Sous prétexte de fraternité, la communauté nationale devrait avoir mauvaise conscience, — à en croire les esprits éclairés de notre gouvernance —, de laisser expulser des familles étrangères qui ne manifestent aucun effort d’intégration.
Il fut un temps pourtant où les livres d’école rabâchaient les règles fondamentales de notre pacte social. Au nom de la fraternité, — que le devoir de solidarité entendait mettre en action —, notre pays accueillait toutes celles et tous ceux disposés à fournir une contribution au bien commun. Version mutualiste d’une solidarité attachée à promouvoir la bienveillance auprès des hommes de bonne volonté.
Dans notre Ve République décadente, le rappel de ce principe semble devenir sacrilège. En quoi l’accueil de populations nomades, à l’affût de prestations sociales, vient-il enrichir notre territoire ? Qui pourrait nous expliquer en quoi ces familles se rendent utiles à la collectivité ? Combien de temps pourrons-nous encore sacrifier la fraternité sur l’autel d’un angélisme libertaire qui se plaît à narguer la valeur travail ? Réponse dans quelques années, quand il sera trop tard, sans doute.
EXTRAIT —
Se rendre utile, aider les autres à sortir de l’ignorance, de la misère, du malheur, à s’élever en un mot : c’est le propre de l’homme de bien.
La fraternité est donc une de ses vertus ; la pratiquer, ce n’est d’ailleurs à ses yeux qu’être juste, restituer à la société ce dont il lui est redevable. « Si je consomme, je dois aussi produire ; si je reçois, je dois donner ; si je profite de la société, je dois la servir. »
Source : PRIMAIRE (E.) — Manuel d’éducation morale, civique et sociale — cours moyen et supérieur (Paris, Bibliothèque d’Éducation, s.d., vers 1905)
Source : DUHAMEL (E.) — Morceaux choisis de récitation – prose, poésie - cours moyen (Paris, Librairie Hachette & Cie, 1911)
Source : IMBERT (G.) — Leçons de morale à l’usage des cours moyen & supérieur (Paris, Librairie classique Eugène Belin, 1934)
Commentaires
Le mot "solidarité" n'existe pas dans le pays anglo-saxons, où il est remplacé par celui de "charité". Il y a une importante subtilité à saisir, car celui qui emploie le mot "charité" place d'emblée celui à qui il s'adresse à un rang inférieur. En fait, s'il est dans la merde, c'est qu'il l'a un peu cherché! Soit en ne faisant pas les bon choix, soit en vivant comme un fainéant...