Telle l'histoire, la nostalgie ne se répète pas ; elle bégaie. Le défilé militaire célébrant notre Fête nationale ne déroge pas à l'adage.
L'an dernier, un petit éclairage historique justifiait son évocation. — Cf Page d'histoire n°3 http://nostaljg.hautetfort.com/tag/14+juillet —
Cette année, l'humble badaud que je suis, cramponné aux barrières jalonnant les Champs-Élysées, a voulu vivre de près cet insigne hommage à l'armée française. Comme une séquence émotions.
Bien sûr, ce n'est pas « comme à la télé ». Nous n'avons pas droit aux commentaires avisés du consultant de service qui assiste un journaliste bavard. Nous ne profitons pas des images aériennes retransmises par l'hélicoptère qui sillonne le ciel. Et nous ne percevons rien des mines plus ou moins réjouies des ministres alignés en rang d'oignons sous la tribune officielle.
Vu du trottoir, ce défilé prend l'allure de la ferveur populaire, poliment acquise au prestige astiqué de notre Défense nationale. Dans la foule bigarrée, chacun y va de son petit commentaire : des seniors s'amusent à identifier le nom des chants militaires, de sympathiques touristes japonais décryptent la brochure du programme officiel, des enfants sages attendent le passage des « motos de policiers ».
La garde républicaine, les gendarmes et les pompiers ont le privilège d'applaudissements nourris. « Comme chaque année », me souffle un quidam habitué de ce rite républicain.
Et comme chaque année, le charme de la nostalgie opère : la Nation communie avec son armée. Parce que l'histoire sait ce jour-là nous rappeler « l'impôt du sang », en réveillant un petit sursaut d'élan patriotique sur « la plus belle avenue du monde ».
« Honneur et Patrie » : l'étendard rappelle le sens du devoir
La garde républicaine accompagne la voiture du chef de l'État : un protocole solennel signant l'identité française
Le président de la République salue à sa droite. Mais je suis sur le trottoir de gauche. Ce qui ne préjuge en rien de mes convictions...
Les soldats du feu : à l'applaudimètre, ils seront toujours en tête du cortège.
Affiche irrévérencieuse : un mauvais garçon semble narguer notre armée.