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solidarité

  • ACTU & NOSTALGIE N°45

    Manif.jpgComme la nostalgie vient parfois justifier l’indignation, osons projeter les valeurs républicaines de jadis sur "l’affaire  Leonarda" qui vient de polluer l’actualité nationale. Ce psychodrame médiatico-socialo-élyséen en dit long sur la crise morale d’une République qui n’en finit pas de bafouer sa devise.

    Sous prétexte de fraternité, la communauté nationale devrait avoir mauvaise conscience, — à en croire les esprits éclairés de notre gouvernance —, de laisser expulser des familles étrangères qui ne manifestent aucun effort d’intégration.

    Il fut un temps pourtant où les livres d’école rabâchaient les règles fondamentales de notre pacte social. Au nom de la fraternité, — que le devoir de solidarité entendait mettre en action —, notre pays accueillait toutes celles et tous ceux disposés à fournir une contribution au bien commun. Version mutualiste d’une solidarité attachée à promouvoir la bienveillance auprès des hommes de bonne volonté.

    Dans notre Ve République décadente, le rappel de ce principe semble devenir sacrilège. En quoi l’accueil de populations nomades, à l’affût de prestations sociales, vient-il enrichir notre territoire ? Qui pourrait nous expliquer en quoi ces familles se rendent utiles à la collectivité ? Combien de temps pourrons-nous encore sacrifier la fraternité sur l’autel d’un angélisme libertaire qui se plaît à narguer la valeur travail ? Réponse dans quelques années, quand il sera trop tard, sans doute.

    EXTRAIT —

    Se rendre utile, aider les autres à sortir de l’ignorance, de la misère, du malheur, à s’élever en un mot : c’est le propre de l’homme de bien.

    La fraternité est donc une de ses vertus ; la pratiquer, ce n’est d’ailleurs à ses yeux qu’être juste, restituer à la société ce dont il lui est redevable. « Si je consomme, je dois aussi produire ; si je reçois, je dois donner ; si je profite de la société, je dois la servir. »

    Source : PRIMAIRE (E.) — Manuel d’éducation morale, civique et sociale — cours moyen et supérieur (Paris, Bibliothèque d’Éducation, s.d., vers 1905) 

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    Source : DUHAMEL (E.) — Morceaux choisis de récitation – prose, poésie - cours moyen (Paris, Librairie Hachette & Cie, 1911)


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    Source : IMBERT (G.) — Leçons de morale à l’usage des cours moyen & supérieur (Paris, Librairie classique Eugène Belin, 1934)

     


  • RAVISSANTE RÉCITATION N°6

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     La nostalgie ne sied-elle pas à merveille à la magie empathique de Noël ? Du moins pour ce qu’il en reste, en notre morne XXIème siècle.

    Aidons-nous à le croire avec cette ravissante récitation à la morale généreuse, tout à la gloire de la vraie solidarité, — une mutuelle assistance, franche et joyeuse — sans pleurnicherie ni assistanat…

    Celle que mon ami poète Sully Prudhomme a su si bien mettre en poésie.

     

    Pour découvrir Sully Prudhomme http://fr.wikipedia.org/wiki/Sully_Prudhomme

     

    UN SONGE

     Le laboureur m’a dit en songe : « Fais ton pain,

    Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème."

    Le tisserand m’a dit : « Fais tes habits toi-même. »

    Et le maçon m’a dit : « Prends la truelle en main. »

     

    Et, seul, abandonné de tout le genre humain

    Dont je traînais partout l’implacable anathème,

    Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,

    Je trouvais des lions debout sur mon chemin.

     

    J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :

    De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle ;

    Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.

     

    Je connus mon bonheur, et qu’au monde où nous sommes,

    Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;

    Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.

     

     SULLY PRUDHOMME

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    Cette curieuse chromolithographie de la fin du XIXe siècle, met en scène une  étrange - et malsaine - allégorie de la solidarité, comme nous en convainc la légende décrivant chaque personnage.

    • Le souverain dit : « Je vous gouverne tous »
    • Le gentilhomme dit : « Je vous commande tous »
    • Le curé dit : « Je prie pour vous tous »
    • Le juif dit : « Je gagne sur vous tous »
    • Le soldat dit : « Je vous défends tous »
    • Le mendiant dit : « Je vous demande l’aumône à tous »
    • Le paysan dit : « Je laisse faire le bon Dieu car je dois vous nourrir tous les six… »

    Miroir d’une époque où la culture de la terre évoquait encore une puissance aristocratique qui se jouait des « différentes positions sociales »…

     

    JOYEUX NOËL À TOUS !