Cette semaine, j’ai le plaisir de vous présenter un « Choix de Poésies » de ma poétesse préférée, Marceline Desbordes-Valmore, celle en qui Verlaine reconnaissait « la seule femme de génie, en compagnie de Sapho peut-être et de sainte Thérèse. »
Choix de Poésies de Marceline Desbordes-Valmore - Préface de André Dumas –
(Paris, Bibliothèque-Charpentier, Fasquelle éditeur, 1933 – 12 sur 18,5 cm, 282 pages)
NDLR – Sa vie, sublime et sordide à la fois, écorchée de passions et noyée de larmes, « nous offre un roman d’amour.»
EXTRAIT -
Le secret perdu
Qui me consolera ? – « Moi seule, a dit l’étude ;
J’ai des secrets nombreux pour ranimer tes jours. » -
Les livres ont dès lors peuplé ma solitude,
Et j’appris que tout pleure, et je pleurai toujours.
Qui me consolera ? – « Moi, m’a dit la parure ;
Voici des nœuds, du fard, des perles et de l’or ! » -
Et j’essayai sur moi l’innocente posture,
Mais je parais mon deuil, et je pleurais encor.
Qui me consolera ? – « Nous, m’ont dit les voyages ;
Laisse-nous t’emporter vers de lointaines fleurs. » -
Mais, tout éprise encore de mes premiers ombrages,
Les ombrages nouveaux n’ont caché que mes pleurs.
Qui me consolera ? – Rien ; plus rien ; plus personne !
Ni leurs voix, ni ta voix ; mais descends dans ton cœur ;
Le secret qui guérit n’est qu’en toi, Dieu le donne :
Si Dieu te l’a repris, va ! renonce au bonheur !