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  • ACTU ET NOSTALGIE N°9

    conseil-des-ministres.jpgLa nostalgie trouve-t-elle sa place dans la nouvelle pratique républicaine ?

    La question n'est pas incongrue lorsqu'on observe le matraque dialectique qui a accompagné le dernier remaniement ministériel.

     Bien que notre constitution, dans son article un, érige la France en une « République indivisible », assurant « l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion », le zélé clergé médiatique célèbre à l'envi une nouvelle vertu républicaine : la « diversité »...

     Le signifiant, - synonyme de richesse, de tolérance, d'ouverture d'esprit -, est flatteur, certes. Mais le signifié peine à dissimuler un artifice sémantique de langue de bois, tout acquis à la dictature émolliente du consensus.

     Diversité : ce substantif « politiquement correct » nous donne l'illusion de la parfaite représentativité de la « France d'en haut », à l'issue d'un remaniement ministériel aux allures de casting cinématographique.

     Au nom de la diversité, il convient de nommer X ou Y,  « brillantes françaises d'origine maghrébine ou africaine ». Comme si cette AOC ethnique suffisait à garantir la compétence et à démontrer la magnanimité condescendante de la Nation à l'endroit des heureux nouveaux ministres. Comme si la République devait désormais décliner le pedigree racial de ces élites, en témoignage d'une « intégration exemplaire » qui agrémente la vitrine de la modernité.

     Au nom de la diversité, il faut aussi promouvoir ministre une personnalité sympathique et populaire, étiquetée « Vu à la télé ». La proximité passe désormais, paraît-il, par le grand écran plat à technologie HD. Et la crédibilité procède exclusivement de l'audimat.

     Au nom de la diversité, il faut encore éjecter sans ménagement celles et ceux qui se sont défoncés... pour céder la place à d'autres qui se défonceront aussi, « au service de la République française ». On nous invite alors à oublier les premiers et à admirer les seconds. Parce qu'un bon citoyen doit avoir la mémoire courte.

     Comble de l'ironie, la langue de bois réveille une maxime cynique du Père la Victoire, Georges Clemenceau : « La reconnaissance n'est pas une vertu démocratique. »

     Un théorème séculaire promis à l'éternité.

    Miroir d'une époque où le langage politique assumait ses propres turpitudes. Assez de quoi nourrir un peu de nostalgie... républicaine.

     

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  • INTERRO !

    Cahiers-Certif.jpgComme la nostalgie aime flatter tout ce qui n'existe plus, osons rendre hommage à deux valeurs en baisse, malmenées par notre ingrat XXIe siècle : le capital et le travail.

    Au fil de la terrible épreuve d'arithmétique, le certificat d'études primaires se plaisait à distiller la « bonne parole républicaine », et à louer les vertus de l'effort, de l'économie, et surtout d'une certaine conception de la solidarité, appliquée au travail plutôt qu'à l'assistanat !

    Mais ça, c'est un autre débat qu'il n'est pas « convenable », paraît-il,  d'aborder « en ces temps de crise »...

    Pour celles et ceux qui rêvent encore du vrai certif, mon dernier livre — Les cahiers du certif' — offre assez de matières pour se frotter au diplôme de leur grand-père !

     

    Jacques GIMARD - Les Cahiers du Certif' 

    (Paris, Éditions Hors Collection, mai 2009, 15,5 sur 23,5 cm, 96 pages, illust NB, 12 €)

     

    En amuse-ciboulot, mesurez-vous à ces deux problèmes, en vogue dans les années 1920...

    DEUX EXERCICES À LA GLOIRE DU CAPITAL ET DU TRAVAIL

    a) Une personne a placé, il y a 3 ans 5 mois un certain capital, à 3 fr.75 pour 100. Aujourd'hui le capital et les intérêts simples réunis forment une somme de 3.835 fr.625. Quel est ce capital ?

    b) Un certain ouvrage pourrait être fait en 12 heures par un homme, en 18 heures par une femme et en 30 heures par leur enfant. Combien mettront-ils de temps pour le faire en y travaillant ensemble ?

    Source : COUDERT et CUIR (MM.).- Mémento pratique du certificat d'études primaires - Livre du maître - (Paris, Librairie Armand Colin, 1920)

     

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