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Postage & Vintage - Page 94

  • NOBLE JEU ET BEAU LIVRE N°3

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    Cette semaine, j’ai la plaisir de vous présenter un EXCELLENT ESSAI, beaucoup plus qu’un beau livre, même si la photo de couverture est fort séduisante.

    WENDLING (Thierry).- Ethnologie des joueurs d’échecs (Paris, P.U.F., 2002, 256 pages, 17,5 sur 24 cm)

    MON HUMBLE AVIS -

    L’auteur, joueur d’échecs émérite, dissèque les petites manies qui scellent le pacte tribal unissant les échéphiles chevronnés.
    Dans un style parfois complexe, et un peu lourdingue, flattant les sociologues qui aiment « s’interpeller quelque part au niveau du vécu », il traque avec humour les pratiques rituelles d’un monde minuscule qui se jauge au redoutable mètre étalon du « TAKELLELO »…
    Excellent livre pour se convaincre que les échecs ne sont qu’un jeu, même si certains se plaisent encore à en douter !

    EXTRAIT -

    Le geste, le coup sur l’échiquier ou sur la pendule dramatise l’expressivité de la parole ; le corps sert de technique du langage. L’efficacité de la parole échiquéenne provient aussi de son recours très direct à des actes de langage. Les blitz sont en effet très souvent l’occasion pour les joueurs de proférer des performatifs explicites, c’est-à-dire des paroles ayant la faculté d’agir sur le monde, ce qui est assez rare dans la vie ordinaire (on ne se marie pas tous les jours). Deux performatifs extrêmement importants dans la pratique du blitz sont les expressions « mat » et « tombé ». « Mat » désigne la situation sans issue d’un roi et « tombé » signifie que le temps imparti à la pendule est dépassé. Ces deux mots fonctionnent comme des performatifs dans le cas assez fréquent où un joueur dépasse le temps qui lui était alloué alors qu’il met échec et mat son adversaire. Pour résoudre le paradoxe d’un joueur qui aurait à la fois gagné sur l’échiquier et perdu à la pendule, les joueurs considèrent qu la victoire revient au premier qui énonce le performatif pertinent. Il ne suffit pas de gagner sur l’échiquier ou à la pendule, il faut en plus le dire.
    Enfin, la pendule fonctionne comme un distributeurs de parole. Le joueur à qui il revient de jouer, c’est-à-dire celui dont la pendule tourne, est généralement celui qui parle. Au contraire, s’exprimer sans avoir le trait peut être considéré comme un « coup illégal » par l’adversaire qui répondra éventuellement par une expression comme « Parle pas sur mon temps » et réappuyera sur la pendule alors que c’est toujours à lui de jouer. (Dans ce cas, le joueur se tait pour redéclencher la pendule.) Remarquable s’avère donc être la connaissance mi-intuitive, mi-raisonnée, que les joueurs possèdent de la puissance de la parole. Ainsi utilisée, avec ses pouvoirs psychologiques expressifs, performatifs, la parole vient renforcer, vient doubler l’efficacité des coups joués sur l’échiquier.

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  • BEL ADAGE n°2

    Adage saisi sur le vif, en dernière page d'un vieux cahier d'école anonyme : éloge d'une qualité qui peine à se faire valoir...
    L'écolier n'a pas trouvé le courage pour en achever la (re)copie.
    Sans doute n'était-il pas convaincu ?
    Ou peut-être la récré avait-elle sonné ?

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  • LIVRE DÉLICIEUX N°3

    VIVE L'ÉTÉ ?

    Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter un joli « Tableau de l’Amour conjugal » , réservé à celles et ceux qui veulent tout savoir de l’étrange alchimie de l’amour, avant et pendant le mariage, avec ou sans « devoir conjugal »…
    L’extrait que je soumets à votre réflexion ouvre un débat de saison : l’été, saison idéal pour l’amour ? Ou l’amour, loisir idéal de l’été ?
    À vous d’apprécier, de méditer, et de conclure, au sens rhétorique bien sûr !

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    Source : Docteur VENETTE.- Tableau de l’Amour conjugal
    (Paris, Librairie Astra, s.d., vers 1930, 330 pages, 12 sur 19 cm)

    EXTRAIT –

    La chaleur excessive de l’été nous épuise et nous affaiblit tellement que nous ne sommes pas alors capables d’entreprendre une affaire où il y a beaucoup à travailler. L’excès de chaleur du mois de juillet et août, joint à notre complexion bouillante, détruit notre chaleur naturelle et affaiblit nos parties.
    Elle produit beaucoup de bile, qui ensuite nous rend faibles et languissants. Si nous voulons alors nous joindre amoureusement à une femme, nos forces nous manquent aussitôt. Et bien qu’au commencement la passion nous en fournisse assez pour faire quelque effort, nous ressentons néanmoins bientôt après des faiblesses et des épuisements extraordinaires qui nous empêchent d’être vaillants, et si nous voulons nous affaiblir tout à fait et nous procurer des maladies, nous n’avons alors qu’à caresser souvent une femme.
    Au contraire, les femmes sont beaucoup plus amoureuses en été. Leur tempérament froid et humide est corrigé par les ardeurs du soleil. Leurs conduits sont plus ouverts, leurs humeurs plus agitées, et leur imagination plus émue. C’est en ce temps-là que quelques-unes sollicitent plutôt les hommes qu’elles n’en sont sollicitées, et qu’une nudité négligée de leur part nous fait aisément connaître qu’elles meurent d’envie d’éteindre le feu que la nature leur a allumé au sein.
    En vérité, ces passons amoureuses sont mal partagées ! Pendant que les femmes sont ardentes, nous sommes languissants. Leur passion ne commence pas plutôt à paraître que la nôtre se dissipe, comme si la nature voulait nous montrer par là que l’excès de l’amour est tout à fait contraire à la santé des hommes.


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    RAPPEL –
    Si vous avez encore des doutes ou si vous voulez vérifier votre aptitude au mariage, procurez-vous vite mon livre-jeu « Vive la Mariée ! »…

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    Attention, après lecture du questionnaire, vous ne pourrez plus dire : « Je ne savais pas… »