

  • ACTU & NOSTALGIE N°65

    « L’Esprit Charlie », jusqu’à en vomir !

    Charlie.jpgQuand bien même la nostalgie serait-elle enchanteresse, au fil de tendres souvenirs jaillis de l’enfance, de mauvais esprits s’ingénient parfois à la rendre sombre et désespérante. À l’image des commémorations expiatoires que la République socialiste nous inflige en ce début d’année. Comme si la Nation toute entière devait célébrer le culte voué à un genre libertaire si peu représentatif de l’identité française.

    Comme si les simagrées larmoyantes autour de « l’Esprit Charlie » servaient de viatique à une République en panne d’idéal.

    Comble du mauvais goût : l’hebdomadaire Charlie-Hebdo — que l’intelligentsia socialiste érige en modèle de déontologie journalistique — en remet une couche, en publiant à la une un dessin « provocateur », avec la vanité de croire que ce jouissif adjectif est synonyme de génie.

    Adeptes dociles du panurgisme à la française, les disciples de « l’Esprit Charlie » auront du mal, cette fois, à reconnaître dans cette caricature facile les joyeuses vertus de la « pensée positive » qu’ils aiment tant louer par ailleurs, dans le confort douillet des salons de thé parisiens.

    Qui pourrait nier le manque de courage de la bande à Charlie ?

    Charlie-Hebdo-6I2016.jpgParce que les dessinateurs ont à présent trop la trouille de s’en prendre au prophète Mahomet, ils s’amusent à dénigrer Dieu. Un Dieu barbu, bien hébreu, bien catho, comme par hasard ! Là au moins, ils ne risquent rien. Ni kalachnikov, ni menaces, ni intimidation. Voilà une éternité que le lobby catho, rompu à une taiseuse pénitence, a déserté le terrain de l’indignation. Voilà trop longtemps que l’esprit Charlie n’avait pris plaisir à « bouffer du curé » sous prétexte de laïcité intransigeante. Garantie assurée d’impunité. Mieux encore : brevet de respectabilité auprès d’une République socialiste qui se réjouit du Ramadan et persifle la tradition des crèches de Noël…

    Qui pourrait nier la désinvolte vulgarité de Charlie-Hebdo ?

    Apôtre auto-proclamé de la bigoterie laïcarde — dans une consternante confusion entre athéisme et laïcité — le patron du journal, l'auguste dessinateur Riss, dans la posture altière d’un Ravachol embourgeoisé, revendique haut et fort « oser rire du religieux » et dénoncer « les fanatiques abrutis par le Coran et les culs-bénis venus d’autres religions ». En crachant sur la religion, en niant tout respect de la pratique religieuse, il se pose en grand gourou de la cause libertaire, comme un sale gosse qui veut encore croire à l’extase euphorisante de la dérision soixante-huitarde. Antienne pathétique et incohérente ! Voilà un an, La bande à Charlie invitait ses gentils lecteurs à « surtout ne pas faire d’amalgame » entre islamistes et musulmans. Et aujourd’hui, elle professe à cœur joie l’amalgame anti-religieux. La trouille au ventre, mieux vaut se servir du bon vieux Dieu catho en paravent de la couardise. Petite circonstance atténuante : comment un journal satirique, spécialiste des blagues « couilles-bites-nichons », pourrait-il faire œuvre de subtilités métaphysiques ?

    Qui pourrait nier le déshonneur lamentable de la bande à Charlie, à l’endroit des victimes du terrorisme ?

    Paris-Attentats.jpgEn novembre dernier, elle prit soin de « témoigner son soutien aux familles endeuillées », parmi lesquelles des familles croyantes qui cultivent le souvenir de leur enfant dans la prière, la communion et le recueillement. Est-ce vraiment les respecter que de dénigrer en toute obscénité leur pratique religieuse ? Cette apologie de la provocation gratuite au nom d’une tradition voltairienne trop subtile pour ces scribouilleurs peu inspirés, n’est-elle pas un terrible outrage infligé à celles et ceux qui souffrent ?

    Au nom d’un « humour décalé au troisième degré » dont ils s’estiment les maîtres-penseurs, la suffisance de ces tristes clowns est indécente. Comment peuvent-ils espérer le moindre respect en semant tant d’irrespect ? Pourquoi devrions-nous nous montrer tolérants face à ce vomie d’intolérance ?

    Bien sûr la vie continue. Bien sûr le clergé médiatique va nous abreuver de reportages lénifiants sur la reconnaissance éternelle de la Nation à "l’Esprit Charlie". Bien sûr, la République socialiste en sortira grandie.

    Laissons alors passer l’écume des jours. En notre for intérieur, l’essentiel n’est-il pas d’accueillir l’Année nouvelle avec décence, dignité et respect ? Trois mots qui ne se reconnaîtront jamais dans le sinistre "Esprit Charlie". Trois mots que nous aimons entre tous, en résistance active à la bien-pensance nauséabonde du boboland libertaire.

    Aux artisans de Paix,

    Heureuse Année 2016.

    Décence, Dignité & Respect

    … si loin de « l’Esprit Charlie » !

    Nouvel-An.jpg