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  • 2009

     

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  • RAVISSANTE RÉCITATION N°6

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     La nostalgie ne sied-elle pas à merveille à la magie empathique de Noël ? Du moins pour ce qu’il en reste, en notre morne XXIème siècle.

    Aidons-nous à le croire avec cette ravissante récitation à la morale généreuse, tout à la gloire de la vraie solidarité, — une mutuelle assistance, franche et joyeuse — sans pleurnicherie ni assistanat…

    Celle que mon ami poète Sully Prudhomme a su si bien mettre en poésie.

     

    Pour découvrir Sully Prudhomme http://fr.wikipedia.org/wiki/Sully_Prudhomme

     

    UN SONGE

     Le laboureur m’a dit en songe : « Fais ton pain,

    Je ne te nourris plus, gratte la terre et sème."

    Le tisserand m’a dit : « Fais tes habits toi-même. »

    Et le maçon m’a dit : « Prends la truelle en main. »

     

    Et, seul, abandonné de tout le genre humain

    Dont je traînais partout l’implacable anathème,

    Quand j’implorais du ciel une pitié suprême,

    Je trouvais des lions debout sur mon chemin.

     

    J’ouvris les yeux, doutant si l’aube était réelle :

    De hardis compagnons sifflaient sur leur échelle ;

    Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.

     

    Je connus mon bonheur, et qu’au monde où nous sommes,

    Nul ne peut se vanter de se passer des hommes ;

    Et depuis ce jour-là je les ai tous aimés.

     

     SULLY PRUDHOMME

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    Cette curieuse chromolithographie de la fin du XIXe siècle, met en scène une  étrange - et malsaine - allégorie de la solidarité, comme nous en convainc la légende décrivant chaque personnage.

    • Le souverain dit : « Je vous gouverne tous »
    • Le gentilhomme dit : « Je vous commande tous »
    • Le curé dit : « Je prie pour vous tous »
    • Le juif dit : « Je gagne sur vous tous »
    • Le soldat dit : « Je vous défends tous »
    • Le mendiant dit : « Je vous demande l’aumône à tous »
    • Le paysan dit : « Je laisse faire le bon Dieu car je dois vous nourrir tous les six… »

    Miroir d’une époque où la culture de la terre évoquait encore une puissance aristocratique qui se jouait des « différentes positions sociales »…

     

    JOYEUX NOËL À TOUS !

     

     

     

     

  • BEAU LIVRE D'ÉCOLE N°15

    Livre J.Steeg.jpgLa nostalgie peut-elle contribuer à l’éducation morale ? Cette drôle de question nous vient à l’esprit lorsqu’on feuillette ce « rare livre d’école » écrit en 1888. Il y a donc 120 ans exactement.

    Au-delà du siècle qui nous sépare, la notion commune de "l’honnête homme" semble avoir résisté aux diverses perversions des temps modernes. Comme si "la beauté de la vertu" dont parle l’auteur, n’avait pas pris une ride ! Malgré les "mauvais exemples qui passent nos yeux" : preuve intemporelle que "le chemin du devoir" est semé d’embûches.

    L’auteur de ce manuel édifiant, Jules Steeg (1836-1898), est la parfaite incarnation du prosélytisme républicain : mystérieux syncrétisme de l’idéal laïc et de la rigueur protestante. Un "maître-penseur" comme la République ne sait plus en produire…

    Pour en savoir un peu plus sur lui : http://www.museeprotestant.org/Pages/Notices.php?scatid=71&noticeid=713&lev=2&cim=485&Lget=FR

     

    EXTRAIT - Dans notre siècle de démocratie, nous nous représentons l’homme honnête sous les traits de l’homme de bien, à quelque classe sociale, à quelque profession, à quelque « monde » qu’il appartienne.

    L’honnête homme, c’est le bon citoyen, l’ouvrier consciencieux, le marchand probe, le père dévoué, le mari fidèle, le fils reconnaissant, l’ami sûr, c’est l’homme compatissant, généreux, fraternel, esclave du devoir en toutes circonstances, graves ou futiles.

    Ce sont les mêmes qualités, les mêmes vertus, avec plus de réserve, de recueillement et de bonne grâce, qui font l’honnête femme, dans la mansarde ou dans le château, au salon ou dans l’atelier.

    Ces vertus, il faut les apprendre. Sans doute nous en trouvons la source dans notre conscience. Sans doute elles nous sont enseignées par l’exemple de nos familles, de nos maîtres, des gens de bien que nous rencontrons, elles nous sont communiquées par l’atmosphère ambiante. Mais, en même temps, que de mauvais exemples passent sous nos yeux ! que de sophismes sont débités à nos oreilles ! que de maximes relâchées, que d’actions déshonnêtes s’étalent impudemment devant nous !

    Il n’est donc pas inutile de dégager nettement les principes éternels de la morale, d’en faire connaître l’immuable fondement, de révéler l’homme à lui-même, de mettre en lumière devant lui ses facultés intellectuelles et morales, sa liberté, sa responsabilité, l’autorité suprême de la conscience. Il est bon de lui rappeler la majesté de la loi morale, la beauté de la vertu, la puissance du devoir.

    Il ne suffit pas d’émettre les principes, il faut enseigner aussi à les appliquer. Les préjugés, les mauvaises habitudes, l’influence d’un milieu où l’intérêt et le plaisir dirigent la majeure partie des hommes, obscurcissent le chemin du devoir. Les maîtres feront bien d’exposer les devoirs particuliers de chacun, d’enseigner la pratique de la vertu, d’entrer dans les détails, de mettre, comme on dit, les points sur les i.

    Nous avons voulu, par ce petit livre, faciliter leur tâche, leur offrir une sorte de canevas pour leurs leçons, des occasions de développer familièrement leurs sentiments et leurs propres expériences.

     Source : STEEG (Jules) - L’Honnête Homme – Cours de morale théorique et pratique – (Paris, Librairie classique Fernand Nathan, 1888)

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