Comme la nostalgie n’oublie jamais de sourire au hasard, ne boudons pas le plaisir de présenter notre dernière trouvaille à propos du Certificat d’études, en clin d’œil à la récente publication de Passez le Certif.
En 1895, sous la signature de l’historien laïcard Gustave Ducoudray, la Librairie Hachette édite un Journal de classe, sous forme de livrets mensuels, présentant les « leçons et exercice de Morale, d'Arithmétique, de Grammaire, d’Histoire, etc. », à la façon des annales dont les éditeurs exploiteront bien plus tard le filon.
D’octobre à juillet, l’élève-candidat se mesurait au programme complet du terrible examen : un vrai « certificage » préfigurant le « bachotage » de notre génération… Avec l’espoir serein de prendre l’ascenseur social aussitôt le diplôme en poche.
Source : DUCOUDRAY (G.) Le Journal de classe – cours moyen et certificat d’études
(Paris, Librairie Hachette & Cie, 1895)
La réponse à l’épreuve de morale du 15 juin dernier
Quelles sont les qualités qui font un bon ouvrier ?
Un bon ouvrier fait consciencieusement tout ce qu’il s’est chargé de faire ; il aime son métier et il tâche de se perfectionner chaque jour ; on ne le voit pas changer de patron à chaque instant ; il fuit le cabaret.
Quelles sont les qualités qui font un bon patron ?
Un bon patron est juste envers ses ouvriers et il les traite avec égards. Il leur vient en aide dans les jours de chômage ou de maladie.
Source : DUPUY (Chales) — L’année du certifcat d’études – Livret d’éducation morale ( Paris, Librairie Armand Colin, 7e édition, 1905)



Puisque juin rime avec examens, la nostalgie nous invite, avec un sourire en coin, à comparer les bacheliers d’aujourd’hui et les certifiés de jadis. Quel était le bagage minimum de connaissances que devaient acquérir nos grands-parents au terme de leur scolarité ? Étaient-ils plus instruits que nous à l’âge de douze ans ? Pourquoi le Certificat d’études primaires du XXe siècle était-il plus « diplômant » que le baccalauréat du XXIe siècle ?

La nostalgie voue une certaine tendresse aux poètes maudits, remarquions-nous dans une précédente rubrique. Alors retrouvons, au hasard de ce rendez-vous poétique mensuel, un autre poète méconnu : Charles Guérin (1873-1907), emporté à l’âge de trente-trois ans par une tumeur au cerveau.
Charles GUÉRIN —