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  • BELLE RÉCITATION N°17

    récitation,poésie,les mois,rosemonde gérard,manuels scolaires,jean rostand,saisons,janvier,les pipeauxPuisque la nostalgie se nourrit du temps qui passe, osons un clin d’œil, en ce début d’année, à l’imperturbable ronde des mois, au fil d’un poème qui réussit la prouesse de tous les citer, dans un élan harmonieux d’émotions bucoliques. 

    Le talent de son auteur, Rosemonde Gérard, puise, à n’en point douter, aux illustres sources d’inspiration que lui offrait son environnement familial. Parmi ses aïeux, elle compte Madame de Genlis. Parmi ses familiers, Leconte de Lisle, son parrain, et Alexandre Dumas, son tuteur, tous deux membres du conseil de famille veillant à la protection de cette orpheline de père.

    En 1890, elle épouse Edmond Rostand, l’auteur de Cyrano de Bergerac. Ses prédispositions à l’écriture empruntent peu, osons-nous croire, à l’état de mariage puisque son premier recueil de poésies — Les Pipeaux — fut publié un an avant qu’elle convolât en justes noces. Une authentique poétesse souvent honorée par les manuels de récitation de l’école républicaine façon Belle Époque…


    § 

    Les mois

     

    Janvier prend la neige pour châle ;

    Février fait glisser nos pas ;

    Mars de ses doigts de soleil pâle,

    Jette des grêlons aux lilas.

     

    Avril s’accroche aux branches vertes ;

    Mai travaille aux chapeaux fleuris ;

    Juin fait pencher la rose ouverte

    Près du beau foin qui craque et rit.

     

    Juillet met leurs œufs dans leurs coques ;

    Août sur les épis mûrs s’endort ;

    Septembre aux grands soirs équivoques,

    Glisse partout ses feuilles d’or.

     

    Octobre a toutes les colères,

    Novembre a toutes les chansons

    Des ruisseaux débordant d’eau claire,

    Et décembre a tous les frissons.

     

    Rosemonde GÉRARD — Les Pipeaux (Paris, Fasquelle éditeur, 1889)


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    Source : DUTILLEUIL (J.) & RAMÉ (E.) — Les Sciences physiques et naturelles – cours élémentaire et moyen

    (Paris, Libraire Larousse, s.d.)

     

  • DÉSIR & PLAISIR

    Ex libris.jpgAvec le Nouvel An, notre blog change d’allure… Juste un peu. Nouvel habillage, nouvelles couleurs, nouveau format…

    Pour que la nostalgie ne prenne pas le mauvais pli de l’habitude !

     Et bientôt de nouvelles rubriques, de nouveaux liens, de nouveaux albums photos…

     

    Parce que la nostalgie, elle aussi, puise son plaisir dans la créativité.

     

    « La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi…

    Il existe, l’objet du désir, mais il n’est point de mots pour le dire. »

    Antoine de SAINT-EXUPÉRY — Terre des hommes (1938)


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  • ACTU & NOSTALGIE N°37

    Épiphanie-03.jpgLa nostalgie réveillerait-elle en nous un brin de mauvaise conscience ? La tradition vient nous taquiner au moment où nous nous apprêtons à savourer la galette des Rois. Jadis, — comme nous le rappelle l’hebdomadaire Le Pèlerin sur un ton quelque peu sentencieux, —, il était d’usage, au moment de servir les convives, de réserver la part de Dieu, dévolue à être offerte à un pauvre quidam. Coutume domestique d’une époque où la charité était perçue comme un geste pudique, à mille lieues de la propagande contemporaine, tapageuse et exaspérante, autour d’un « devoir de solidarité » qu’il appartiendrait toujours aux mêmes d’assumer, au lieu et place d’un État qui gaspille trop par ailleurs…

     Laïcisée, devenue profane a fortiori, la tradition de la galette des Rois perpétue ce moment de convivialité mais elle a oublié l’émotion d’antan, ce petit élan de générosité, en souvenir de mystérieux rois mages, dont la richesse n’avait d’égale que l’humilité. Un hommage vraiment insupportable pour notre République socialiste « qui n’aime pas les riches »

     

    EXTRAIT —

    « La famille est à table, le gâteau des rois est apporté. Le couteau se lève sur ce gâteau solennel comme pour un sacrifice. Dans toutes les familles chrétiennes, celui qui découpe le gâteau ne manque part de réserver la part de Dieu. C’est cette part que l’on s’empressera de porter au pauvre qui viendra tout à l’heure frapper à la porte et demander d’être associé à la joie de ceux qui possèdent.

    Excellent usage à conserver que celui de la part à Dieu, et combien chrétien !

    Quoi de plus utile de nous habituer prélever, sur tous les biens que la Providence nous donne, quelque chose à lui offrir en action de grâces.

    Le nom de cette part donnée au pauvre habitue à considérer dans le malheureux qui souffre et qui a besoin un membre de Jésus-Christ.

    Sacrifice et esprit de foi qui relèvent tous les actes du chrétien et le distinguent des hommes dont les yeux se tournent uniquement vers la terre. »

     Source : Le Pèlerin — 7 janvier 1900

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