La nostalgie peut-elle se compromettre dans la gourmandise ?
Le « site officiel » que j’ai le plaisir de vous présenter cette semaine répond avec enthousiasme à cette curieuse question, comme seule la mauvaise conscience sait en suggérer.
http://www.petitoursonguimauve.fr/catalog/accueil.php
« Régale les gourmands depuis 40 ans », proclame la présomptueuse boîte du « Vrai Petit Ourson » du chocolat Cémoi. Simple propagande commerciale pour faire oublier la concurrence.
Depuis beaucoup plus de quarante ans, le Petit Ourson Guimauve — le vrai de vrai — fait fondre des générations d’écoliers. Et moi le premier, lorsque sur le chemin du retour, après l’école, je marquais une petite pause devant la boulangerie pour en admirer la vitrine. Moyennant 1 pièce d’un franc, j’avais droit à un sachet de dix oursons guimauve. Dix occasions rêvées de mâcher en douceur la délicieuse guimauve qui se complaît dans la saveur chocolatée.
Question philosophique vouée à l’éternité : faut-il en premier amputer la tête de la tendre figurine, ou d’abord en dévorer les pieds ?
Le site officiel ne livre hélas aucun conseil de dégustation.
Laissons alors agir la nostalgie : elle seule saura écrire en majuscule ce plaisir minuscule…