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fable

  • BELLE RÉCITATION N°15

    La Fontaine-01.jpgEn guise d’étrennes du Nouvel An — une expression que seule la nostalgie permet de savourer puisqu’elle est un rien désuète — offrons-nous une belle fable de Jean de La Fontaine.

    La métaphore liée à l’arbitraire, à la vindicte, à la sanction expiatoire infligée à un faible, n’a rien perdu de sa pertinence par-delà les siècles.

    Autre agneau, adepte du panurgisme, tout aussi ahuri, celui de Bénabar. Sa chanson résonne — et raisonne — comme un conte. Sa morale se joue de l’actualité, bien sûr, en cette période pré-électorale qui s’annonce aussi passionnante que consternante… Alors mieux vaut en rire qu’en pleurer.



    Le Loup et l’Agneau

    La raison du plus fort est toujours la meilleure.

    Nous l’allons montrer tout à l’heure.

    Un agneau se désaltérait

    Dans le courant d’une eau pure.

    Un loup survint à jeun, qui cherchait aventure,

    Et que la faim en ces lieux attirait.

    « Qui te rend si hardi de troubler ainsi mon breuvage ?

    Dit cet animal plein de rage :

    Tu seras châtié de ta témérité.

    Sire, répond l’agneau, que votre majesté

    Ne se mette pas en colère ;

    Mais plutôt qu’elle considère

    Que je me vas désaltérant

    Dans le courant

    Plus de vingt pas au-dessous d’elle,

    Et que, par conséquent, en aucune façon,

    Je ne puis troubler sa boisson.

    Tu la troubles ! reprit cette bête cruelle ;

    Et je sais que de moi tu médis l’an passé.

    Comment l’aurais-je fait, si je n’étais pas né ?

    Reprit l’agneau, je tette encor ma mère.

    Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.

    Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens ;

    Car vous ne m’épargnez guère,

    Vous, vos bergers et vos chiens,

    On me l’a dit : il faut que je me venge. »

    Là-dessus, au fond des forêts

    Le loup l’emporte, et puis le mange

    Sans autre forme de procès.


    Jean de La Fontaine


     

    Loup & Agneau.jpg

    Source : HUMBERT (L.) — Le Fablier de la Jeunesse (Paris, Garnier Frères, Libraires-Éditeurs, s.d.)




     


     

     

     

     

     

     

  • RAVISSANTE RÉCITATION N°8

    fables-de-florian-.pngSous le charme d’une fable, nostalgie et poésie font cause commune pour donner à la vertu un semblant d’éternité.

    Mieux que tout autre, Florian savait conjuguer malice et moralité, comme l’illustre cette fable méconnue, à la gloire de la posture exemplaire dont un prince digne de ce nom ne doit jamais se départir.

    En toute chose, à l’endroit de ses sujets, il doit savoir se priver, se retenir, se contenir : une vérité monarchique qui vaut aussi en République.

    Pour le cas où le doute nous gagnerait, employons-nous à promouvoir dans les écoles cette récitation hautement républicaine…

     

     

    Le roi de Perse

    Un roi de Perse, certain jour,

    Chassait avec toute sa cour ;

    Il eut soif, et dans cette plaine

    On ne trouvait point de fontaine.

    Près de là seulement était un grand jardin,

    Rempli de beaux cédrats, d’oranges, de raisin.

    « À Dieu ne plaise que j’en mange !

    Dit le Roi, ce jardin courrait trop de danger :

    Si je me permettais d’y cueillir une orange,

    Mes vizirs aussitôt mangeraient le verger. »

     

    FLORIAN

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