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RAVISSANTE RÉCITATION N°1

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Au hasard des pages jaunies de vieux manuels scolaires, on lit parfois de savoureuses récitations. Rejaillit alors le souvenir de ce pénible exercice de mémoire, censé éveiller en nous le goût des belles lettres.
Redécouvrir des textes comme on n’en lit plus, comme on n’en apprend plus, insufflant morale et poésie dans les gestes anodins du quotidien, n’est-ce pas aussi un « petit plaisir minuscule » de la nostalgie ?
Une belle histoire que cette nouvelle rubrique vous invite à partager.

LE MOUCHOIR PERDU

Tu dis : « Ce n’était qu’un mouchoir !
En venant je l’ai laissé choir
Près de l’école, sur la route ».
Ce mouchoir, sais-tu ce qu’il coûte ?
Si tu veux le savoir, écoute.

D’un geste large de la main,
Le laboureur sème le lin ;
Le lin mûrit ; on le moissonne.
À la ménagère on le donne.
On fait, en écrasant le lin,
La filasse avec chaque brin.

La ménagère alors le file ;
Le fuseau tourne et tourne, agile.
Voici du fil : le tisserand
Pour le mettre au métier le prend.

Et le tisserand fait la toile
Dont le marchand fera la voile,
La chemise et le bon mouchoir
Que le gaspilleur laissa choir.

Mais tu prendras garde sans doute,
Puisque tu sais tout ce que coûte
De temps, de travail et d’effort,
Le bon mouchoir fait de lin fort.

Octave AUBERT
Pour nos chers enfants (Paris, Fernand Nathan éditeur)

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