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14 juillet

  • ACTU ET NOSTALGIE N°10

    01-14VII2009.JPGTelle l'histoire, la nostalgie ne se répète pas ; elle bégaie. Le défilé militaire célébrant notre Fête nationale ne déroge pas à l'adage.

    L'an dernier, un petit éclairage historique justifiait son évocation. — Cf Page d'histoire n°3 http://nostaljg.hautetfort.com/tag/14+juillet

    Cette année, l'humble badaud que je suis, cramponné aux barrières jalonnant les Champs-Élysées, a voulu vivre de près cet insigne hommage à l'armée française. Comme une séquence émotions.

    Bien sûr, ce n'est pas « comme à la télé ». Nous n'avons pas droit aux commentaires avisés du consultant de service qui assiste un journaliste bavard. Nous ne profitons pas des images aériennes retransmises par l'hélicoptère qui sillonne le ciel. Et nous ne percevons rien des mines plus ou moins réjouies des ministres alignés en rang d'oignons sous la tribune officielle.

    Vu du trottoir, ce défilé prend l'allure de la ferveur populaire, poliment acquise au prestige astiqué de notre Défense nationale. Dans la foule bigarrée, chacun y va de son petit commentaire : des seniors s'amusent à identifier le nom des chants militaires, de sympathiques touristes japonais décryptent la brochure du programme officiel, des enfants sages attendent le passage des « motos de policiers ».

    La garde républicaine, les gendarmes et les pompiers ont le privilège d'applaudissements nourris. « Comme chaque année », me souffle un quidam habitué de ce rite républicain.

    Et comme chaque année, le charme de la nostalgie opère : la Nation communie avec son armée. Parce que l'histoire sait ce jour-là nous rappeler « l'impôt du sang », en réveillant un petit sursaut d'élan patriotique sur « la plus belle avenue du monde ».

     

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    « Honneur et Patrie » : l'étendard rappelle le sens du devoir

     

     

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    La garde républicaine accompagne la voiture du chef de l'État : un protocole solennel signant l'identité française

     

     

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    Le président de la République salue à sa droite. Mais je suis sur le trottoir de gauche. Ce qui ne préjuge en rien de mes convictions...

     

     

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    Les soldats du feu : à l'applaudimètre, ils seront toujours en tête du cortège.

     

     

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    Affiche irrévérencieuse : un mauvais garçon semble narguer notre armée.

     

     

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  • PAGE D'HISTOIRE N°3

    14 Juillet 01.jpg Nostalgie et commémoration font-elles bon ménage ?
    La première laisse libre cours à l’émotion, la seconde participe à l’éclat de l’institution. Autant dire qu’elles se dérobent à toute comparaison.
    Le traditionnel « défilé militaire du 14 juillet », parce qu’il consacre notre « Fête nationale », est sans doute la seule célébration où le sentiment patriotique sait encore faire battre notre cœur…
    Sentimentalisme désuet, penseront certains mauvais esprits, à une époque où toute effusion nationaliste devient suspecte.
    Au fil des « leçons en images », les manuels scolaires de jadis n’omettaient pas d’expliquer aux enfants de France pourquoi notre Fête nationale est célébrée le 14 juillet, même si les explications trahissent parfois un certain embarras…
    Ainsi, le manuel que j’ai le plaisir de vous présenter cette semaine joue sur deux registres pour légitimer notre Fête nationale :
    Le 14 juillet 1789, prise de la Bastille : acte de rébellion, colère du peuple, vindicative, sanglante et destructrice.
    Le 14 juillet 1790, Fête de la Fédération : acte de communion, exaltant l’unité de la nation française, en présence de notre bon Roi.
    Pour s’acheter une bonne conscience, et donner un peu plus de respectabilité à notre Fête nationale, l’Histoire a préféré retenir la deuxième version.

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    Aujourd’hui, depuis 1880, un défilé militaire rehausse le prestige de notre 14 juillet, en soulignant la vocation patriotique de cette célébration.
    Moins médiatique à présent, parce que trop traditionnel sans doute, ce « joli défilé » a beaucoup de mal à capter l’attention de la presse, qui préfère désormais commenter les peoplesques anecdotes de la garden-party dans les Jardins de l’Élysée. Là, grands commis de l’État, courtisans serviles et clergé médiatique rivalisent de ramage pour capter un sourire du Prince.
    Le 14 juillet, entre fontaines de champagne et délicats macarons, l’aristocratie républicaine célèbre à sa manière la Fête nationale, pendant que le bas peuple s’encanaille au bal des pompiers… Ainsi se perpétue la Fête de la Fédération, « la fête de l’union, de la fraternité entre les Français ». Alors vive le Roi, et vive la République !

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    EXTRAIT -
    Le 14 juillet 1789, le peuple avait crié sur les murs de la Bastille qu’il allait démolir : « Nous sommes libres ! »
    Un an plus tard, il va crier : « Nous sommes frères ! »
    Une grande fête s’organise à Paris sur une place appelée le Champs-de-Mars. Il y viendra des Français de toutes les provinces.
    Les Parisiens prennent la pioche et roulent la brouette en chantant. Et le Champs-de-Mars est prêt pour le grand jour.
    Sur toutes les routes de France, des Bretons, des Normands, des Poitevins, des Gascons gagnent à pied Paris. Ils s’en vont vers le Champs-de-Mars.
    La grande cérémonie a lieu. Le roi y assiste. On appelle cette fête : Fête de la Fédération, c’est-à-dire la fête de l’union, de la fraternité entre les Français.
    Quand tous sont réunis comme se réunissent des amis ou des frères, les canons tonnent, les musiques éclatent ; l’on crie : « Vive la Nation ! » L’on applaudit, l’on s’embrasse, l’on chante et l’on danse.
    Tous sont heureux d’être Français et de former une même patrie.

    Source : BERNARD (P.) & REDON (F.) - Notre premier livre d’Histoire - cours élémentaire - (Paris, Fernand Nathan éditeur, 1972)

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