Puisque la nostalgie souscrit aux valeurs humanistes, je saisirai ce prétexte pour rendre compte des bonnes dispositions du Lions Clubs International à mon endroit.
En honorant mon roman Trompe-la-mort du Prix Lions de littérature 2013, lors du congrès de son district Est à Vittel le 14 avril dernier, ce vénérable mouvement philanthropique a osé s’affranchir de la « posture mémoriellement correcte » si en vogue dans notre pays, toujours aussi frileux lorsqu’il s’agit de regarder son histoire en face.
Rares en effet sont les livres, — essais ou romans —, consacrés à la Collaboration qui trouvent grâce aux yeux des jurys littéraires. Trompe-la-mort s’inscrit parmi les heureuses exceptions. Autant dire combien cette faveur me comble…
Autre aspect insolite de cette distinction : ce livre a pour cadre le Berry occupé, sous la férule de la Gestapo de Bourges, mais ce sont des lectrices et lecteurs extérieurs à cette contrée qui ont tenu à le saluer. Preuve, si besoin est, que nul n’est prophète en son pays. Surtout quand il s’agit d’évoquer les heures si troubles des années sombres, où les héros solitaires ne parviennent pas à faire oublier les lâches compromissions.
Merci alors au courageux Lions Clubs International d’avoir osé cette introspection berrichonne par procuration… Là où l’humanisme affronte la barbarie, sans complaisance aucune. Une belle leçon d’histoire en ce XXIe siècle timoré.
Françoise SOL, déléguée à la Commission nationale Humanisme Action Culturelle,
Jean-Paul FELDMANN, gouverneur du District Est du Lions Clubs International et moi-même.
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Cf. lien ad hoc pour commander le livre — http://www.editionsquilitvit.com/catalogue/trompe-la-mort-de-jacques-gimard/
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La nostalgie n’a guère voix au chapitre lorsqu’on évoque les « années sombres » de l’Occupation.
Trop sacrilège d’égratigner le mythe de l’épopée guerrière. À quoi bon jeter la suspicion sur la distribution des rôles entre héros et salauds, entre Résistance et Collaboration ?
La nostalgie laisserait-elle une petite place à l’empathie, fût-ce au comble de la cruauté ? Mon premier roman agite ce cas de conscience dans le sillage sanglant de Pierre Paoli, commis de perception à Aubigny-sur-Nère, dont le destin bascule en 1943 lorsqu’il devient le féroce tortionnaire de la Gestapo de Bourges.
Le soir de cette révélation, ses parents lui confient les cahiers manuscrits dans lesquels son grand-père racontait, jour après jour, sa vie et son œuvre : l’itinéraire d’une ambition SS au service de l’Europe nouvelle.