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RAVISSANTE RÉCITATION N°7

Livre ThG.jpgParce que la nostalgie épouse le rythme des saisons, n'oublions pas de saluer le retour du printemps.

Bientôt, déjà, enfin les « beaux jours » ? Comme la nostalgie, ces adverbes sont aussi de tempérament.

Mieux encore, les synonymes « de saison » sont riches d'espérance : renaissance, renouveau, réveil de la nature.

Ce poème de Théophile Gautier réussit, comme nul autre pareil, à mettre des parfums, des sons, des couleurs entre les mots...

Juste assez de quoi sourire au printemps, en attendant d'en savourer le spectacle, à la ville comme à la campagne.

 

 PREMIER SOURIRE DU PRINTEMPS

 

Tandis qu'à leurs œuvres perverses

Les hommes courent haletants,

Mars qui rit, malgré les averses,

Prépare en secret le printemps.

 

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement, lorsque tout dort,

Il repasse des collerettes

Et cisèle des boutons d'or.

 

Dans le verger et dans la vigne,

Il s'en va, furtif perruquier,

Avec une houppe de cygne,

Poudrer à frimas l'amandier.

 

La Nature au lit se repose ;

Lui descend au jardin désert

Et lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

 

Tout en composant des solfèges,

Qu'aux merles il siffle à mi-voix,

Il sème aux prés les perce-neige

Et les violettes aux bois.

 

Sur le cresson de la fontaine

Où le cerf boit, l'oreille au guet,

De sa main cachée, il égrène

Les grelots d'argent du muguet.

 

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,

Il met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuilles

Pour te garantir du soleil.

 

Puis, lorsque sa besogne est faite

Et que son règne va finir,

Au seuil d'avril tournant la tête

Il dit : « Printemps, tu peux venir ! »

 

Théophile GAUTIER.- Émaux et camées (Paris, Eugène Fasquelle éditeur, 1928)

 

 

Printemps 01.jpg

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Bonjour Jacque,

    Ha la nostalgie... L'académie de Baal, les bombres-crapauds à bave qu'on lançait sur la peu des maîtres sorciers, tirer la queu des des démons... La France moyenâgeuse où l'inquisition nous poursuivait et où ils se trompaient de cible onze fois sur douze, la révolution française où nous avons beaucou ris quand ce fut au tour des curés d'être décapités -je vous avoue que nous nous sommes mêm amusé à en brûler certains dans les villages, l'alliance des hommes et des sorciers de Russie pour mettre en déroute Napoléon dans le froid de l'hiver...

    La sorcière du placard au balais.

    Je vois que vous citez un poëme de ce cher Théophile. Il a bien eu du courage à l'écrire. Savez vous qu'il manquat par trois fois de tomber à la renverse de sa chaise, qu'il fit un terrible orage à chaque fois qu'il voulut sortir prendre quelque inspiration et les termites de ses poutres couvrirent cent copies de sciures ? Mais ma soeur Herialicia eu beau faire, il terminat son poëme printanier. pied de nez à l'oeuvre de démons, qui firent de mars le mois des champs de bataille...

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