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  • LE LIVRE DE LA SEMAINE (n°4)

    Cette semaine, je vous invite à découvrir un livre bouleversant, d’un auteur méconnu, dont le talent fut remarqué par Charles Péguy, qui remua ciel et terre pour lui trouver un éditeur.

    LAVERGNE (Antonin).- Jean Coste ou l’instituteur de village
    (Paris, Librairie Paul Ollendorff, nouvelle édition, 1903 – 12 sur 19,5 cm, 314 pages)


    NDLR - Dans la veine de Zola et de Daudet, ce roman réaliste brosse un tableau misérabiliste de la condition sociale de « hussard noir de la République », à une époque où les instit’ avaient de bonnes raisons de se plaindre…

    EXTRAIT – La pendule de la première classe marque dix heures. Le directeur de l’école, M. Largue, fait un signe. Aussitôt, un élève quitte son pupitre, sort, et va mettre en branle la cloche fêlée, appendue tout près d’un couloir, sorte de boyau étroit et sans jour, par lequel l’école des garçons, sise derrière la mairie de Peyras, communique avec le dehors.
    À la voix cassée de la cloche répond un brouhaha joyeux. Le bourdonnement d’une ruche en éveil court au bas de la vétuste et branlante bâtisse dont le rez-de-chaussée, en contre-bas du sol de la hauteur d’une marche, comprend quatre classes en enfilade, sans air, aux murs lépreux et écaillés par l’humidité : école bien misérable pour une petite ville de sept à huit mille habitants, en ces temps de belles constructions scolaires.


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  • LE LIVRE DE LA SEMAINE (n°3)

    Cette semaine, un livre fort émouvant me vaut le plaisir de vous faire partager mon admiration sans borne pour Jean Mermoz.

    KESSEL (Jean).- Mermoz
    (Paris, Gallimard, 1939 – 14 sur 21,5 cm, 276 pages)

    NDLR – Une plume incomparable pour une épopée trop méconnue...

    EXTRAIT - La seule pensée de ce livre me fut longtemps insupportable. Une douleur stérile arrêtait chez moi toute démarche dans ce sens. Le jour pourtant est venu où j’ai senti que je ne pouvais plus me dérober.
    Jean, j’ai la chance magnifique d’être ton ami. Ce récit nous devions le rédiger ensemble. Souvent, nous avons rêvé de gagner – loin de tout et de tous – une plage solitaire et, parmi le soleil, les vagues et les jeux physiques où tu excellais, de reconstruire, étape après étape, ton existence.
    Mais nos pas se croisaient rarement. Il est difficile d’arracher au vent, à l’orage, au ciel et à l’espace, un mois de loisir. Nous remettions notre dessein d’année en année. Nous avions le temps, pensions-nous…
    Et voici qu’un matin, tu a pris ton vol pour la plus mystérieuse des aventures humaines.


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  • LE LIVRE DE LA SEMAINE (n°2)

    Cette semaine, le livre suivant nous fait de terribles révélations :

    BONNEFON (Jean de).- La noblesse de France et les anoblis de la République - Liste complète des familles pourvues de noble parure par le Conseil d’État de 1870 à 1906 -
    (Paris, Louis Michaud Éditeur, 1908 - 12 sur 19 cm, 312 pages)

    NDLR – Pour découvrir les vrais-faux-grands-noms de ces Messieurs qui surent mettre le droit au service de leur petite vanité. Confidence pour confidence, bien sûr…

    EXTRAIT –

    « De 1870 à 1901, la République a été le complice, que dis-je ? la créatrice de plus d’usurpations qu’il n’en fut compté sous la Restauration, la Monarchie de juillet et le second Empire ajoutés de bout en bout.
    Pendant trente et un ans, la République a tenu manufacture de fausse noblesse en donnant à des noms roturiers une façade noble. À côté de la légitime rectification d’état civil, qui permet à chacun de reprendre le nom des ancêtres, faussé ou diminué dans les accidents de l’histoire, on voit apparaître le changement de nom par mesure gracieuse. Les gouvernements qui ont précédé la République ont certes usé de système pour donner peinture et moulure aux noms plats et incolores. Mais la République n’a pas été faite pour se traîner dans les ornières où boitèrent les gouvernements, ses aînés. Elle l’a compris, tard, puisque depuis sept ans les faux anoblissements par additions gracieuses de noms ont été…très rares. »


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