Oui, nos régions ont du caractère !
Exception salutaire dans le carcan médiatique du politiquement correct, « l’identité française » n’est pas un gros mot sur le plateau télévisé de Jean-Pierre PERNAUT.
Pour preuve, l’intérêt singulier que son émission Au cœur des régions vient de porter à mon opus Nos régions ont du caractère.
À ses côtés, me revint le plaisir de commenter des reportages hauts en couleurs, restituant à merveille l’attache de nos terroirs à leurs dialectes ancestraux.
Cf. PODCAST de l’émission —
Au cœur des régions — Jean-Pierre PERNAUT & Jacques GIMARD
- diffusée le 25 février
- format = 1H18mn
Source : Jacques GIMARD — Nos régions ont du caractère (Paris, Éditions Gründ,160 pages, 28,5 sur 23,5 cm, 22,95 €)
Suspect un livre qui ose faire l’apologie du tempérament français et des caractères régionaux ?
Rien de nauséabond pourtant, lorsque se révèlent à nous les richesses anthropologiques de la singularité française.
Oui, « nos régions ont du caractère ». Un sacré caractère même. Et chacune d’entre elles, campée sur ses particularités, a façonné un pan de notre identité nationale.
À en croire les géographes et historiens du XIXe siècle, tous acquis à l’idéal républicain, notre identité nationale puiserait aux sources de notre géographie humaine, sculptée elle-même sous l’influence de l’histoire, du relief et du climat.
Il suffit de nuancer, — sans pour autant les renier —, les différences de tempérament entre le Nord et le Sud de la France, de se risquer à brosser un portrait du Français moyen, de dégager les grands traits intemporels de l’esprit français pour mesurer combien notre peuple est incomparable. Verdict tout à son honneur, bien sûr…
Avec une bonne raison de puiser aux racines si chères à nos aïeux : trouver quelques excuses à nos petits travers !
Alors portons haut et joyeux l’étendard de notre identité nationale...
EXTRAIT DU LIVRE —
« En France, le dénigrement a toujours été de bon ton »
Les Français veulent de l’esprit partout. C’est le sel obligé de tous les régals intellectuels. Un bon mot désarme leur colère. Aujourd’hui que la nation est souveraine, une plaisanterie peut renverser un ministre ou achever un régime politique, comme jadis on se vengeait des excès du pouvoir, de ses fautes, de ses revers avec des chansons. La Fronde est morte avant Mazarin. Mais il y a encore des frondeurs. Ils ont été, ils sont de tous les temps.
Nulle part on n’aperçoit plus vite qu’en France, on ne souligne plus volontiers les moindres nuances du ridicule. Le dénigrement y a toujours été de bon ton. Depuis que tout le monde est appelé à juger de tout, on l’appelle la blague. Ce n’est qu’une différence de mot entre le salon et la rue, l’antichambre des gros personnages et la petite presse.
Source : MICHELET (Jules) — Le Pays de France (Paris Armand Colin et Cie éditeurs, 3e édition, 1899)
Source : ROGIE (L.E.) & DESPIQUES (P.) — Cours moyen de géographie cours moyen (Paris, F. Rieder et Cie éditeurs, 1926)
Source : FILLOUX (H.) — La Géographie des petits - Première initiation de la Géographie par l'observation directe et par l'image (Paris, Les Éditions de l’École, s.d.)