En cette année nouvelle où rien ne semble venir troubler la dictature implacable de l’éphémère, il est bon de célébrer des talents qui font honneur à la tradition, française qui plus est.
À l’image de l’entreprise artisanale TOURNERIE ROZ qui perpétue, depuis l’an de grâce 1959, le savoir-faire des jolis jeux en bois, et tout particulièrement en buis.
Jeux d’échecs et de dames, jeux de l’oie et des petits chevaux, dés, jetons, pions, quilles, toupies : inutile de rappeler combien le bois offre un matériau idéal, — humble, noble, solide —, à nos jeux de société. Preuve à l'appui, puisque la patine du temps l’embellit.
Les (vrais) amoureux du jeu d’échecs ne sauraient rester insensibles à cette spécialité jurassienne qui défie avec fierté la médiocrité marchande de la mondialisation, à une époque où nos élégantes pièces Staunton ont beaucoup perdu de leur prestige esthétique.
Sens pratique oblige, il a fallu s’habituer aux abominables échiquiers en vinyle pliant ou en carton rigide, moins coûteux et plus transportables que les jolis échiquiers en marqueterie.
Toujours au nom de la rationalisation des coûts, — dans les clubs ou lors des tournois —, voilà à présent que le joueur d’échecs doit se satisfaire d’abominables pièces en plastique ou en résine, au mépris de l’élégance proverbiale dont le jeu d’échecs ne s’est jamais départi au cours de sa longue histoire.
Dans cette frénésie du mauvais goût, la question vient aussitôt à l’esprit : le jeu d’échecs perd-il de son prestige parce qu’il s’enlaidit ? Ou s’enlaidit-il parce qu’il se résigne au déclin ? À tout le moins, cette abdication esthétique n’est pas anodine : le peu de soin que les promoteurs attitrés du jeu d’échecs portent à la qualité intrinsèque du matériel échiquéen en dit long sur leur incapacité ou leur incompétence à redorer le blason du « noble jeu ».
Tout l’enjeu promotionnel jaillit pourtant de ce paradoxe criant. Comment promouvoir la beauté d’un jeu si son matériel devient commun, laid et vulgaire ? Comment cautionner la multiplication des jeux en plastique sans faire injure aux efforts proclamés de développement durable ? Pourquoi la Fédération Française des Échecs ne prendrait-elle pas l’initiative d’une charte qualitative incitant les clubs à soutenir le savoir-faire artisanal jurassien ?
Comble de l’ironie : l’expression « pousseur de bois », qualifiant le gentil amateur plus ou moins éclairé, est-elle vouée elle aussi à disparaître dans ce crépuscule artistique ? « Pousseur de plastique » ne serait-il pas trop irrévérencieux ?
Mieux qu’honorer une tradition, la TOURNERIE ROZ montre au noble jeu le chemin du salut : offrir de jolies pièces au roi des jeux et jeu des rois.
Alors amoureux du noble jeu, unissons-nous ! Soutenons cette vénérable petite entreprise. Osons enfin boycotter la laideur échiquéenne que veut nous imposer la pétrochimie mondialiste !
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